LES LEVRES BLEUES (Jacques Bertin)
Tes lèvres bleues, j’ai dit, comme un lagon tes lèvres peintes
Ouvrant ciel sur une prairie de nacre veinée de ruisseaux
Tes seins, j’ai dit, j’ai voulu peints méticuleusement, ô sainte
Couleur pierre et lune et marquée ton épaule avec becs d’oiseaux
Un pendentif descendant, lourd, par un fil de ton ventre
Comme à la façade du temple aussi l’homme qu’on égorgea
Rappelle-toi, et dont le sang faisait tapis sur l’aube errante
Tu le buvais, un adolescent sans visage t’observa
Des voix, milliers de voix te liaient, te lisaient malfaisante et fière
Tu retrouvais des mots sacrés perdus, germés, la nuit tournait
Sur son socle jusqu’à ce que ton prix fixé. Moi, j’en tremblais
De fièvre dans la porte sombre, à minuit sonne la lumière
Un motif aux chevaux cabrés laqué sur l’intérieur des jambes
Débridées, les cuisses je veux cueillies comme chacune un pleur
Et tu piétines, mors aux dents, ahanant, la langue violente
La danse où la haine lance. Je veux des perles de sueur
Tes poignets sont tenus à tes reins, ce château
C’est celui que l’on détruisit, la hache dans la hanche
Et ton regard dernier dans le marbre comme un couteau
Se brisa et la lame est une aile dans la campagne blanche
J’ai rampé dans les nefs sombrées, la forêt d’écume où deux fauves
Col mouillé contre col, poussèrent la tapisserie ouvrant
La caverne des pluies infiniment où l’or est veuf. Le temps
S’arrête en entendant ton rire qui est neuf, et d’un enfant
Je t’aime ainsi qu’un pauvre revenant des guerres saintes
La tête nue et quémandant aux fermes un peu de pain
Et chaque ferme est un trésor, c’est vrai, posé dans une main
Je t’aime ainsi. Me restent, au-dessus des fermes dorées, tes lèvres peintes
Tes lèvres bleues comme un lagon, j’ai dit, tes lèvres peintes
Jacques Bertin
Illustration: Anja, la princesse aux lèvres bleues – Huille s/toile 55×46 – Nicole Salpetrier

Après cela comment ne pas se demander que faire de l’air qu’on a pas cueilli?
Je veux:
La ronde du fruit en hiver
La clef accrochée à l’anneau brun
et puis dans les cheveux la main entière
un doigt ne comble pas le matin
Je veux l’insistance des roses
sur beaucoup moins de nuages
un excès de rire sur moins de phrases
Je veux revoir Sur la Route de Madison
dans une salle obscure sans personne
d’autre que nous deux
Je veux le sourire dans le bleu
et ma main traversière sur le pas de ta rue
la pâleur dédaignée et la fatigue bue
je veux un train
un jardin
et la menthe accrue….
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Liste de com mission:
Et que ça pousse même sur la chaussée
astre à quand le guère des étoiles prendra fin
Nuit z’être et travers seins dans les draps menthe-olé
lape in ta main se doigt agile
ta poitrine plaine de souffle pour la courge à pieds
sur tous les ponts kwaï qu’il arrive dans l’avalée…..
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La chance te sourit:
le travers seins et la main sont vendus par deux…
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C’est comme le barbecue
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Ah oui?
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Là pour le barbe-cul les fesses sont un seul ensemble bien qu’en paires…en corps un mystère de la nativité…
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