LA MER ECOPEE


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LA MER ECOPEE

Si  les Shadock m’étaient comptés

devant le gouffre de l’appeau dressé

en  chantier ubuesque

je serais le pore épique de la file du puisatier

mon nom des sources

commerciales majeures

Niala-Loisobleu – 23/07/19

L’EPOQUE 2019/34 – « TRANSE-MIGRATION II »


L’EPOQUE 2019/34 – « TRANSE-MIGRATION II »

 

Voici « TRANSE-MIGRATION II » le trente-quatrième de cette nouvelle Epoque 2019 avec Barbara Auzou.

C’est un travail à quatre mains , merci d’en tenir compte dans vos commentaires.

 

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L’Epoque 2019/ Niala

 

Des toits non-négligeables de l’éveil

S’est envolé le désir d’un espace fou

Où bâtir un lieu de haute sensibilité

Et l’amour émigré de contrées en contrées

S’est établi au soleil d’une terrasse blanche

Aussi réelle que le rêve qu’on en fit

 

Ce serait désormais et pour toujours notre sourire désarmé

Aux femmes aux hommes et aux étoiles que ce défi

Qui inventa de nos visages la cohérence

Dans les déclinaisons solaires de l’étreinte

 

Vois sur ce chemin secret qu’il emprunte

L’être collectif lui-même s’est mis à vibrer de joies toutes neuves

Chantant sous l’or sincère de nos vastes prairies

Garde cette main petite et familière qui serre la tienne

C’est une coupe posée hors du temps

Sur une terre d’évidence et sans preuve

Que l’ombre à jamais ignore

 

Barbara Auzou.

L’HEURE ARRÊTEE


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L’HEURE ARRETEE

Blancheur

sur la paille

le caraco assis

laisse les pieds de la chaise marcher dans le rêve

Le chien marche dans un doux ronflement

qui donne à la pose le tant de l’instantané

l’oiseau tire la langue au chat…

Niala-Loisobleu – 22/07/19

PATIENCE DES SIGNES


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PATIENCE DES SIGNES

 

sublimes excoriations d’une chair fraternelle et jusqu’aux feux rebelles de mille villages fouettée arènes feu

mât prophétique des carènes feu

vivier des murènes feu feu feux de position d’une île bien en peine feux empreintes effrénées de hagards troupeaux qui dans les boues s’épellent morceaux de chair crue
crachats suspendus éponge dégouttant de fiel

valse de feu des pelouses jonchées des cornets qui tombent de l’élan brisé des grands tabebuias feux tessons perdus en un désert de peurs et de citernes os

feux desséchés jamais si desséchés que n’y batte un ver sonnant sa chair neuve semences bleues du feu feu des feux témoins d’yeux qui pour les folles vengeances
s’exhument

et s’agrandissent

pollen pollen

et par les grèves où s’arrondissent les baies nocturnes des

doux mancenilliers

bonnes oranges toujours accessibles à la sincérité des

soifs longues

 

Aimé Césaire

 

 

Au retour de nos échanges verbaux, la mystique des signes  est revenue tourner dans ma pensée. Le surnaturel est parfaitement en place dans toute existence. Végétale, minérale, animale et humaine. Comme par le sang on se transporte de génération en génération, on se dirige, se révèle et se rejoint dans un mystérieux décalage ordonné. Le réseau invisible fonctionne (bien que devant subir la contrainte de la bêtise humaine). D’où l’absence de hasard.

Césaire est un prodigieux visionnaire. Cette ténacité sienne procède non de l’espoir en provenance de la faiblesse qui fait se tourner vers un Messie, mais de la force de parvenir au but parce que le portant en lui.

Comme la maison qui nous sera commune le jardin est habitable. La menthe s’étend comme un poil qui tient le ventre par la racine. Les fruits aux branches des épaules s’allongent de tout leur poids pour être mangés sur l’arbre.

La rivière ne coule que vers la mer, union du goût du salé-sucré. Aux flots prenant le ciel et ses moutons pour passagers, une voix se prononce en choeur.

Niala-Loisobleu – 22/07/19

VERTICALITE


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VERTICALITE

 

Volets croisés, un faible rai perçant la nuit, je ne pouvais voir qu’une mince tranche de semi-clarté. Et pourtant impossible de te confondre, je te reconnais au coeur du plus sombre tunnel. Dans le dédale de milliards d’étoiles la plus brillante a exactement ton sourire cet arc qui en les réunissant gonfle tes lèvres que ma gourmandise aime.

L’eau que je viens de donner sobrement aux plantes a en elle un courant convergent.

Je crains de devoir déserter l’atelier par absence d’habitabilité caniculaire. Dis-moi que tu veilleras sur le point d’eau de la vallée. J’y trouve de quoi nager sans naufrage atmosphérique.

L’oiseau regarde d’en haut pour savoir si tes seins veillent à l’étiage.

Niala-Loisobleu – 22/07/19

LA PLANCHE


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LA PLANCHE

L’eau ouverte du bout de cette idée folle et aucune arrière-pensée raisonnable. La blondeur du sable n’a pas à rougir de ce qui détourne de ce qui est écrit dans le livre que tes mains tiennent. Si près de l’autre que tous ces corps voisins se cuisant au soleil n’imaginent pas la hardiesse de tes pensées. Au large un paquebot se découpe sur l’horizon, tu montes à bord classe tous risques. Pour quel port appareille tes hanches ? La chaloupe des troncs enlace la campagne de pêche. Les falaises d’être tas disparaissent, la circulation remet le corps debout. Quand viendra l’heure du  retour laisse les dauphins te montrer le chemin, reste clandestin à ce monde voyeur et ne retiens pas ton désir. Fut le temps des contraintes des responsabilités imposées. Personne n’aura pu monter allumer la lune à part toi.

 

Niala-Loisobleu – 21/07/19

SOL MI RE


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SOL MI RE

Cette chaleur est charnelle

le train qui rayonne au plaisir va de la gare du choix à celle du désir

Sur le parcours des gués les pierres brûlent

raison pour laquelle les ponts gardent les pieds dans l’ô

Il y a un oiseau qui pêche dans le nid de ton corsage

Tiens tes oreilles aux méandres

quand l’écluse sera en vue

rien ne pourra plus plier

Jusqu’au poisson qui marche fait sortir l’hameçon qui retient sans blesser

Et chante de cette tessiture du ventre qui dresse le nerf émotif tout au long des vertèbres

A ta conche, couvert du résineux de mon essence je me baignerai dans ton bleu outremer

 

Niala-Loisobleu – 21 Juillet 2019

L’AMOUR DE L’AMOUR


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L’AMOUR DE L’AMOUR

 

I.

Aimez bien vos amours ; aimez l’amour qui rêve
Une rose à la lèvre et des fleurs dans les yeux ;
C’est lui que vous cherchez quand votre avril se lève,
Lui dont reste un parfum quand vos ans se font vieux.

Aimez l’amour qui joue au soleil des peintures,
Sous l’azur de la Grèce, autour de ses autels,
Et qui déroule au ciel la tresse et les ceintures,
Ou qui vide un carquois sur des coeurs immortels.

Aimez l’amour qui parle avec la lenteur basse
Des Ave Maria chuchotés sous l’arceau ;
C’est lui que vous priez quand votre tête est lasse,
Lui dont la voix vous rend le rythme du berceau.

Aimez l’amour que Dieu souffla sur notre fange,
Aimez l’amour aveugle, allumant son flambeau,
Aimez l’amour rêvé qui ressemble à notre ange,
Aimez l’amour promis aux cendres du tombeau !

Aimez l’antique amour du règne de Saturne,
Aimez le dieu charmant, aimez le dieu caché,
Qui suspendait, ainsi qu’un papillon nocturne,
Un baiser invisible aux lèvres de Psyché !

Car c’est lui dont la terre appelle encore la flamme,
Lui dont la caravane humaine allait rêvant,
Et qui, triste d’errer, cherchant toujours une âme,
Gémissait dans la lyre et pleurait dans le vent.

Il revient ; le voici : son aurore éternelle
A frémi comme un monde au ventre de la nuit,
C’est le commencement des rumeurs de son aile ;
Il veille sur le sage, et la vierge le suit.

Le songe que le jour dissipe au coeur des femmes,
C’est ce Dieu. Le soupir qui traverse les bois,
C’est ce Dieu. C’est ce Dieu qui tord les oriflammes
Sur les mâts des vaisseaux et des faîtes des toits.

Il palpite toujours sous les tentes de toile,
Au fond de tous les cris et de tous les secrets ;
C’est lui que les lions contemplent dans l’étoile ;
L’oiseau le chante au loup qui le hurle aux forêts.

La source le pleurait, car il sera la mousse,
Et l’arbre le nommait, car il sera le fruit,
Et l’aube l’attendait, lui, l’épouvante douce
Qui fera reculer toute ombre et toute nuit.

Le voici qui retourne à nous, son règne est proche,
Aimez l’amour, riez ! Aimez l’amour, chantez !
Et que l’écho des bois s’éveille dans la roche,
Amour dans les déserts, amour dans les cités !

Amour sur l’Océan, amour sur les collines !
Amour dans les grands lys qui montent des vallons !
Amour dans la parole et les brises câlines !
Amour dans la prière et sur les violons !

Amour dans tous les coeurs et sur toutes les lèvres !
Amour dans tous les bras, amour dans tous les doigts !
Amour dans tous les seins et dans toutes les fièvres !
Amour dans tous les yeux et dans toutes les voix !

Amour dans chaque ville : ouvrez-vous, citadelles !
Amour dans les chantiers : travailleurs, à genoux !
Amour dans les couvents : anges, battez des ailes !
Amour dans les prisons : murs noirs, écroulez-vous !

II.

Mais adorez l’Amour terrible qui demeure
Dans l’éblouissement des futures Sions,
Et dont la plaie, ouverte encor, saigne à toute heure
Sur la croix, dont les bras s’ouvrent aux nations.

Germain Nouveau

La doctrine de l’amour (1881)

 

 

JOUIR


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JOUIR

cette verticale érection

où s’oublie le genre

sur assauts

le ru source pierres sur pierres, escalier sans vice à double révolution

Les enfants jouent dans leur oreille

et content à l’écorce la niche d’où ils viennent en corps ruisselants d’innocence.

Niala-Loisobleu – 20/07/19