MAISON-MER
Les falaises d’ardoise craient au mépris des conventions, elles suivent la voie du coeur
Comme le plumeau de mes doigts se fout de la poussière ménagère je dessine les appels qui me viennent
Aux étoiles les araignées tissent des fils pour les pensées trapézistes, on est au-dessus du vide qui tisse sans nous interroger, la vie est un refus de donner tout est , à commencer par le peu, à gagner sur soi
Combien de sentes avons-nous roulé, des charrettes plaines d’herbe fraîche
Des meules de nuages liées par des moissons d’étreintes
Des odeurs de savon au sortir des tubs de l’été
A la douche, rincés des pliures des draps de nos horizontalités chaotiques
Rouges tatouages des poulpes aux tentaculaires jeux
Jaunes mûrissements céréaliers dans la plaie d’un cri ouvert
Mauves glissements de chanvre au bas de ta nuque
Ocres des roussilles des pisées aux marches des espaliers
Blancheurs de riz flamandées du rose écornant le noir du toro
Là où les tissus volent toutes les musiques pour faire chanter les chemises
A l’écart des poules hurlant danger les gitans rodent
N’éteins pas mon rêve, il t’écrit mon Coeur !
J’ai vu des cerceaux de couleurs courir à l’assaut des buttes
Par bonds et rebonds de montgolfières qui se laissent ascendées
Des gosses mal débarbouillés les embrassant de fraise et de mûres aux coing des gelées
La barbarie terrassée par un orgue, se tenant à l’ombre sous l’olivier
Les traînées des tortures maculeront toujours les poteaux aux yeux bandés
La souffrance est comme le cierge qui est toujours remplacé
Lueur pour s’orienter dans ses ténèbres
Lueur pour poursuivre dans ses doutes
Lueur pour armer l’espérance, sur les parvis
Lueur pour se souvenir qu’il faut vivre et franchir la porte basse
La forêt en colonnade jette ses troncs par la rosace dans l’envol d’une harmonie
Descendons au plus enfoui pour trouver l’utopie
Et remontons la jeter comme on jette une passerelle entre deux rives
On s’en balance du vide, nos bras sont ouverts
N’éteins pas mon rêve, il t’écrit mon Coeur !
Tu te souviens du jour où tu m’as tendu ton creux pour que j’y jette mon encre
La route n’a pas été mise à péage, mais ça ne l’a pas empêché de nous coûter cher
De larmes de joie et de souffrance nous avons rempli ses fossés
Le temps grenouille se la faisant vilain crapaud sans le moindre scrupule
Ne donnant pas que les bons coups à nos reins, mais aussi les courbatures de tous les manques
La frustration ordinaire au prix fort de la sublimation c’est le choix difficile de la sélection
Des écrans gazeux flottent entre les pages, comme une étamine filtrante
Faisant des greniers en étages, comme une ruche au coeur d’un lieu mystérieux
Un lieu très secret que nous tenons à l’écart des autres
La grotte, la caverne, l’antre, le ventre de notre absolue intimité
Où je t’écris des toiles, des tableaux, des histoires folles sans queue ni tête
Ponctuées d’incessants je t’aime en bleu jour et en nuits bleues
Un jardin suspendu aux courbes d’un arc-en-ciel, qui va de toi à moi en cerf-volant
La ficelle vagabonde, libre, dans une mutuelle tolérance ouverte à nos mains jointes
N’éteins pas mon rêve, les apparences et la foi sont paradoxales, le sable à lapin où les fondations craignent sont la tumeur maligne qui cherche à miner l’espoir de ce qui ne fut pas révélé par le hasard, rien de tout ce qui veut détruire ne brise mon désir de construire la maison-flottante du bord d’ô…
Niala-Loisobleu – 3 Septembre 2018

S’assurer de ses propres murmures et mener l’action jusqu’à son verbe en fleur. Ne pas tenir ce bref feu de joie pour mémorable.
Cessons de lancer nos escarbilles au visage des dieux faillis. C’est notre regard qui s’emplit de larmes. Il en est qui courent encore, amants tardifs de l’espace et du retrait. Ainsi, dieux
improbables, se veulent-ils peu diligents dans la maison mais empressés dans l’étendue.
Loi de rivière, loi au juste report, aux pertes compensées mais aux flancs déchirés, lorsque l’ambitieuse maison d’esprit croula, nous te reconnûmes et te
trouvâmes bonne.
Souffle au sommeil derrière ses charrues : « Halte un moment : le lit n’est pas immense ! »
Entends le mot accomplir ce qu’il dit. Sens le mot être à son tour ce que tu es. Et son existence devient doublement la tienne.
Seule des autres pierres, la pierre du torrent a le contour rêveur du visage enfin rendu.
La Scie Rêveuse. René Char.
Pour tenter d’accueillir ce jour de rentrée des lèvres comme il se doit, bonjour mon Alain…
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SUR UNE NUIT SANS ORNEMENT
Regarder la nuit battue à mort; continuer à nous suffire en elle.
Dans la nuit, le poète, le drame et la nature ne font qu’un, mais en montée et s’aspirant.
La nuit porte nourriture, le soleil affine la partie nourrie.
Dans la nuit se tiennent nos apprentissages en état de servir à d’autres, après nous. Fertile est la fraîcheur de cette gardienne!
L’infini attaque mais un nuage sauve.
La nuit s’affilie à n’importe quelle instance de la vie disposée à finir en printemps, à voler par tempête.
La nuit se colore de rouille quand elle consent à nous entrouvrir les grilles de ses jardins.
Au regard de la nuit vivante, le rêve n’est parfois qu’un lichen spectral.
Il ne fallait pas embraser le cœur de la nuit. Il fallait que l’obscur fui maître où se cisèle la rosée du matin.
La nuit ne succède qu’à elle. Le beffroi solaire n’est qu’une tolérance intéressée de la nuit.
La reconduction de notre mystère, c’est la nuit qui en prend soin : la toilette des élus, c’est la nuit qui l’exécute.
La nuit déniaise notre passé d’homme, incline sa psyché devant le présent, met de l’indécision dans notre avenir.
Je m’emplirai d’une terre céleste.
Nuit plénière où le rêve malgracieux ne clignote plus, garde-moi vivant ce que j’aime.
René Char
En rentrée des lèvres les langues comme un seule mordent l’étoile, tapie tu fais corps au cheval est…
Bonjour ma Barbara.
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Je fais corps au cheval est
j’allume ton rêve et veille sur sa lumière…
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Ce choix assure de l’absence de cheval de trois, ce que dit deux, la lumière le montre…
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Alors….Hue lisse!
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Bon voyage en chair et n’os❤️
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