QUAND LA LUNE EST BONNE


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QUAND LA LUNE EST BONNE

Un arbre dans la poche-révolver

les ailes à la place de l’emblème du cocu

les deux-fesses hors des mailles du filet

la tête dans le saut

et m’attribut qui dense

autour du totem

La pensée artistique brûle les étapes

avant que le tambour-major sorte le bâton

Quand ma ruche récolte une musique de cigales

l’arlésienne s’identifie

à dessein

Aujourd’hui d’un mélange d’hier et de nos deux fois deux mains faisons en sorte de jeter les heures sans

Je regarde ton corps allongé sur la chaise comme la force de la jardinière qui allaite les tomates de rouge vif

Niala-Loisobleu – 16 Juilet 2019

CRÊTE DE DUNE


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CRÊTE DE DUNE

 

Le coq de mer à la hune

nous voici tournés côté large

l’horizon reculant la tête du lit

même en travers faisant place aux cris

Les nuages ont forme d’ondulations extra-terrestres

tu m’appelles ton p’tit home vers

Pas d’épaves de plastique ni d’algues-vertes

et autres cochonneries

Pure devant comme derrière l’église

on se marine sans traîne

les conques au tempo des vents .

Niala-Loisobleu – 16 Juillet 2019

A LA DECOUVERTE


A LA DECOUVERTE

 

J’ai tiré le rideau pour aller voir à l’intérieur.

Ainsi a commencé le tableau jusqu’au rai, le rai qui se voyait au bout du long couloir, bordé d’un double mouvement horloger, qu’un bruit aquatique affirmait en marche, alors est apparue la lanterne magique que m’avait donné la comtesse d’empire du 3° étage du 51. Celle qui avait plus de chats qu’elle ne pouvait en montrer. Un vrai chiffonnier à souvenirs son appartement. Les bruits supplantaient la présence ammoniaquée des félins, pas des bruits de choses entrechoquées, des bruits de vie où dans des batailles passaient en boucle  la naissance de mystères qui me fascinaient. Je rasais le sol de peur d’être sabré par un cosaque, où étourdi par un essaim de décolletés . Elle contait la Comtesse et je grimpais les étages quatre à quatre du haut de mes moins de dix ans. Sous un halo je revis  les réverbères du bas de vignes remonter la colline. Les pierres à extraire de la carrière, nous nous sommes vus là, la première fois. Au banc d’un char tiré par le cheval qui vit en moi.

-Tu viens je vais au bord de mer, t’ai-je dit , mais réfléchis je n’ai pas de maillot

-Alors j’ai pas peur, m’as-tu répondu.

Sur le versant où l’ombre n’arrivait pas à tenir debout on a tracé la maison en écrivant par terre. J’avais vu ton désir de savoir, j’ai commencé à te dire. Quartier par quartier, sans avaler tout rond. Chaque pas à son détail. Sa marelle, son cerf-volant.Bien sûr dans toute histoire d’homme il y a la souffrance des guerres, le poltron aime jouer les héros. Jeu qui était plus participatif au début que maintenant avec les consoles. T’ai dit René et Marthe, tu t’ais serré a me faire sentir battre ton coeur.

Sous le poids d’une canicule la peinture séchait avant d’avoir pu dire comme je voulais que tu saches, alors j’y revins jusqu’à. Dur ce qu’on a du supporter. Tu m’as rafraîchis d’encre, et l’herbe  a verdi. Les arbres sont sortis sans cacher les oiseaux. Les fleurs avaient choisi ton pubis pour chasser les odeurs chimiques. La maison avait poussé. Nous aussi. On ne sait jamais.

Alors j’ai signé à côté de ton nom Barbara, sans autre envie que de regarder et me taire, comme quand au long du caniveau je remontais à la découverte du chemin de vie. si fatigué que j’ai cru pas pouvoir aller plus loin, mais TRANSE-MIGRATION 2 m’appelle.

Niala-Loisobleu – 15 Juillet 2019

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TRACES


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TRACES

 

Comme soudain arrêté, l’espace se cherche

on a vu des paysages surgir alors q’on était pas dedans

les barbelés doivent avoir ce pouvoir de remord

Vincent me reste ses chaussures lacées, un pas d’amour redondant

de couleurs autres

Les crânes gardent leurs dents plantées au chemin, la mauvaise herbe penseront certains

moi je dirai à l’anse des mots qui ont retenu

cette incroyable envie de vivre l’amour qui est dedans

C’est seulement au fond du trou que ce qui est le Tout s’arrête vraiment, voilà pourquoi je n’enterre pas ce qui compte avec ses souliers…

 

Niala-Loisobleu – 15 Juillet 2019

 

 

 

L’EPOQUE 2019/33 – « TRANSE-MIGRATION I »


L’EPOQUE 2019/33 – « TRANSE-MIGRATION I »

 

Voici « TRANSE-MIGRATION I » le trente-troisième de cette nouvelle Epoque 2019 avec Barbara Auzou.

C’est un travail à quatre mains , merci d’en tenir compte dans vos commentaires.

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L’EPOQUE 2019/ 33

TRANSE-MIGRATION I

Acrylique s/toile

116×81

NIALA

 

 

Au bout de notre peine escarpée

Aurions-nous un seul instant pensé

Trouver une maison qui nous dise oui aussi passionnément

Qui épouse à la fois l’écriture du vent

Et copie la tendre calligraphie des oiseaux?

D’où venions-nous avec notre esprit ardent

Et l’impulsion de la vérité qu’on portait à même le dos

Pour que notre silence habité

Cause à ce point l’étonnement

Et que la charge espiègle de notre sang

Tout entière se répande dans les vignes?

Dans les feuilles le réseau de nos nerfs comme une insigne

Ploie de longues arcades qui font les printemps

Dans le regard clair des enfants

À qui nous parlons par habitude la douce langue maternelle

Gonflée au buste d’un suc abondant

La gitane de nos matins aux bracelets énergiques

Leur souffle en secret quelque chiffre magique

Menant au sanctuaire d’une vaste quiétude

Initiée et vierge comme une marelle

 

 

 

Barbara Auzou

RESSAC


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RESSAC

 

La fenêtre ouvre sur le ressac tumultueux du défilé du 14 Juillet, les cuivres fanfaronnent, éclaboussant les rives surpeuplées d’agités matinaux. Les chevaux descendent , la croupe en habit de gala. Ah tambours j’ai de la peau à battre, elle me source de sa baguette. Mon lit bataille, un rêve érotique faisant la paix dans les plumées d’une colombe. Ma blanche aux seins lourds roucoule ses blindés, ça chenille, pour la soie. Légion non étrangère mes caresses courent d’un Arc au triomphe modeste à l’érection obélisque de Concorde. Notre liberté s’il en est, ne peut-être que nous sentir unis corps à corps au lit de la scène. Viens je t’emmène au Jeu de Paume, le plus tendre, ton lotus, nymphéa grand-large, dans le bassin sans-culottes.

 

Niala-Loisobleu – 14 Juillet 2019

JE VOUS ÉCRIS D’UN PAYS LOINTAIN


JE VOUS ÉCRIS D’UN PAYS LOINTAIN

Henri Michaux

 

Nous n’avons ici, dit-elle, qu’un soleil par mois, et pour peu de temps.
On se frotte les yeux des jours en avance.
Mais en vain.
Temps inexorable.
Soleil n’arrive qu’en son heure.

Ensuite on a un monde de choses à faire, tant qu’il y a de la clarté, si bien qu’on a à peine le temps de se regarder un peu.

La contrariété, pour nous, dans la nuit, c’est quand il faut travailler, et il le faut : il naît des nains continuellement.

II

Quand on marche dans la campagne, lui confie-t-elle encore, il arrive que l’on rencontre sur son chemin des masses considérables.
Ce sont des montagnes, et il faut tôt ou tard se mettre à plier les genoux.
Rien ne sert de résister, on ne pourrait plus avancer, même en se faisant du mal.

Ce n’est pas pour blesser que je le dis.
Je pourrais dire d’autres choses, si je voulais vraiment blesser.

III

L’aurore est grise ici, lui dit-elle encore.
Il n’en fut pas toujours ainsi.
Nous ne savons qui accuser.

Dans la nuit le bétail pousse de grands mugissements, longs et flûtes pour finir.
On a de la compassion, mais que faire?

L’odeur des eucalyptus nous entoure : bienfait, sérénité, mais elle ne peut préserver de tout, ou bien pensez-vous qu’elle puisse réellement préserver de tout
?

Je vous ajoute encore un mot, une question plutôt.

Est-ce que l’eau coule aussi dans votre pays? (je ne me souviens pas si vous me l’avez dit) et elle donne aussi des frissons, si c’est bien elle.

Est-ce que je l’aime?
Je ne sais.
On se sent si seule dedans, quand elle est froide.
C’est tout autre chose quand elle est chaude.
Alors?
Comment juger?
Comment jugez-vous, vous autres, dites-moi, quand vous parlez d’elle sans déguisement, à cœur ouvert?

V

Je vous écris du bout du monde.
Il faut que vous le sachiez.
Souvent les arbres tremblent.
On recueille les feuilles.
Elles ont un nombre fou de nervures.
Mais à quoi bon ?
Plus rien entre elles et l’arbre, et nous nous dispersons, gênées.

Est-ce que la vie sur terre ne pourrait pas se poursuivre sans vent?
Ou faut-il que tout tremble, toujours, toujours?

Il y a aussi des remuements souterrains, et dans la maison comme des colères qui viendraient au-devant de vous, comme des êtres sévères qui voudraient arracher des
confessions.

On ne voit rien, que ce qu’il importe si peu de voir.
Rien, et cependant on tremble.
Pourquoi?

VI

Nous vivons toutes ici la gorge serrée.
Savez-vous que, quoique très jeune, autrefois j’étais plus jeune encore, et mes compagnes pareillement.
Qu’est-ce que cela signifie?
Il y a là, sûrement, quelque chose d’affreux.

Et autrefois quand, comme je vous l’ai déjà dit, nous étions encore plus jeunes, nous avions peur.
On eût profité de notre confusion.
On nous eût dit : «
Voilà, on vous enterre.
Le moment est arrivé. »
Nous pensions : «
C’est vrai, nous pourrions aussi bien être enterrées ce soir, s’il est avéré que c’est le moment. »

Et nous n’osions pas trop courir : essoufflées, au bout d’une course, arriver devant une fosse toute prête, et pas le temps de dire mot, pas le souffle.

Dites-moi, quel est donc le secret à ce propos ?

VII

Il y a constamment, lui dit-elle encore, des lions dans le village, qui se promènent sans gêne aucune.
Moyennant qu’on ne fera pas attention à eux, ils ne font pas attention à nous.

Mais s’ils voient courir devant eux une jeune fille, ils ne veulent pas excuser son émoi.
Non ! aussitôt ils la dévorent.

C’est pourquoi ils se promènent constamment dans le village où ils n’ont rien à faire, car ils bâilleraient aussi bien ailleurs, n’est-ce pas évident ?

VIII

Depuis longtemps, longtemps, lui confie-t-elle, nous sommes en débat avec la mer.

De très rares fois, bleue, douce, on la croirait

contente.
Mais cela ne saurait durer.
Son odeur du reste le dit, une odeur de pourri (si ce n’était son amertume).

Ici, je devrais expliquer l’affaire des vagues.
C’est follement compliqué, et la mer…
Je vous prie, ayez confiance en moi.
Est-ce que je voudrais vous tromper?
Elle n’est pas qu’un mot.
Elle n’est pas qu’une peur.
Elle existe, je vous le jure; on la voit constamment.

Qui? mais nous, nous la voyons.
Elle vient de très loin pour nous chicaner et nous effrayer.

Quand vous viendrez, vous la verrez vous-même, vous serez tout étonné. «
Tiens ! » direz-vous, car elle stupéfie.

Nous la regarderons ensemble.
Je suis sûre que je n’aurai plus peur.
Dites-moi, cela n’arrivera-t-il jamais ?

IX

Je ne veux pas vous laisser sur un doute, continue-t-elle, sur un manque de confiance.
Je voudrais vous reparler de la mer.
Mais il reste l’embarras.
Les ruisseaux avancent; mais elle, non. Écoutez, ne vous fâchez pas, je vous le jure, je ne songe pas à vous tromper.
Elle est comme ça.
Pour fort qu’elle s’agite, elle s’arrête devant un peu de sable.
C’est une grande embarrassée.
Elle voudrait sûrement avancer, mais le fait est là.
Plus tard peut-être, un jour elle avancera.

Henri Michaux

DIS 33, L’OISO


A2-Niala 25

DIS 33, L’OISO

Ne lui parle pas aujourd’hui, regarde-le au-delà ton Père, laisse-le, il est au mur à ton coeur et te vois

cause à la présente origine du 33

33 ça dit tout

de bonne santé

de sérénité

comme ton ventre qui vient de se vider

ELLE est là l’OEUVRE

puissante comme un silence tenu

retirée de bousculades tire-laine du pré-salé

Les arbres-sentinelles sont de quart sur le pont (transbordeur de l’estuaire)

il fallait que ça monte

que ça vigne

le pampre et la grappe croqués l’un dans l’autre

Dionysos phallique dressant son ceps

Tu n’as pas rompu l’Oiso, tu l’as eu

avec la puissance que représente ce 33 pour acter la naissance

Double présence rapprochée

Ma

tenons-nous par la barbichette

le premier qui r’ira retrouvera l’autre

A la notre !!!

Détends-toi et tel l’Oiso signe ton tableau.

Niala-Loisobleu – 13 Juillet 2019

COUPURES


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COUPURES

 

L’image à l’envers rendant impossible le montage

l’enfant range les cubes et sort le cheval du coffre à jouet

tout bascule

Il coupe le son

la marotte sourit en vidant son sac

La Cie des Zoos coupe le flot

la réserve de gibons s’est pas réveillée

Alors laissant le déguisement Superman

il plonge nu dans sa pochette-surprise en pensant retrouver son uni vers

 

Niala-Loisobleu – 13/07/19