PREMIERE HERBE DE ST-JEAN
S’ouvrant fraîche peau
formes couleurs
mouillent les doigts
Je remonte ton rêve
pas à pas
souffle attendri
N’en rien tondre
flamme dans nos main
sautons dans l’été
Niala-Loisobleu – 21 Juin 2018

S’ouvrant fraîche peau
formes couleurs
mouillent les doigts
Je remonte ton rêve
pas à pas
souffle attendri
N’en rien tondre
flamme dans nos main
sautons dans l’été
Niala-Loisobleu – 21 Juin 2018

Epaisse chaleur
pâte air noces t’air
notre paire est aux c’yeux
et ne prie que pour nouer
Ventile
La mer déborde le rivage se fait sauvage
les peints marinent
chenal où tes seins sculptent des perchoirs pour l’écume
je me figure de proue
Aère
Là où rien à dire
l’herminette taille
de nef à l’un dit nie à las
pour son autre…
Pose ton empreinte
N-L – 20/06/18

le peigne tentaculaire
et
spectral
de mon nom tétragramme
peigne
la belle chevelure
terminologique
poussée
sur le corps
de
Olga
de même que
la fameuse position
erotique
dénommée « le cheval »
peigne la chevelure du
néant le peigne hypothétique de mon signe nominal
peigne
la chevelure spectrale
de
Olga
il peigne il saigne il chevauche jour et nuit la belle chevelure télépathique déchaînée sur le nom fatal sur le nom ovale de
Olga
dans un corps-à-corps
télépathique
télépathique splendide
et
complémentaire
on peigne on saigne on chevauche
jour et nuit
le tête-à-tête antithétique
de
ces deux tétragrammes
spectraux
de même que
le fameux chevalier erotique
s’identifie
mythologiquement
à
son cheval
mon nom
télémétrique
Luca
s’identifie
physiologiquement
Olga
il s’identifie
à la splendide chevelure
homographe
de
Olga
dont le
g spécifique
se dissout
tautologiquement
dans l’océan du vertige de l’éclair du cheval
calligraphique
de
mon
L
initial
initial primordial et triangulaire
comme une éruption synthèse
dans la fixité du néant.
Ghérasim Luca

LES PONTS
| Des ciels gris de cristal. Un bizarre dessin de ponts, ceux-ci droits, ceux-là bombés, d’autres descendant ou obliquant en angles sur les premiers, et ces figures se renouvelant dans les autres circuits éclairés du canal, mais tous tellement longs et légers que les rives chargées de dômes s’abaissent et s’amoindrissent. Quelques-uns de ces ponts sont encore chargés de masures. D’autres soutiennent des mâts, des signaux, de frêles parapets. Des accords mineurs se croisent, et filent, des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d’autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d’hymnes publics ? L’eau est grise et bleue, large comme un bras de mer. – Un rayon blanc, tombant du haut du ciel, anéantit cette comédie.
Arthur Rimbaud (Les Illuminations) |
La trace est indélébile, ancrée calligramme au poinçon, nielle alors
quand la main habile incruste les ors dans les ivoires et les y voir dans l’hors
le bois de rose devient plus noir que les bennes à ordures.
Une jolie fleur dans une peau d’vache, pétale la chanson de Tonton Georges
toute barbelée de cheval de frise
le mirador tirant sans sommation.
Effet d’alcool le souvenir sort du journal intime les nuits blanches avec leurs mots rouge-gorge, la couleur des draps se replie sous les voûtes, il faut rester neutre on pourrait nous voir la serrure est grande ouverte et l’échelle du lit tend à l’accru. Que vois-je, ce beau chapeau, c’est l’heure de la messe. Tires-moi plus profond et godille, la barque est là, le nautonier pas encore arrivé, tu m’as plus vivante que le corps-mort auquel elle est amarrée. Les saules pleurent, leurs cheveux noués aux requins par les ailerons, à quai l’éternel cocu regarde sa montre, le drapeau sous l’aisselle, il avale le petit pois du sifflet et tombe sur la voie au moment où le train s’ébranle.
Et les garde-fous, comme les parapluies, les petits articles des contrats d’assurance, les défenses de, les passages interdits et les gens d’armes, continuent de faire semblant d’être honnêtes. Les fausses-identités, les faux-profils, le faux-bois, le faux-marbre, les faux-saints, les faux-culs, jurent sur la tête de leur mer d’eux…
Soupirs canal d’une prison, neuf comme un camion, mirabeau la bouteille d’alcools à l’amer, des arts le cœur cadenassé, rialto aux flots rances, golden gate sans francis and co, que de tabliers sur piles envoûtants, là où l’homme passe l’eau tarie fait son jeu de dupes de pont-à-mousson illuminant l’ô glauque des belles bleues de ses artifices
Et sans m’arrêter je culotte ma pipe…
Niala-Loisobleu – 20 Juin 2018

Arrondie et pointue alternativement la barque
De soleil glissant vers la mer replonge et disparaît
Dans le ciel nuageux de
Saintonge aux replis massés
Contre des volets bleus, entre les toits de tuiles rondes.
Un désordre léger d’oiseaux cligne sur l’étendue
Exacte de labours, de prés, d’arbres qui s’accomplissent
Dans la sourde épaisseur du gris où le temps submergé
N’avance plus parmi les eaux, les herbes dévêtues. À l’horizon très bas la carrière de bleu s’effondre
Avec le sable du rivage ou se rouvre soudain,
Et le jour se déploie au-dessus des premiers villages
D’Aunis équilibrant ce poids de terre et de nuages
Qui les maintient dans la douceur de la nécessité.
Jacques Réda

Sentant revenir un soleil fugueur la pente se mit à redresser la tête pour inciter l’agapanthe à ouvrir le bleu tous doigts écartés. Les herbes ramassées les unes contre les autres sourirent au moniteur donnant l’ordre de sortir du fond du lit, la couverture n’apportant plus d’assurance contre les risques de pluie.
Lin se tendant au châssis
la martre s’emmancha dans la virole
joie du manche apercevant la main gauche s’affermir
De la mer le Stabat Mater de Pergolèse vint au rivage, moussu de blanc, l’écume est jour
Seule l’ombre d’un tube sec aurait pu manquer à l’envie de la palette. Au moment où ils émergèrent d’une table des matières plus touffue qu’un avant-projet pour gagner du tant, tu avais chaussé tes lunettes le nez dans le sens du vent, le chien dont le fouet de queue battait, indiquant la joie de te savoir là, anémone délicatement penchée d’un ton bleu-violacé.
Le peint lâche son odeur fournil
j’ai ri un moulin à ô dans le remous de ma salive
Embrasse-moi me dis-tu alors dans ta langue
Trois cygnes dans les iris d’eau, deux couples de canards, le premier sur l’herbe et l’autre à la nage, oui la Charente coule sans bruit sans m’avoir repris mon goût de Seine. J’ai les quais de la Cité dans l’herbe des arbres qui s’y reflète. Balance le ponton
Ton visage pour seul équipage
Niala-Loisobleu – 19/06/18

L’anémone hors de saison pose des ailes de pigeons
le vent reprend ce qui encombre, laissant au vers ce qui dirige le neuf d’un espoir qui brille
dans la peine germe ce qui ramène au bonheur
ne reprends rien du don de tes doigts et peins ton jardin de tout ce que la mer lui a promis…
Niala-Loisobleu 19 Juin 2018

Auprès d’elle, tout est nouveau.
Elle est ma fragile anémone; ma
Graziella, mon nid d’oiseau, mon violon de
Crémone.
Elle est mon
Ingres, mon
Manet, mon opale, ma cantilène.
Elle est le livre de chevet qui s’ouvre à la page que j’aime.
Elle est mon lac de
Constance, elle est mon île de
Capri.
Victime des circonstances, je ne sais ce qui m’a pris…
Paul Neuhuys

Je me lèche à ton soleil
hâler
au-dessus de la première bassesse
comme du dernier abandon
bien plus que rayon
tu écrases l’ombre d’un sourire si grâcieux
qu’elle abandonne la mer
d’une grande marée
en peint hure…
Niala-Loisobleu – 19/06/18
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