J’AI PEINT POUR LA TOILETTE
Dans la terre cassante remettre ce filet de voix qui dans l’extinction dit je demande la parole
Un poisson qui marche ne peut aller que vers l’eau proche
Ils ont tremblés les grands arbres quand leur chapeau de feuilles s’est mis à tomber en Juillet, comme un homme au regard si doux qui sent le coup passer près
Au soir d’hier, à la nuit paresseuse, j’ai causé aux plantes sans penser qu’à part elles personne ne m’aurait compris, nus face à face d’une glace hôte nous nous sommes reconnus
Sans doute derrière le mur les pas des derniers jours sentent encore le passage assez fort pour retrouver la piste du caillou mis en balise
Collés à la vitrine les redresseurs de l’oeil voient à contre sens, cette femme n’est pas morte et encore moins l’objet décrié. Elle vit seule loin des gisants-debout, à pouls battant
Au rouge désert dresser l’oasis à dos de chameau, l’outre-mère pleine, puis de tous ses doigts remettre au nombril le liquide de survie, il possède l’impensable possible volonté de vivre. Entends les meuhs se diriger vers l’entrain.
Niala-Loisobleu – 12 Juillet 2019

Seule l’impensable volonté de vivre fait lever le matin dans la fleur, Mon…
Guido la serra alors contre son bras. « Toi, tu n’es pas l’été. Tu ne sais pas ce que c’est que de faire un tableau. Il faudrait que je devienne amoureux de toi, pour devenir intelligent. Et alors je perdrais du temps. IL faut que tu saches qu’un homme ne travaille que s’il a des amis qui le comprennent.
Extrait de Le Bel été de Cesare Pavese
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AU GRAND JAMAIS
A la grande nuit au petit jour au grand jamais au petit toujours je t’aimerai
Voilà ce qu’il lui chantait
Son cœur à elle lui battait froid
Je voudrais que tu n’aimes que moi
Il lui disait qu’il était fou d’elle
et qu’elle était par trop raisonnable de lui
Au grand jamais au petit toujours au grand jour et à la petite nuit
Bien sûr
si je te dis je t’aime
je t’aime à en mourir
c’est un peu aussi pour en vivre
Et je ne veux pas dire que je n’aime que toi
que je n’aime pas partir
partir pour revenir
que je n’aime pas rire
et qu’à tes tendres plaintes je ne préfère pas ton sourire
N’aime que moi
dit-elle
ou alors ça ne compte pas
Essaie de comprendre
Comprendre ça ne m’intéresse pas
Tu as raison il ne s’agit pas de comprendre il s’agit de savoir
Je ne veux rien savoir
Tuas raison
il ne s’agit pas de savoir
il s’agit de vivre d’être d’exister
Tout ça n’existe pas
je veux que tu m’aimes
et que tu n’aimes que moi
mais je veux que les autres t’aiment
et que tu te refuses à elles
à cause de moi
Terriblement avide
Est-ce ma faute je suis comme ça
Bon dit-il et il s’en va
Au grand jamais au petit jour à la grande nuit au petit toujours
Ce n’est pas la peine de revenir
Elle a jeté les valises par la fenêtre et il est dans la rue seul avec les valises
Voilà maintenant que je suis tout seul comme un chien
sous la pluie puis il constate qu’il ne pleut pas c’est dommage c’est moins réussi enfin on ne peut pas avoir tous les soirs une tempête de
neige et le décor n’est pas toujours dramatique à souhait
L’homme laisse tomber les valises les chemises le rasoir électrique les flacons
et les mains dans les poches le col de pardessus relevé il fonce dans le brouillard il n’y a pas de brouillard mais l’homme pense
J’abandonne les bagages je fonce dans le brouillard
Alors il y a du brouillard
et l’homme est dans le brouillard
et pense à son grand amour
et remue les riolons du souvenir
et presse le pas parc© qu’il fait froid
et passe un pont et revient sur ses pas et passe un autre
pont et ne sait pas pourquoi
Des hommes et des femmes sortent d’un cinéma où
derrière une affiche il y a un prélat
Et la foule s’en va la lumière s’éteint le prêtre reste là
Qu’est-ce qu’il peut bien foutre derrière cette affiche ce prêtre-là
Comme l’homme le regarde le prêtre disparaît
mais passe de temps en temps la tête
comme le petit capucin de la petite maisonnette des très
rustiques baromètres une tête plate et livide comme une lune malade comme un trop vieux blanc d’œuf sur une assiette très
sale
Et puis après tout qu’est-ce que ça peut me foutre
Ce cinéma
c’est peut-être sa boîte de nuit à ce prêtre
Jacques Prévert
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❤
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Merci Luisa…
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