ENTRE TIEN EMOI 56


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ENTRE TIEN EMOI 56

 

Un transport le long du jardin de la Garenne de Villemomble est labouré en sillon dans la montée du plateau d’Avron. Un train en contrebas lime son va-et-vient jour et nuit. La nuit est souvent déchirée d’éclairs de d.c.a. Alertes aériennes en permanence qui attrapent les vitres à faire trembler dans l’assourdissement des bombes. Les alliés arrosent le triage de Noisy-le-Sec. Ma relation avec la guerre est devenue quotidienne. Le jour dans le sillon je vois depuis la passerelle passer des trains où sont enfermés des femmes, des enfants et des hommes, comme des bestiaux. Ils sont partis de Drancy vers les camps d’extermination en Allemagne. Je ne le saurais pas immédiatement. Nous on vient jouer avec des harpons qu’on a fabriqués pour attraper ce qui est consommable dans les wagons ouverts qui passent. Et en haut des champs, le plateau est creusé d’une champignonnière entourée de prairies où paissent des vaches.

 

ENTRE CENDRES ET COQUELICOTS

Notre époque sait-elle sur l’homme et la femme, sur le bien et le mal, plus de choses que le
Bouddha
Mahomet ou le
Christ ?

notre époque est-elle en progrès sur le passé ? avance-t-elle plutôt essoufflée très loin derrière les passions qui ont assuré les belles foulées
des maîtres d’autrefois ?

est-il plus périlleux de vivre à la fin du deuxième millénaire qu’au temps où les puissants pouvaient librement mettre en danger les jours des potes comme
Cicéron,
Socrate,

Giordano
Bruno,
Vanini,
Toussaint-Louverture,
Léon
Trotski ou
Gandhi ?

aujourd’hui aussi on risque de partir en déportation sans billet de retour, on peut être brûlé vif à domicile.
Pour un mot de trop sur le
Coran un expert en religion a le pouvoir de

t’arracher la langue et les yeux.
N’importe quel bricoleur du sacré au coin d’une rue peut te zigouiller au couteau, d’un coup de matraque ou d’une seule overdose.

Un ayatollah barbu, assis à la droite ou bien à la gauche du
Bon
Dieu, peut encore donner l’ordre qu’on aligne

un après-midi tes poèmes sur une plage et qu’on les mette en croix face à la mer comme les deux mille jeunes gens pris jadis au piège d’un généreux conquérant
!

René Depestre

 

 

Une maison blanche sort d’un petit-tableau comme un train qui emporte en faim de semaine chercher ses violettes. Du ciel brouillé tant de voeux viennent. Que le grincement d’une langue venimeuse tait ses crocs à laisser que le bruit de la flûte laisse sortir du panier. Un visage à la renverse penché sur le trouble cache sa clarté. Le mauvais cheval borgne le crime en don du ciel. Maître Corbeau s’est fait renard. J’écoute et j’entends le vrai train. Il est ferry good. Sur son papier écrit ce n’est pas la même histoire que l’encre dépose. C’est poésie, poésie, poésie. Force dans la veine d’une exception ,juvénile. De la valise non-ouverte je jette les dessous sales l’affaire. Ma, ta liberté retrouvée.

Niala-Loisobleu – 06/04/19

 

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6 réflexions sur “ENTRE TIEN EMOI 56

  1. Mon,
    Les valises sont toujours trop lourdes et se portent à bout de bras dans des ciels trop grands…
    Et l’enfant et ses petits membres n’est jamais bien loin dans tout ce fatras…Que sut-il de ces trains tragiques (les tiens) illusoires (les miens) sinon le jeu toujours, même sur les décombres à venir? Et tant mieux car nous pourrons lever les yeux vers ces jardins acquis de haute lutte sans toutefois en avoir toujours senti le forceps…Nés pour vivre, nous accueillons la mer en attente toujours de sa consécration…C’est elle qui nous écoute et nous attend..Les luttes les plus essentielles prennent naissance dans le muscle détendu de se savoir vivre et c’est pas rien que ce sang là qui prend conscience de son chemin dans des veines mutualisées.

    Tu es comme une terre
    que personne jamais n’a nommée.
    Tu n’attends rien
    si ce ‘est la parole
    qui jaillira du fond
    comme un fruit dans les branches.
    Un vent vient jusqu’à toi.
    Arides et fanées, des choses
    t’encombrent et vont au gré du vent.
    membres et mots anciens.
    Tu trembles dans l’été.

    Cesare Pavese

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    • Attendre a-t-il un sens autre que celui de ne jamais rien lâcher ? Je ne crois pas. Passer par des raccourcis allongent plus qu’ils n’abrègent en fait. Se connaître ne sert qu’à se trouver sans intermédiaire rusé. On est comme on est né. Reste juste à le démontrer. La vache a plus de bon que de laid. Un des seins qui ne triche pas avec prothèses. J’´avalise les tiens le coeur léger Ma…
      N-L

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      • Un jour,
        Tu t’marres.
        Un jour
        Où y’en aura marre,
        Cartons, valises.
        On sentira la p’tite brise,
        Départ, départ,
        Emus, serrés, dans cette gare.

        Un jour,
        Bye bye.
        Plus d’grimace,
        Plus d’lullaby.
        Un jour que t’espères

        Comme de l’eau qui deshaltère.
        Au bout des rails,
        La jolie maison d’Portbail.

        C’est pour toi, cet air discutable,
        Toi qui dis
        Que l’amour est une chose variable,
        Ici.
        Là-bas, dans l’Cotentin, j’te jure mon amour :
        J’f’rai tout pour que nos baisers durent toujours.

        T’as peur
        Qu’on meure
        D’un arrêt commun du cœur.
        Tu trouves qu’étoile,
        C’t’un métier qui fait du mal.
        Tu veux qu’on s’sauve
        Dans la vérité des choses.

        Je sais
        Que tu sais
        Qu’on n’ira sûrement jamais,
        Que les vagues, les landes,
        C’est des lampions, des guirlandes,
        Qu’on reste toujours
        Vissé à quelque chose de lourd.

        J’aurais mis des p’tits brins d’bruyère
        Sur ton cœur,
        Toi qui trouves que pour un garçon
        J’aime trop les fleurs,
        Les fleurs…

        Cette chanson m’a toujours émue aux larmes…

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