PEINTURE FRAÎCHE
Il ne pleuvait même pas, à part sans doute à l’intérieur de quelques esprits chagrins obstinés. Juste ce qu’il fallait de vent pour que ça soulève derrière la traîne. Et dans la vitrine rien à voir de dehors. Je plongeais sans mes brassards pour te nager en coulées profondes. Au départ je t’écrivais quand tu m’as dit rejoins-moi à peindre. Le cheval a fait semblant de rien entendre mais il a fermé le vélo pour que j’aille à pied. T’inondais d’un soleil d’écluse, une rareté que j’ai vu qu’à un moment de mon existence, je jure que ça reste un de mes voyage les plus lointains de proximité. Quelle évasion. La poésie y volutait dans l’épaisseur du tabac qui était autorisé par tout le monde. Intime au possible ces cachettes publiques d’une époque qui savait réunir à se sentir transpercé de vertiges supérieurs aux trucs utilisés aujourd’hui pour des trips de malades qui décollent que la ruine au propre comme au figuré. Alors la soie de ta nudité dans cet éclairage ça me secoue au point que j’ai nécessité de peindre comme pour accompagner ton chant. Tu rayonnes quand tu es dans l’atelier, les couleurs s’alignent toutes seules. J’ai mis du Bach, comme il est sourd il pouvait pas entendre tes petits cris. Au moment des choeurs un passage fusionnel qui t’es chair me dresse le poil en commun. Être attendu comme tu m’as montré tout à l’heure rabote les trucs du quotidien qui croient pouvoir faire la une. Je n’ai pas les mots pour le dire. Les premières fleurs de l’année ont commencé à éclore, ton visage dedans tu verras…
Niala-Loisobleu – 18/01/19

La lumière à peine se montrait au pichet du matin que je jetai la nuit par-dessus mon épaule.Est-ce la flèche d’un nuage qui me dicta enfin qu’il serait sage de se remettre au peint? Tandis qu’à la radio les tragédies faisaient rage, je saluai la fourmi des mains avec qui je partage mon petit-déjeuner et mon âme ouvrière.Elle s’est mise à me parler sans que je m’en étonne davantage.D’un ton grave, presque sévère.Elle m’a expliqué que la lumière à tous n’est pas donnée et que le chemin qui y mène est une échelle repliée dont il faut savourer tous les barreaux, palier par palier. Elle m’a laissé une plume cendrée et s’est retournée pour ajouter:
-et hop à l’atelier!
Les oiseaux se sont tus retrouvant un instant le monde nu qu’on leur avait confisqué.
Le secret qu’ils ont laissé à ma tasse, je l’ai bu avec mon café.
Il avait un goût d’exigence, d’idéal et de peau.Celui qui fait pousser les fleurs sur les tableaux et des degrés sur l’âme….
Merci mon Alain.
Suis tapie debout.ça n’aura pas échappé à Bach…
J’aimeAimé par 1 personne
Gardant du Bach l’audible
clair pour l’oral, je vis ta fourmi dans ses contes retirer la cigale l’instant de ne pas entrer dans la théorie du complot des statistiques chères à l’embrouille gouvernementale. S’agit d’un moment grave. Des révélations s’enchaînent. Le secret confie en ne violant rien du mystère. A cet instant l’enfant qui parle avec les yeux entre
au tempo de la couleur. Des limbes un tracé montre une autre netteté. L’échelle déplie et ouvre par ses degrés. L’Homme naît. Retenant le bruissement de leurs ailes, souffle coupé les oiseaux tirent le bandeau.
La lumière jaillit des éléments qui la tenait prisonnière.
Du bouquet encore non ouvert ton apparence se tient prête…
J’ai à te dire ma Barbara.
J’aimeAimé par 1 personne
Une sainte m’a parlé de toi
c’est toujours dans un jardin que je te revois
Religieuse du poème
Que les pommes tombent
Et vous serez à cette élévation
Georges Schehadé.
J’aimeAimé par 1 personne
«Il y a des jardins qui n’ont plus de pays
Et qui sont seuls avec l’eau
Des colombes les traversent bleues et sans nids
Mais la lune est un cristal de bonheur
Et l’enfant se souvient d’un grand désordre clair.»
Georges Schéhadé
J’aimeAimé par 1 personne
On siffle à la campagne un air de prodige perdu*
Ne cherche plus les yeux dans les musiques profondes
Un grand coeur les a visités
Je vous salue étoile étrangère à la mort
Sur vos genoux des fleurs de rivage
La patience regarde le bonheur
La main dans la main
Comme le ciel et le jour
Georges Schéadé
J’aimeAimé par 1 personne
J’attrape le vent guidé par les pâles de l’aube prochaine
Immergé dans la couleur des pensées que tu me suggères
Occupé par la seule turgescence des ternes à combler
Mon coeur porte l’allumette au grattage
Je vous salue comète poilue
Engagé volontaire dans l’enrubanage de vos tresses
Comme hisse agricole…
J’aimeAimé par 1 personne
Tu cherches la colline
Son soleil dans le bois
Je cherche la barque
réponds moi
J’aimeAimé par 1 personne
Levé la tête
tu verras l’ô dans la rame
grimpant haut…
J’aimeAimé par 1 personne
L’eau s’est faîte neige
Cheval au traîneau…
J’aimeAimé par 1 personne
Blanc manège
le cheval craint…
J’aimeAimé par 1 personne
Je peigne sa robe…
J’aimeAimé par 1 personne
Et me lève
Col de nuit froide relevé…
J’aimeAimé par 1 personne
Le vent se lève et te demande
Passe un grand cheval blanc
De neige
J’aimeJ’aime
Donne-moi ton tour de potier
Pour que la terre remonte sur la neige…
J’aimeJ’aime
Fabulous
J’aimeJ’aime