UNE PETITE-FILLE A V L’Ô
Les derniers lambeaux de brume emportés par le flot sanguin d’un cycle immémorial suivent les berges, sans troubler le glissement du silence. Par couple les canard passent sans se laisser tenter par les bateleurs d’une promo sur le poulet. A quelques pas du fleuve l’hypermarché vante à consommer. Avant de redémarrer ta voix s’étend plus que le porte-bagage ma Petite-Fille. Comme pour me laisser peigner ton innocence de mes doigts. Les miens propres.. In Temporalibus, au réveil d’un tunnel, tu as mis ton regard hors de stationnement interdit, la première intention qui t’a mise au monde fut de te débarrasser de l’accusation d’avoir pas été un garçon. Chacun doit pouvoir se reconnaître comme unique et non comme un choix parental. Jouer comme on mise sur enfant ne mérite que du mépris. Ma Petite-Fille et l’amour une histoire pleine de trous d’un livre qui saute entre la réalité et le roman de friction.
-Je m’arrache disais-tu à ta balançoire tout en te trompant sans le vouloir.
J’ai peint dans une vie pleine de dévastations, j’ai peint à la truelle et au fil à plomb, en faisant levier sur la pierre à Sisyphe, pas voleur, pas coupable, juste observateur de justice et gardien de l’amour. Imagine un monde terre qui ne parle que de vers où aller ? Je sais ça doit pas être facile à faire, vu l’incompréhension que ça traîne derrière. Abuser comme une Laetitia qui monopolise tous les médias pour faire du fric avec un faux-sentiment ça c’est reconnu. Bof, j’me sens pas bien en vil, la campagne c’est meuh y’heur.
D’un trait de plume tu es poésie écrite sous ta dictée de pensée.
Rien ne peut dire à grand renfort de points d’exclamation le frisson qui naît à te lire, c’est si charnel que tu deviens l’ensemble de la cellule à faire l’âme.
Une musique aux cordes de hauts-bois, qui fifre et cloue au son du triangle.
Amour sentiment qui conduit à regarder l’autre en jouir. Plus qu’une conquête c’est le pouvoir absolu de mettre au monde..
Sous le gonflement des veines le tronc descend sa racine plus profond, la vie est une pompe à écoper. La douleur se fait plus visible quand on est remué d’une manifestation de la beauté. Cheval fou je cours sans harnais te prendre à cru.
Niala-Loisobleu – 20/10/18

Quand il fut évident que la balançoire perdait l’essentiel dans son élan et ne pouvait plus surseoir à la reconquête du printemps, la petite-fille s’interrogea:
-Est-ce pour moi toutes ces feuilles, toutes ces fleurs et la beauté ronde des champs enveloppée dans sa danse? Quel vent négligeant s’est engouffré dans mes manches de froid monotone et avec quelle décadence atone s’embrasse t-on ici-bas? Quelle langue de terre inoccupée vais-je bien pouvoir habiter de mes baisers? A quelle oreille murmurer le jour et à quel regard redonner le sourire innocent du poplité encore mâché de menthe?
Alors sur la pente mauve de ce qui lui avait été donné, elle se fit voleuse de mots, violeuse du vide, princesse des parfums dans l’air putride et adopta un poussin au cœur chaud dont elle fit un tigre…
Oh, tu la reconnaîtras quand elle arrivera sur ton quai de l’aube, elle a laissé pousser ses seins comme un cadeau et elle porte ses résistances fauves à bout de bras….
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Le paysage en commun est le premier manifeste de révélations quand on est retenu dans l’hostile en tout. On a l’oreille à tout voir..
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et le genou à tout embrasser mon Alain…
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LA FLAMME
J’ai vu la flamme.
Elle est partout,
Dans ce que je regarde
Quand pour de bon je le regarde.
Elle y demeure et bouge
A peine plus qu’un mot,
Dans le morceau de zinc, le panneau de l’armoire,
Le crayon, la pendule et le vin dans les verres,
Dans le pot de tabac, dans l’émail du réchaud,
Le papier sur la table et le linge lavé,
Dans le fer du marteau, dans la conduite en
[cuivre,
Dans ton genou plié, dans tes lieux plus cachés.
Parfois dans l’âtre la voilà
Qui se dévoile, se proclame
Et va périr.
Ailleurs, tout comme d’autres,
Elle cherche sa place,
Elle cherche son chant
Dans la chair du silence,
Brûle du temps qui vient,
Refuse le sommeil,
Fait son travail de flamme,
Nous sauve et veut sourire.
Eugène Guillevic
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Je ne sais s’il y a plus grand humble des choses simples que Guillevic…
j’aimerais aussi faire mon travail de petite flamme avec grâce en ce monde…
Merci mon Alain…
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Il me semble que ça ne pose pas problème, vu la part forcée par la vie à ta contribution naturelle…
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Alors que cette mission ait notre visage…
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Se savoir mortel de l’ordinaire approche de éternité hors du commun.
Comme je t’embrasse le prouve ma Barbara
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Bon Jour et merci Madame lit.
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