SOUPE DE POISSON
Au mouillage les bossoirs en panne d’encre mènent à la dérive de langage
Couchées à plat-ventre sur la marée-basse les filadières tendent le dos. Dans l’allée N°33 du cimetière-marin une femme de péri en mer dépose une bande de chair tirée de l’arête du do d’un trémail de la vie
Dans un trou de rocher sur le fond, la vérité gît comme un trésor englouti
Les bains-douches de la Côte Sauvage recouverts de panneaux voltaïques ont débranché le conteur bleu. Sac plein il est allé s’inscrire au pôle en proie à une coupure des vocales
Dans l’écume les derniers chevaux laissent le goémon aux naturistes pour sortir de l’eau, j’ai rêvé d’une plage de Nicolas de Staël, l’épaisseur de l’iode mise au couteau m’est montée aux genoux. Je n’ai pu me décoller les bottes, Char venait de recevoir sa dernière lettre. La dernière lettre j’en tremble comme d’une page blanche. Le facteur n’a même plus de vélo, ni de sacoche, pourra pas boire un dernier coup. On brûle tout – comment une âme peut-elle avoir une dernière chance de semer pour transmettre – l’anti-casseur mon gilet jaune de sauvetage accourt.
Niala-Loisobleu – 12/01/19

Toi qui est dans mon tu
mon présent est une pierre
tu la jettes dans mes yeux
la page de verre monte
le visage éclate dedans
je tète le blanc
le linge du regard volé
le lit du temps coule
au milieu de la bouche
Bernard Noël, Extrait du Corps.
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La pierre à bric tient la soupe
l’écuyère a couvert le poison
le ver à eau alcool Lise
le travers seins en top laisse l’ô rayé
au bas de page…
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déplorable
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car tant va la cruche à l’ô
qu’à la fin elle se casse
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