NOTRE JARDIN BLEU 6


NOTRE JARDIN BLEU 6

L’aube a soulevé ses aisselles

dans l’heure silencieuse pour suspendre

ton image unique aux feuilles du tremble

et l’étoile feinte des séductions charnelles

s’entretient avec le vent de choses éternelles

dans le tendre jardin de la paix blonde.

 

Des mains neuves et sans mémoire

cueillent l’orange bleue du jour

et s’émeuvent de l’amer savoir du monde

en recul sur la vie, en recul sur l’amour.

 

C’est l’heure du pavot et de la cérémonie des coffrets

et l’enfant fiévreux de ton regard rampe

inquiet entre la persistance et l’origine,

s’allonge au berceau tressé de ses racines;

au front, une moiteur que ma main de menthe éponge.

 

Aussi longtemps que s’allumeront les lampes

sur le feu et la faim, la fleur de mon genou

s’offrira comme l’ultime rampe

qui mène aux marches humides de nos songes.

 

 

Barbara Auzou.

 

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Notre Jardin Bleu 6 – 2018 – Niala – Acrylique s/carton toilé 55×38, encadré

 

 

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DOUBLE-PLATEAU


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DOUBLE-PLATEAU

 

L’araignée a pris le ciel en partie dans l’angle du carreau, contre le petit-bois , celui du vélo qui a un caillou dans la poche. Petite-Fille rendue aux portes closes pour bagage, à ouvrir. Non dormir n’est pas que rythme biologique, dormir c’est la menstrue qui remet ovaire . Glissant l’heure d’être dans un passage dérobé, partie du film qu’une forme de censure à bouffé. Il y a eu le moment où sans savoir pourquoi le grillon a été enlevé, quelle rançon . Payer pour ce qu’on a pas fait est la pire mensualité. Les poupées de son peuvent rester dans l’ivraie, ce qu’elle cherche c’est du semis la petite-fille. Boucles raides queue de vache pourquoi ça a pas pu faire meuh ? Manque de train simplement, injuste découpage du paysage. Bataille du raille, pont qui saute. Pas nécessaire de conter Cosette. Les murs ça parle, beaucoup s’en aperçoivent pas. Puis vers midi, le vent d’autan observant sans rien dire à fini par mettre de la couleur dans le suffocant du terne. Un vieux tapis de corde, si tâché de peinture qu’on y trouve l’objet flottant sauvant des trous du navire. Au point de faire naître des montées d’escabeau pour faire prendre le rire aux poplitées qu’un regard caresse du talon à l’aine. comme tout ça danse. L’air d’altitude de l’atelier montre des panoramas sans mort-lente, larges, larges, larges ….

Niala-Loisobleu – 19/10/18

ET TAPE


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ET TAPE

 

Un autocar sourit

la cabane éventrée est toute verte

je te laisse mon billet

comme ce qui halles quatre-saisons

 

N-L – 19/10/18

 

LE BÂILLON SUR LA TABLE

Ancien acteur qui joue des pièces d’eau

De vieilles misères bien transparentes

Le doux fer rouge de l’aurore

Rend la vue aux aveugles

J’assiste au lever des murs

A la lutte entre la faiblesse et la fatigue

A l’hiver sans phrases.

Les images passées à leur manière sont fidèles

Elles imaginent la fièvre et le délire

Tout un dédale où ma main compliquée s’égare

J’ai été en proie il y a longtemps

A des hallucinations de vertus

Je me suis vu pendu à l’arbre de la morale

J’ai battu le tambour de la bonté

J’ai modelé la tendresse

J’ai caressé ma mère

J’ai dormi toute la nuit
J’ai perdu le silence

Voici les voix qui ne savent plus que ce qu’elles taisent

Et voici que je parle

Assourdi j’entends pourtant ce que je dis

En m’écoutant j’instruis..

 

Paul Eluard

Tracé


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Tracé

 

Le murmure de ton échine au franchissement

un troupeau de chevaux surveille la route

les paroles du dernier métro gardent le transport en station

en choisissant l’échelle je découvre le secret de ton dessous que le mystère tient nu

dans l’envol des oiseaux un échafaudage de maison suit le plan de tes mains. Odeur de peau au pouls brûlant,  comme un sac cousu à points francs…

 

Niala-Loisobleu – 19/10/18

LE NU PERDU


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LE NU PERDU

A Toi ma Barbara, fatigués mais de soleil – N-L

Porteront rameaux ceux dont l’endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l’éclair.
Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant.
Ils sont les fils incestueux de l’entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement.
La rage des vents les maintient encore dévêtus.
Contre eux vole un duvet de nuit noire.

Philippe Jaccottet

A la remontée


Du fauteuil ouvrant l’issue, je balaie les sorcières et leurs bêtes rampantes propres à salir. La fatigue alourdie par les dérangements des derniers jours, cherche par le fenestron du jardin un retour de ressort. Les arbres émettent de la présence pour débarrasser le bois mort. Il fait toujours chaud pour la saison. Assez pour donner assez d’imagination à l’herbe. Des oiseaux restés jouent au mobile au-dessus du berceau du nouveau-né. Les bottes attendent le long d’un jambage. La cheminée est prête. De la chambre sort le ronflement du chat.

La Charente reprend du souffle.

N-L – 18/10/18

VIN NOUVEAU


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VIN NOUVEAU

Terre remuée

ongles pleins-déliés, une plafonnée de seins grappe en treille

je mords

à grappes

à pleines mains

j’ai la barbe en crue

quel bourru ton jus écru

vent d’ange

hotte-fréquence sous le Je Nous…

Niala-Loisobleu – 18/10/18

CELUI QUI GLISSE UN DIEU AURA UN GAGE


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CELUI QUI GLISSE UN DIEU

AURA UN GAGE

Au début des cours d’eau le fil a reçu la direction choisie par la nature. Le choix s’est inscrit dans un consensus de parfaite harmonie, les cochons allèrent à la soue sans que ça pose de réclamations. Tout comme ce qui ne respectait pas la chaîne alimentaire ne put obtenir de droit de séjour.

Puis vînt l’homme avec un si long décalage que le créateur de base avait disparu, des millions d’années du jamais vu, on n’y résiste pas. Celui qui glisse un dieu aura un gage.

Quel dommage, celui qui s’est chargé de la création humaine, devait déjà avoir des gènes macroniens. Parfaitement incompétent, aveugle et sourd, aucune culture de la nature, une prétention insolente et gerbante en plus, un petit trou-du-cul incapable de transiter par lui-même, juste bon à faire chier le reste de la population terrestre.

Après des siècles de volonté du désastre voici qu’on arrive à terme. Le sens du fil est en voie de retournement.

La secousse que mon hypersensibilité en reçoit me traumatise un max

J’ai des idées de décrochage, des tentations de départ, qui en viennent à m’insupporter l’odeur que je respirais comme un gaz énergétique. Mettre la lumière dans l’obscurantisme obstiné ça appelle à relativiser le fondamental.

Non, je ne peux supporter de voir des mots déplacés dans des coms hors sujet, , des phrases détournées de leur sens profond pour un bavardage de trottoirs, , un tapage pour le disque posthume mené par l’aide Laetitia, enfin que de l’à-côté de la plaque tel le changement du nom de l’essence qui ne fait que dépenser du fric pour rien, mais qui en conclusion écarte tout acte pour qu’on réagisse….

Cet état est un aveu de volonté de nuire.

Niala-Loisobleu – 18/10/18

DANS CETTE NUIT AU PLAFOND OPAQUE UNE BOUCHE DE VILLE RELUIT


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DANS CETTE NUIT AU PLAFOND OPAQUE UNE BOUCHE DE VILLE RELUIT

En cette bouche de ville
Les lèvres frémissent
De paroles enjouées
Qui semblent sécher
Des larmes…

Est-ce que ce temps
S’enfile dans
L’oubli ?

On semble mâcher le présent
Encore ensanglanté
Pour – peut-être –
Avaler
Un avenir serré de près
Par des dents de loups
Avant que celles-ci
N’y remordent…

Les lumières gardent
Leurs éclats
D’étoiles
Qui mouchettent dans les yeux
De la ville gelée

Au loin les perspectives
Pleurent entre les murs
Assombris…
La place décline
Ses feux clignotants
Derrière – devant
La Marianne
Enfouie dans
L’ombre…

Puis ici la musique
Paraît violente
Grignotant –
Comme un imposant silence –
Le jeu tranquille
Des mots…

Ainsi la fureur d’un horizon non écouté
Hache le sens
Il crie
L’obscur et
Hante la joie…

Mais c’est sans compter
Sur la conquête
Par celle-ci
De tout le présent
Qui semblait
Couler
Hors des veines de la ville !

Oubli ? Non ! On ré-attrape
Son essence à travers
La nuit
Avec les lèvres des advenus nouveaux
Du travail desserré
Des mâchoires
Du temps qui
Compte

Oui ! On bat le blé pour le sortir
Des blessures de l’ortie…
On le rebat et
Fait marcher
Le moulin à-vif
De l’eau des
Songes…

On le ragrandit
Avec une pompe universelle
En y aspirant
Le devenir…
Et l’oubli est lui-même gelé !
On grimpe au fil
Des souvenirs
Où se mouille de nouveau
La présence au monde

Et c’est un chœur de voix avec les cœurs
Qui s’emparent du pain nourricier
De l’amitié ouverte…
Arraché aux flammes
D’un futur incendié
Tout son suc en sang
Ne peut plus être mordu
Par des vampires
Voraces
Même s’ils se sont efforcés de nier
Son fondement d’Humanité
Universelle

Et les cicatrices – déjà – se forment
A partir d’un sens pacifique
Crié par les bouches rassasiées
Et le vent de la misère
Venant de
L’horizon rageur
Semble être
Rentré
Ici –
Sous des lampes rouges
Qui réchauffent
Les corps…

On l’accueille et…Il ne les froisse pas
D’un autre gel
On le partage et il fait
Un chaleureux
Tintamarre
De chair
Neuve

Je me pénètre du sens
Des chants du chœur
Et – rentrant dans sa beauté –
Je m’imprègne du
Seul feu d’amour
Qui ne brûle pas
Où l’on s’empare de l’avenir
En le délestant du fardeau
Qui incendie par
L’oubli de
L’oubli

Un passé peut-il être revivifié
Par ce vif fleuve
Du devenir
Où s’abandonne maintenant
La ville qui essaie
De sécher ses
Larmes
Avec ces voix
Qui semblent encore respirer
Dans son grand corps
Qui veille !..
Chaque silence en leur creux
Nous convie à les attraper…
Elles n’étouffent pas
Et … Comme
Les feuilles d’automne
Valsant un peu
Dans le vent
De la misère et de l’exil
On les accueille dans le deuil
Comme ces fleurs et ces flambeaux de lumière

Alain Minod