HORIZON VOLE


992d2c0bf1e7c27130964fa1db9529e6

HORIZON VOLE

 

Sur la place

au centre du jardin retourné se penche le front de notre bataille, tes mains jamais restées ballantes au métronome de l’enfant que le temps garde sans mouvement vocal trempent l’acier, la rivière est transparente sur l’opaque d’un monde qui bavarde

Origami

pliage de papier qui appelle la vague à la corde à sauter de l’aile le blockhaus demeuré d’un destin borné, nous nous sommes trouvés dans l’exode d’un monde dépareillé, âmes-soeurs d’instruments à cordes à l’orée des violoncellles. Le matin où tu as remonté ma toile j’avais la plante des pieds usée aux pavés qui tiennent les caniveaux hors des écopes . Lapidaire le caillou nivelle les embûches d’un ciel grêle

Nous avons reconnu l’anémone en nous au premier mouvement respiratoire de la couleur élémentaire, c’était d’Autan plus cas tard que le feu dans ses cendres dans ses fantasmes voyait se lever un phénix

Deux mains plus qu’hier

cet espoir qui couche les pages et transpire au lin de chants bleus nous l’avons fait vivant aujourd’hui ne laissant rien à la mort pour se venter

La plage borde l’écume des plumes

le jour en sa chair n’éteint plus la lumière.

Niala-Loisobleu – 25/02/19

 

 

11 réflexions sur “HORIZON VOLE

  1. Dans ce monde comme il peut , dans ses bruits et ses cruautés, le fracas de se défaire pour se reconstituer incomplets sur des seuils transitoires un jour on ne veut plus se cabrer…

    Je rends les lanternes aux vessies de la nuit

    Je rends la lisière au soupçon et les murs au salpêtre

    L’étreinte aux poumons Les larmes à la pleurésie

    Mais qu’on nous permette la lente invasion des plantes

    À nos paumes que le silence a saisies

    Comme des oiseaux semi-éveillés

    Barbara Auzou.

    Notre anémone double a murmuré en même temps encore ce soir mon Alain…

    Aimé par 2 personnes

        • SIRÈNE-ANÉMONE

          Qui donc pourrait me voir
          Moi la flamme étrangère
          L’anémone du soir
          Fleurit sous me3 fougères

          O fougères mes mains
          Hors l’armure brisée
          Sur le bord des chemins
          En ordre sont dressées

          Et la nuit s’exagère
          Au brasier de la rouille
          Tandis que les fougères
          Vont aux écrins de houille

          L’anémone des deux
          Fleurit sur mes parterres
          Fleurit encore aux yeux
          A l’ombre des paupières

          Anémone des nuits
          Qui plonge ses racines

          Dans l’eau creuse des puits
          Aux ténèbres des mines

          Poseraient-Os leurs pieds
          Sur le chemin sonore
          Où se niche l’acier
          Aux ailes de phosphore

          Verraient-ils les mineurs
          Constellés d’anthracite
          Paraître l’astre en fleur
          Dans un ciel en faillite

          En cet astre qui luit
          S’incarne la sirène
          L’anémone des nuits
          Fleurit sur son domaine

          Alors que s’ébranlaient avec des cris d’orage
          Les puissances
          Vertige au verger des éclairs

          La sirène dardée à la proue d’un sillage
          Vers la lune chanta la romance de fer

          Sa nage déchirait l’hermine des marées
          Et la comète errant rouge sur un ciel noir
          Paraissait par mirage aux étoiles ancrées
          L anémone fleurie aux jardins des miroirs

          Et parallèlement la double chevelure
          Rayait de feu le ciel et d’écume les eaux
          Fougères surgissez hors de la déchirure
          Par où l’acier saigna sur le fil des roseaux

          Nulle armure jamais ne valut votre angoisse
          Fougères pourrissant parmi nos souvenirs
          Mais vous charbonnerez longtemps sous nos cuirasse»
          Avant la flamme où se cabrant pour mieux hennir

          Le cheval vieux cheval de retour et de rêve
          Vers les champs clos emportera nos ossements
          Avant l’onde roulant notre cœur sur la grève
          Où la sirène dort sous un soleil clément

          L’anémone fleurit partout sous les carènes
          Déchirées aux récifs dans l’herbe des forêts
          Dans le tain des miroirs sur les parquets d’ébène
          Et surtout dans nos cœurs palpitant sans arrêt

          C’est le joyau serti an vif des nébuleuses
          L’orgueil des voies lactées et des constellations
          La prunelle qui met au regard des plus gueuses
          Le diamant de fureur et de consolation

          Heureuse de nager loin des hauts promontoires
          Parmi les escadrons de requins fraternels
          La sirène aux seins durs connaît maintes histoires
          Et l’accès des trésors à l’ombre des tunnels

          Mais ni l’or reluisant dans les fosses marines
          Ni les clefs retrouvées des légendes du port
          Ne la charment autant que d’ouvrir les narines
          Aux vents salés plus lourds des parfums de la mort

          C’était par un soir de printemps d’une des années perdues à l’amour
          D’une des années gagnées à l’amour pour jamais

          Souviens-toi de ce soir de pluie et de rosée où les étoile]

          devenues comètes tombaient vers la terre
          La plus belle et la plus fatale la comète de destin dJ

          larmes et d’éternels égarements
          S’éloignait de mon ciel en se reflétant dans la mer
          Tu naquis de ce mirage

          Mais tu t’éloignas avec la comète et ta chanson s’éteignit parmi les échos
          Devait-elle ta chanson s’éteindre pour jamais
          Est-elle morte et dois-je la chercher dans le chœur

          tumultueux des vagues qui se brisent
          Ou bien renaîtra-t-elle du fond des échos et des embruns
          Quand à jamais la comète sera perdue dans les espaces
          Surgiras-tu mirage de chair et d’os hors de ton désert [ de ténèbres

          Souviens-toi de ce paysage de minuit de basalte et de granit

          Où détachée du ciel une chevelure rayonnante s’abattit sur tes épaules

          Quelle rayonnante chevelure de sillage et de lumière
          Ce n’est pas en vain que tremblent dans la nuit les robes de soie

          Elles échouent sur les rivages venant des profondeurs
          Vestiges d’amours et de naufrages où l’anémone refuse de s’effeuiller

          De céder à la volonté des flots et des destins végétaux
          A petits pas la solitaire gagne alors un refuge de haut

          parage

          Et dit qu’il est mille regrets â l’horloge

          Non ce n’est pas en vain que palpitent ces robes mouillées

          Le sel s’y cristallise en fleurs de givre

          Vidées des corps des amoureuses

          Et des mains qui les enlaçaient

          Elles s’enfuient des gouffres tubéreuses
          Laissant aux mains malhabiles qui les laçaient
          Les cuirasses d’ader et les corsets de satin
          N’ont-elles pas senti la rayonnante chevelure d’astres
          Qui par une nuit de rosée tomba en cataractes sur tes

          épaules
          Je l’ai vue tomber
          Tu te transfiguras
          Reviendras-tu jamais des ténèbres
          Nue et plus triomphante au retour de ton voyage
          Que l’enveloppe scellée par cinq plaies de cire sanglante 0 les mille regrets n’en finiront jamais
          D’occuper cette horloge dans la clairière voisine
          Tes cheveux de sargasse se perdent
          Dans la plaine immense des rendez-vous manques

          Sans bruit au port désert arrivent les rameurs
          Qui donc pourrait te voir toi l’amante et la mère
          Incliner à minuit sur le front du dormeur
          L’anémone du soir fleurie sous tes paupières

          Baiser sa bouche dose et baiser ses yeux dos
          Incliner sur son front l’immense chevdure
          Bérénice de l’ombre ah! retourne à tes flots
          Sirène avant que l’aube ouvre ses déchirures

          Une steppe naîtra de l’écume atlantique
          Du clair de lune et de la neige et du charbon
          Où nous emportera la licorne magique
          Vers l’anémone édose au sein des tourbillons

          Tempête de suie nuage en forme de cheval

          Ah malheur!
          Sacré nom de
          Dieu!
          La nuit naufrage

          La nuit?
          Voici sonner les grelots!
          Carnaval

          Ferme l’œil!
          En vérité le bel équipage

          Et dans ce ciel suitant des barriques des docks -Soudain brusquement s’interrompent les rafales
          Quand la sirène avec l’aurore atteint les rocs
          L’anémone du ciel est la fleur triomphale

          Cest elle qui dressée au-dessus des volcans
          Jette une lueur blafarde à travers la campagne
          C’est l’aile du vautour le cri du pélican
          C’est le plan d’évasion qui fait sortir du bagne

          C’est le reflet qui tremble aux vitres des maisons
          Le sang coagulé sur les draps mortuaires
          C’est un voile de deuil pourri sur le gazon
          C’est la robe de bal découpée dans un suaire

          C’est l’anathème et c’est l’insulte et le juron
          C’est le tombeau violé les morts à la voirie
          La vérole promise à trois générations
          Et c’est le vitriol jeté sur les soieries

          C’est le bordel du
          Christ le tonnerre de
          Brest
          C’est le crachat le geste obscène vers la vierge
          C’est un peuple nouveau apparaissant à l’est
          C’est le poignard c’est le poison ce sont les verges

          Cest l’inverti qui se soumet et s’agenouille
          Le masochiste qui se livre au martinet

          Le scatophage hideux au masque de gargouille
          Et la putain furonculeuse aux yeux punais

          C’est l’étreinte écœurante avec la femme à barbe
          C’est le ciel reflété par un œil de lépreux

          C’est le châtré qui se dénude sous les arbres
          Et l’amateur d’urine au sourire visqueux

          C’est l’empire des sens anémone l’ivresse
          Et le sulfure et la saveur d’un sang chéri
          La légitimité de toutes les caresses
          Et la mort délicieuse entre des bras flétris

          Pluie d’étoiles tombez parmi les chevelures
          Je veux un ciel tout nu sur un globe désert
          Où des brouillards mettront une robe de bure-Aux mortes adorées pourrissant hors de terre

          Adieu déjà parmi les heures de porcelaine

          Regardez le jour noircit au feu qui s’allume dans
          Pâtre

          Regardez encore s’éloigner les herbes vivantes

          Et les femmes effeuillant la marguerite du silence

          Adieu dans la boue noire des gares

          Dans les empreintes des mains sur les murs

          Chaque fois qu’une marche d’escalier s’écroule un

          timide enfant parait à la fenêtre mansardée
          Ce n’est plus dit-il le temps des parcs feuillus
          J’écrase sans cesse des larves sous mes pas
          Adieu dans le claquement des voiles
          Adieu dans le bruit monotone des moteurs
          Adieu ô papillons écrasés dans les portes
          Adieu vêtements souillés par les jours à trotte-menu

          Perdus à jamais dans les ombres des corridors

          Nous t’appelons du fond des échos de la terre

          Sinistre bienfaiteur anémone de lumière et d’or

          Et que brisé en mille volutes de mercure

          Éclate en braises nouvelles à jamais incandescentes

          L’amour miroir qui sept ans fleurit dans ses fêlures

          Et cire l’escalier de la sinistre descente

          Abîme nous t’appelons du fond des échos de la terre

          Maîtresse généreuse de la lumière de l’or et de la chute

          Dans l’écume de la mort et celle des
          Finistères

          Balançant le corps souple des amoureuses

          Dans les courants marqués d’initiales illisibles

          Maîtresse sinistre et bienfaisante de la perte éternelle

          Ange d’anthracite et de bitume

          Claire profondeur des rades mythologie des tempêtes

          Eau purulente des fleuves eau lustrale des pluies et

          des rosées
          Créature sanglante et végétale des marées

          Da marteau sur l’enclume au couteau de l’assassin

          Tout ce que tu brises est étoile et diamant

          Ange d’anthracite et de bitume

          Éclat du noir orfraie des vitrines

          Des fumées lourdes te pavoisent quand tu poses les pieds

          Sur les cristaux de neige qui recouvrent les toits

          Haletants de mille journaux flambant après une nuit

          d’encre fraîche
          Les grands mannequins écorchés par l’orage
          Nous montrent ce chemin par où nul n’est venu

          Où donc est l’oreiller pour mon front fatigué
          Où donc sont les baisers où donc sont les caresses
          Pour consoler un cœur qui s’est trop prodigué
          Où donc est mon enfant ma fleur et ma détresse

          Me pardonnant si des brouillards bandent mes yeux
          Si j’ai
          Pair d’être ailleurs si j’ai
          Pair d’être un autre
          Me pardonnant de croire au noir au merveilleux
          D’avoir des souvenirs qui ne soient pas les nôtres

          Pardonnant mon passé mon cœur mes cicatrices
          D’avoir parcouru seul d’émouvantes contrées
          D’avoir été tenté par des voix tentatrices
          Et de ne pas l’avoir plus vite rencontrée

          Saurait-elle oublier mes rêves d’autrefois
          Les fortunes perdues et les larmes versées
          L’étoile sans merci brillant au fond des bois
          Et les désirs meurtris en des nuits insensées

          Et ces phrases tordues comme notre amour même
          Et que je murmurais lorsque minuit blafard
          Posait ses maigres doigts sur des visages blêmes
          Séchant les yeux mouillés et barbouillant les fards

          Dans ces temps-là le ciel était lourd de ténèbres
          Le sonore minuit conduisait vers mon lit
          Des visiteuses sans pitié et plus funèbre
          Que la mort l’anémone évoquait la folie

          Les fleurs qui s’effeuillaient sur les fruits de l’automne
          Laissèrent leurs parfums aux fleurs des compotiers

          Et sur le fût tronqué des anciennes colonnes
          Le sel des vents marins mit des lueurs de glaciers

          Et longtemps ces parfums orgueil des porcelaines

          Flotteront dans la paix des salles à manger

          Et les cristaux de sel brilleront dans la laine

          Des grands manteaux flottants que portent les bergers

          Mes baisers rejoindront les larmes qui vont naître
          Ils rejoindront la solitude sans pitié
          Les vents marins soufflant sur les chaumes sans maîtres
          Et les parfums mourants au fond des compotiers

          Je suis marqué par mes amours et pour la vie
          Comme un cheval sauvage échappé aux gauchos
          Qui retrouvant la liberté de la prairie
          Montre aux juments ses poils brûlés par le fer chaud

          Tandis qu’au large avec de grands gestes virils
          La sirène chantant vers un ciel de carbone
          Au milieu des récifs éventreurs de barils
          Au cœur des tourbillons fait surgir l’anémone.

          Robert Desnos

          Aimé par 1 personne

Les commentaires sont fermés.