LE SOUFFLEUR, LE DORMEUR
L’un coupe la verveine ou saisit sabots et soleils.
Puis dort dans mon souffle.
Souffleur et dormeur sont en paix.
La phrase très pâle à travers les barreaux.
L’herbe et la langue.
Et le jardin du lait submerge mes guenilles.
L’autre nomme la truelle ou le papier blanc des fées.
Le voici tirant le fil de laine des gencives, des genoux.
Les petits coups du cœur ébranlaient la maison.
L’un, dans l’acajou, conservait les voix mortes.
Le vide effrayait les enfants des voleurs.
Et le clos du curare protégeait de la lune les voyeurs endormis.
L’autre avait trouvé
faux de papier doré.
bulles et billevesées.
Le voici quémandant
quelques baisers anciens.
Dans le corps du carabe,
je fourbis mes chemins.
L’un fabriquait un piège de plumes et d’épingles.
Un grand mort de fatigue attendait la sortie des employés modèles.
Et le pal préparé pour le supplice oblique, je le tournais vers moi.
L’époux du bleu m’assaille.
L’autre avait touché la foudre par mégarde.
Le voici qui murmure : «Peignez à même la peau carabes et vipères.
Frottez mon corps de sperme, d’orties».
Construisons ensemble logements de liserons.
L’un racontait sa vie, ses projets clandestins.
Compter ses propres pas ne mène qu’à la folie.
Dans une chambre obscure, quelqu’un disait: «Parle!».
Mais parler, parler, parler ne mène qu’à la folie.
L’autre aimait les onguents,
– il s’en couvrait le corps -,
les pierres trouées, le simple cuivre
Attachait un mannequin
à la proue d’un navire.
Ou parlait aux lapins,
ramassait les aiguilles,
les bouts de bois, de laine.
L’un rompait les amarres.
L’écriture du boucher tranche le fil de la vie.
Rien ne demeure sec : la paume est l’aile d’une hirondelle de laine.
Rive.
Rivière.
Amour.
L’autre esquive le feu.
Cent mille nains crépitent.
Mon vaudou noir accueille le sang d’autrui.
J’enveloppe d’écorce fine les mains, les pieds trouvés.
Que de cals, que de phalanges !
L’arbre, entre les cuisses, lacère langues et tendons.
Jacques Izoard
Les yeux restés dans un arrêt en gare
un seul écho au radar
je n’ai eu dans mon insomnie que la certitude de ta présence
autre chose
qu’un clin d’oeil émoticone.
Niala-Loisobleu – 25/02/19

Dans la rencontre tiède de la chair et du bois l’étreinte de la respiration fait son nid patiemment en surplomb d’une mer muette
Quelque chose sur le point de se dire s’est tu et descend en procession d’images sur le pivot aléatoire du monde
Comme une paix nue et sans victoire que les cormorans habilleraient de silence
Barbara Auzou.
bonjour mon Alain…
J’aimeAimé par 1 personne
Les cormorans lâchés par la main du pêcheur plongent en piqué chercher de quoi nourrir le Jour
La lumière indispensable du limpide se lève
Bonjour ma Barbara.
J’aimeAimé par 2 personnes