NIE LA POUSSIERE


NIE LA POUSSIERE

Aux lanterneaux de la terrasse, des nappes en fonte avaient fait reculer les neiges plus loin qu’antan de chanson.

Nie la poussière,

petits lobes d’oreilles, cils non mascarés, partout des ports au croquant affameur, faisaient avec les balayages de mèches, un front aux carreaux des tempes, un courant d’air salvateur. Comme les deux pieds qui prennent un élan vous projettent vers la surface, l’image pas sortie d’un missel met son aura dans le désespoir d’un retour à l’oxygène.

Des rires d’enfants salent.

Par les perles qui, en rideau, interdisent l’accès aux mouches, passa soudain un morceau de plage respirable. La côte sauvage, à l’abri des denses de serviettes, éponge les marchands de chichis, les dauphins en plastique et autres submersibles insensés destinés à faire couler la plus élémentaire miction de compassion.

La côte sauvage vous disais-je, elle par la présence des naturistes repousse les suceurs de glaces et les cerbères chargés de famille.

Juste au moment précis où les doigts gitans allaient abandonner, surgit la silhouette d’une certaine vie, dont la tête quelques instants plus tôt avait mis un début d’air en tournant au plafond.

Son corps de femme irradie au point que tout ce qui restera reprend mouvement. Il faut dire qu’à la Pointe Espagnole le feu est bien le seul à ranimer les corps morts où sont pendus les coques couchées sur le sable, en attendant que la mer monte.

Une guitare à  plus de six cordes tire le corbillard du noir…

Niala-Loisobleu – 12/10/18

5 réflexions sur “NIE LA POUSSIERE

    • Couleurs vives que les chevaux lèvent de la noirceur humaine. Les femmes aux brancards de leurs reins y attellent l’éternité du chemin. Poussière levée des dents à l’aride pour une fleur piquée. En poussant. Et la lune de son tranchant sépare l’ombre et la lumière d’une rosée d’enfants. Le nuage que la
      Roue lève crève au cri du coq essaimant les cendres…
      Merci ma Barbara.

      Aimé par 1 personne

  1. Et pour cause, mais c’est là une évocation gitane d’origine française par l’excellent guitariste Titi Robin, pur gitan-manouche de la banlieue parisienne (Montreuil) qui a consacré sa carrière à l réunir avec lui tous les interprètes des pays arabes, espagnols, indou et d’europe centrale…
    Merci Charef.

    Aimé par 1 personne

Les commentaires sont fermés.