UNE PROUE MESS


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UNE PROUE MESS

L’enfant entre dans l’épicerie de sa dînette, derrière les petits pois le plomb d’un général en retraite carotte du pâté de lapin. Extravagant psalmodie une pince-sans-rire à l’oeil tapant à vif sur les nerfs. Dans leurs boîtes des sardines ont des pensées rebelles, elles se disent si on bouchait le vieux porc il ne viendrait plus rôder la sortie d’école. Et l’enfant tirant sur le ruban d’une route inconnue de ses parents, a des idées qu’ils sont incapables d’imaginer. Elle a des choses qui la traversent à trembler, des fleurs qui n’existent pas, un cheval blanc qui joue du piano, un vrai soleil et une pluie de pensées fertiles. Elle sait qu’elle montera dans l’avion d’Antoine pour répondre au rendez-vous que son parrain Mermoz lui a dessiné sur une carte-postale. Il y avait des montagnes au-dessus d’un immense désert où des maisons s’accrochaient en pyramide sur le lac entre-deux mondes. Son voisin de buissonnière a pas eu l’usage de la parole, personne ne saurait dire comme lui avec les yeux ce qui est beau au point qu’elle sait que doit y avoir personne qui l’a découvert. Lui il a le pouvoir de traverser la peinture.Tous les habits que l’école lui demande de mettre la gratte, des fois en reprenant l’oiseau-de-ramassage-scolaire elle se voit des plaques d’en taire. Alors elle crache comme le monsieur de l’étage au-dessus lui a appris. Il s’appelle Boris et ses parents lui ont interdit de lui rendre visite, elle s’y glisse le soir au lieu de faire la prière. Elle est sûre que ça éclaire dans le noir. Sa grand-mère est la seule avec qui elle trouve naissance jusque dans les cimetières. Quand je serais grande dit-elle j’aurais toujours un couteau pour pas qu’on m’attache les mains. La dînette elle s’en invente une sans casseroles et sans couverts. Le son de sa poupée elle la rendu au marionnettiste pour qu’il lui mette les ficelles du geste. Lancelot c’est la forêt qu’elle préfère, son cheval aussi.

 

Niala-Loisobleu – 25/01/19

IDENTITE


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IDENTITE

Quelques marches derrière la vue du monde

l’arbre en penchant  l’haleine tourne le rouet

mais rien ne se soustrait de l’herbe à l’ovin

ce qui remue se cache dans la sol

suis-je d’un genre ou d’un autre

pas de clou pour la montre

ce que je porte est nu au regard.

Niala-Loisobleu – 25/01/19

JOKER


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JOKER

Des peaux en fleurs

boutons qui ouvrent

les toits devant la vitre

est-ce qui mot ou moi qui bue

le carreau se dessine

atout coeur

Ce n’est pas du radiateur éteint que monte cette odeur

ton ventre étendu de percussion me téléphone.

Niala-Loisobleu – 25/01/19

A TES SENTIERS


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A TES SENTIERS

 

Cantonnier allant le long de la berme remontée au bord d’un asphalte qui peine alors que du fond végétal un saut de grenouille décline hardiment ton genre, les lentilles du point d’iris tremblent sous l’avance des canards. La scène eut pu avoir son absence pittoresque de poésie scolaire si étrangement un poivrier en pleine maturité n’avait été là. Le plus drôle c’est qu’étant bord de mer les marais-salants dressaient du cône un dessein dont l’érotisme évocateur  interdisaient la vue au moins de 6 ans. Enfin c’est ce qui était écrit sur la pancarte à l’entrée. Une cigogne promenant son moutard ne semblait pas le moins du monde choquée. Jupe troussée faut dire que les lises ont parfois des retenues qui ne sont pas à fuir. Quand le vent se met à onduler les planches de l’embarcadère, j’ai la sensation de sentir le pilotis en proie au tremblement. La campgne de ton endroit vaut ton envers. Je sais que mon cheval en rêve la nuit, la manière dont il dort n’a rien d’un cauchemar de mise à l’abattoir. Je voudrai te Renoir avant que la spéculation s’en prenne à ton art pictural.

Niala-Loisobleu – 24/01/19

 

 

PARDONNEZ-MOI


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PARDONNEZ-MOI

 

Quand d’une peinture sèche j’ai dit le mauvais ton, pardonnez-moi, c’était un trou dans le pastel de la pensée réelle.

Des fois le métronome à des comportements malvenus sans besoin d’un ulcère

Aigre-doux comme provoque le sirop des rabs de manifestation mal-venue d’une taupe bouleversant l’ordonnance du jardin

J’ai pas le goût du laid dans mes meuhs

Pardonnez-moi …J’aime la savoir DANS L’ATELIER par-dessus tout que j’en collectionne LES CARTES POSTALES comme un bien rare

Niala-Loisobleu – 24/01/19

 

LES SENTINELLES


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LES SENTINELLES

Toutes en un seuil debout dressant la poursuite tenue aux cheveux d’une palette, tu es là visible du haut de la tout

Le donjon du plus gros tube se branche à la prise

Panorama niagaresque c’est fou comme tu coules en cascade chaude au centre des glaces d’un palais aboli de roi

Langue reine tapie qui déroule

Je tourne la manivelle de la boîte de couleurs

Ton orgue Barbara rit

L’Epoque 3 se déplie perforée

Niala-Loisobleu – 24/01/19

BILLET A


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BILLET A

Les roux sillons ouverts à flanc des bosses

il criait  à champs d’épis de sa voie bleue

en moulinant dans les herbes à hauteur du fossé

Hissé de la dernière aube en se léchant du rêve récent

l’oiseau sur la branche du pont

enjamba à ricochets le gué de son courant

dans le timbre du méandre de ses hanches à vélo

Le brin fragile s’entortille au passage des doigts

en soudant de son odeur l’enveloppe prête à partir

A la boîte à l’être jaune d’hors  des feuilles mortes

destination sous escorte de regards paisiblement alertes.

Niala-Loisobleu – 24/01/19

TU HABITES ICI


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TU HABITES ICI

 

La branche remonte le thermostat de la sève

au-dehors les oiseaux ont réuni assez de brindilles pour allumer le brasero du nid

il y aura dans le frisson glacé de l’hiver une étreinte porteuse de l’espoir d’être du voyage

Quand les fenêtres une à une s’éteindront

les anémones dans l’angle de la cheminée porteront leur chaude corolle autour du point noir à neutraliser

mon père est à chanter la-haut dans son atelier

Bonjour mon Amour approche que je t’expose mon Récollets projet

dans le carnet de tes mots.

Prends place  là où les premiers rayons du soleil entrent le matin et tape des deux mains sur l’écho de ma poitrine.

 

Niala-Loisobleu – 24/01/19

 

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S’ÊTRE BIEN


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S’ÊTRE  BIEN

La lourdeur qui vient aux jambes  provient de ce qu’il arrive de se retrouver au mauvais endroit sans qu’on s’y attende. Bien sûr on peut rien nier du temps où elles ont marché. Mais cette usure  elle est dans le bien aussi puisque marcher c’est ce qui fait la plus légère de toutes les fatigues.

Pas être pris pour ou me prétendre un autre. Moi c’est celui qui peint des MOTS JUSTES sur le papier, l’écran ou le lin.

Pour rien.

Je peine de pas transmettre, ma vie est dans la peinture, l’arrêter d’expo c’est lui taire son pouls. L’art étaie un monde qui fendille. Je reste charpentier, le savoir du vent pour la toile, le connaître de l’homme pour que le bois du bateau soit d’Arbre de Vie. C’est ça s’être bien pour moi.

De plus en plus dur l’époque…mais à force de reins on arrive à quelque chose.

Voici les dates de ma prochaine expo :

 

NIALA

du 15 au 27 Avril 2019

Salle du Prieuré

Couvent des Récollets

16100 – COGNAC

MARIO (Jacques Bertin)


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MARIO (Jacques Bertin)

Mario

C’est le cœur qui a mal, je crois, Mario, c’est le cœur simplement,
Mais d’une si infiniment infime douleur qu’un violon
Ne saurait, même au plus ténu de son registre, l’apaiser
Mario, à peine comme au loin les jours de pluie une fumée,

Comme l’invisible dessin d’un vol d’oiseau dans l’air limpide
Une douleur.Mais tout est calme. Aucun de ces élancements
Du sang. Et point de ces amas au ciel menaçants de nuages,
Non plus le désespoir violent comme un saccage. C’est le cœur

Simplement épinglé, Mario, le cœur cloué comme une image
Sur une vie aux couleurs d’eau, sur un décor aux couleurs mortes
Ou comme une affiche, Mario, séchée sur une porte,
Et dont un lambeau bouge à l’air léger.

Le cœur qui dit d’une manière si timide qu’il ne peut
Aller plus loin dans cette vie destinée pourtant au grand large,
Or l’univers inflexible grince sous la corne et se charge
De nous, tout comme l’œil implacable des gens.

Suis-je si vieux ? Moi qui parlais au temps qu’il fait comme un prophète
À la religion bonne et gaie, toute bataille m’était fête,
Je suis comme si un huissier, portant bien haut le candélabre
En plein jour, dans mon propre cœur, parmi les dunes m’emmenait

Où je m’enfonce à chaque pas, perdant le souffle sous le masque
À moins que ce ne soit mon cœur, mon vieux Mario, là, cette barque
Enfouie dans la marée de sable et par une herbe douce aux pieds
Recouverte et tenue par la ligne sans vie des peupliers

Jacques Bertin