L’EPOQUE 2019/7 – « SERAIT-IL DONC POSSIBLE « ?
Voici « Serait-il donc possible? » , septième de cette nouvelle Epoque 2019 avec Barbara Auzou . Alors que nous attendons la publication de l’ouvrage « L’Epoque 2018 » pour la fin de l’année aux Éditions Traversées, les tableaux eux (2018 et 2019) seront exposés au printemps à Cognac du 15 au 27 Avril 2019 au Couvent des Récollets.
C’est un travail à quatre mains , merci d’en tenir compte dans vos commentaires.

Serait-il donc possible
Sous la peau grattée
L’alchimie Mon orange
Mon dernier quartier
T’avoir trouvée
Ronde et sensible
Sous mes doigts tes orbes
Imparfaits Géométrie que j’engrange
Sucre subliminal Ombilic des anges
Possible aussi la lampe érectile
Au bout des doigts Sa part animale
Ma vie Ma très ancienne Trop bercée
Contre la longue nuit des cataractes
S’éclairer sur l’arc aboli de sa route
La flèche de mes oiseaux sur la cible intacte
Et le fusil de tes mots de tes doutes de tes brumes
Toute joie avant toi est invalidée
Dans les catégories ordinaires qui nous tiennent lieu de vie
Je vois se former la présence nue et sage
De la maison dernière Regarde mon alchimie
Mon orange Mon dernier quartier Les yeux qu’elle a pris
Ce sont ceux irréductibles des enfants que nous fûmes
Nous les avions oubliés sur la plume d’une mésange de passage
Barbara Auzou.
La réponse à la question dans la tiédeur de nos paumes qui ont oeuvré avec tant de désir , tant de désir de bâtir ce monde à notre image…
bonjour mon Alain…
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A les râper pour en faire relief nos paumes ont levé la ligne de vie
abominables souffrances
en passe de bonheur simple….
Bonjour ma Barbara.
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Près de ce qui t’éclaire
Aussi loin que l’étendue où la chaleur se démet, déjà j’entends, le roulement de l’air sur la terre sèche…La rosée nous serre émus et heureux…
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Tout d’un galet
poli au séculaire passement de langue des marées
roulé
amorti
heurtée
giflé aux embruns
il n’est qu’une côte
pour aborder
celle qui te fit naître…
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Les yeux fermés
Au-dedans tu t’illumines
Tu es la pierre aveugle
Nuit après nuit je te façonne
Les yeux fermés
Tu es la pierre franche
Nous devenons immenses
Seulement pour nous connaître
Les yeux fermés
Octavio Paz
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EXORCISME DES PIERRES
Ce temps-ci est diluvien
qui a la parole des pierres,
le mal de l’eau, le mal du feu
et la mémoire minérale,
ce temps est en migration ;
et moi je suis dans le temps mort,
qui fus comme un pays d’oiseau ;
mon corps secret, mon corps interne
où toute enfance est enterrée
n’a plus le signe de la mer ;
il est descendu dans la chair
et la chair s’est changée en os
et les os mués en la terre,
— ce temps-ci est diluvien.
Brûlent mon sang et mon amour,
brûlent les arbres souterrains !
Mon dernier corps, mon corps obscur
je l’ai retiré des forêts,
mon corps formé comme des feuilles
de ce qui fut en moi la femme
je l’ai créé dedans ma mort,
je l’ai porté dehors l’esprit
dans la grande absence de l’âme ;
femme de lune, femme d’herbe
mes yeux de coqs et de racines
sont entrés dans la nuit du monde
et toute ma bouche en malheur ;
ce temps-ci a l’odeur des pierres.
Mais la pierre est pleine de plantes, pleine d’anges et d’animaux dans la patience des noces, et l’oreille calcaire écoute et la
Terre au-dessus des pluies sent le dieu mûrir dans la roche, le dieu blanc, le dieu musical miraculer mon corps muré, miraculer le corps de l’homme qui touche le feu dans la pierre
pour que la pierre exorcisée prenne son nom entre mes mains, et que son nom soit la naissance du premier arbre sur la
Terre.
Jean-Claude Renard
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