MA, INDIA SONG-MOI


MA, INDIA SONG-MOI

La butée des étoiles crevant les murs de pénombre, soupiraille

Mékong, Mékong d’ailes t’as

Les bambouseraies sont si épaisses que tu sièges au rotin de mon jardin

Une pluie d’échassiers blancs sur l’eau boueuse d’un souterrain clandestin

Sur l’estrade des voix enfantines portent costume autour de leurs pupitres – blancs encriers retenant les mots-bleus – reste-t-il un cheval pour détrôner les buffles du labour au mi-mollet des rizières

Dans l’orientale promenade asiatique qui fument encens, tes cuisses de printemps s’ouvrent en file amant sur le citron vert incisé de tes yeux chocolat, dessein lourd du lit et trois. Un mari choisi vouloir. Elles disparaissent dans les tunnels les années illusoires. L’âge pose enfin l’origine de sa naissance en année 50

Me voici sur la Rive-Gauche, Seine épique, des cavaliers sont en route pour le Graal, j’ai ton écharpe autour des reins. Les torches d’un donjon sortent de la cheminée monumentale. Toujours de veille, tu grattes l’espoir qui se regarde du haut des remparts

India Song

Langoureux ton corps devenu liane glisse aux roulés-boulés

de nos états érotiques

Femme

Que je peins

Dans ta lettre-or-née

En pages sur tous les murs

Comme je t’aime…

Niala-Loisobleu – 28/04/19

https://www.youtube.com/watch?v=5Hq0gIkRUYU

9 réflexions sur “MA, INDIA SONG-MOI

  1. Et c’est « Sérénité qui me revient:

    Quand il sera évident

    Que la part d’ombre s’accroît

    Sur un ciel de poussières et de sentences

    Et reste perplexe au seuil du sensible lendemain,

    Je prendrai ma mendiante par la main

    Et fermerai ses yeux trop grands

    Pour que cesse enfin la danse de la faim et du couteau

    Et le chant inconsolable au ventre gorgé d’eau.

    J’insufflerai la patience à l’insecte de son corps

    Avant de le confier au fleuve qu’on remonte lentement

    Qui berce la colère et conte au sampan

    Des histoires d’amours solaires et de paravents d’or.

    Rendue à la mer ravie, l’enfant intacte d’hier

    Se balancera au croissant blanc

    D’une sérénité lunaire.

    Barbara Auzou, Sérénité/ L’époque 2018/9

    Parmi toutes les questions cons qu’on nous pose à nous ranger étiquetés comme il faut dans une belle boîte pressurisée, celle-ci, parmi tant d’autres, revient en boucle:
    Et quelle est votre chanson préférée?
    Qu’est-ce que j’en sais moi sinon qu’India Song m’a toujours dressé le poil d’origine.

    Chanson,
    Toi qui ne veux rien dire
    Toi qui me parles d’elle
    Et toi qui me dis tout
    Ô, toi,
    Que nous dansions ensemble
    Toi qui me parlais d’elle
    D’elle qui te chantait
    Toi qui me parlais d’elle
    De son nom oublié
    De son corps, de mon corps
    De cet amour là
    De cet amour mort
    Chanson,
    De ma terre lointaine
    Toi qui parleras d’elle
    Maintenant disparue
    Toi qui me parles d’elle
    De son corps effacé
    De ses nuits, de nos nuits
    De ce désir là
    De ce désir mort
    Chanson,
    Toi qui ne veux rien dire
    Toi qui me parles d’elle
    Et toi qui me dit tout
    Et toi qui me dit tout
    Paroliers : Carlos Norberto D’Alessio

    Monsieur Lacan qui parla si bien de Lol V.Stein aurait pu aussi se pencher sur ce texte-là…Chant de gorge et litanie ,l’impossibilité intrinsèque du mot à dire l’amour fou et son destin à ne faire que chercher à le dire…L’abolition du temps aussi … Un autre côté du temps où des êtres s’attendent, sachant. Mais ne leur demandez surtout pas ce qu’ils savent…Dire tout en ne disant rien, je crois que c’est ce que j’ai toujours voulu…
    Et pour cet amour là,, merci et chapeau bas….Mon.

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    • Quand ?
      A trop vouloir dire on aborde tellement au large qu’on déborde. Quand d’eux s’exprime ce qui passe par un chemin bordé d’yeux, ça n’est pas par exhibitionnisme pour satisfaire le voyeurisme. Mais par contrainte. L’indécent n’y est pas convié.
      Chanson toi qui me parle d’elle, chanson personnelle.
      L’évident ne se dissimule jamais derrière un déguisement. Plus ni impossible.
      Ô MA MUSIQUE
      Parvenu au gonflement optimal le cahot du cas un fond à l’apporté des eaux. Hors mesure et pesage la distance à courir est délectable pour le cheval de trait. Manuel et le saut entre les cuisses sur son trépied il te tient l’épi à mûrir coquelicots, bleuets et folle-avoine à hurler. Mais à quoi bon dire. Le silence est seul avisé.
      Si je te dis seulement Ma, tu me réponds fais-le.
      India Song
      Chair de poule de haut en bas.
      Je t’attends au bord de la mer…

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  2. Me voici sur la Rive-Droite,
    Au dessous des Mots Bleus de la Seine,
    Chantant l’épique Mékong,
    Le regard détourné par les eaux vertes.

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