SORTIE DE FEU


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 SORTIE DE FEU

Le jour est levé depuis des heures, comme le jardin je n’en ressens pourtant rien de dynamique. L’insecte est enfoui dans un état-d’esprit proche de l’homme. Serait-il devenu bête lui aussi ? Cette nuit de célébration de la St-Jean m’a éteint le feu intérieur qui s’étaitt allumé dans mon travail de la journée. Si fort, intense, joie, transport un état de peinture extrême. Porté par ce qui conduit au dépassement par le pouvoir créatif. La poésie avait pris une certaine avance sur le moyen pictural. C’est ce que j’ai ressenti tout au long, j’ai travaillé sous la dicté, transcrivant l’image des mots que je recevais. La magie a si bien opéré que le soir la réalité est arrivée vulgaire et brutale, avec LE BRUIT pour unique et dévorante présence, massacrant au sens premier le sens , la profondeur…Je suis resté sobre, hors des libations générales, allant me coucher la tête brisée sans attendre l’allumage du feu. Certainement  un réflexe de sauvetage d’un rite outragé. Pourtant ce matin je n’arrive pas à sortir d’une épouvantable gueule de bois.

Niala-Loisobleu – 24 Juin 2018

 

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Estran demandé ?


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Estran demandé ?

 

 

Mains levier, je désenlise l’esprit de l’idée

nos outils de déviance fabriquent des objets

à partir d’une fonction organique

Je peins à poils, de la martre acrobate et du pore épique

je peins de mon cœur à la rage du couteau

de mon âme qui a bu et mon oreille qui voit de la main gauche

jamais sèche la toile claque comme au lavoir

l’idée que de foi la Muse humidifie s’étale en dehors de la vue, de mer et d’écume
pont vertébré et cales d’amphores, seins en prou, guettant que taire, 
assise dans l’espace porté du tapis envoyant son volant d’embruns…

Niala-Loisobleu – 23/06/18

Ô BON JOUR


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Ô BON JOUR

 

Matin qui s’ouvre , les boutons de la chemise

sur la poitrine

des fleurs heureuses d’être aux poils, il fait assez frais pour une chaleur qui va venir

non c’est à toi de cueillir pour te faire un bouquet

Dans la fourche du cerisier ce n’est pas l’araignée qui a tissé

je prends ce chemin embaumé…ô bon jour…

 

Niala-Loisobleu – 23/06/18

 

 

Ainsi sont


Le lambda pris par le gobe-menu tentateur des restos donne au bord de mer une accalmie de serviettes. J’en profite pour me tremper nu comme je suis sans que mon signe de naissance soit interdit de nage a cause des enfants. Faut dire qu’en vérité ils s’en foutent. C’est l’âge où la différence a pas besoin de se cacher dans une culotte.

Ainsi là, avec le vent, je vide la poche du caillou épineux.

Ma tête a été trop lourde à porter. Un écrase -poitrine en entrave ça vous enclos à suffoquer. Sans qu’on veuille, voir qu’on fait souffrir c’est atrocement déplacé, au point d’avoir de cesse de ranger. Et ranger c’est pas l’ordre tel qu’on le souhaite.

J’aime le rangement du naturel.

N-L – 22/06/18

PANNE DE SEXE HEUR


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PANNE DE SEXE HEUR

 

N’importe comment déshabillée l’oreille louche comme si le né aurait tenu à la petite écuyère en argent

l’amer monte, le safran s’échappe, renversant la coque au gouvernail démâté, Moby Dick je t’aurais, crie le vitrier en remontant le trottoir

lasse la rampe laisse choir

l’escalier rétrécit, rien à faire le truc en plumes est en manque de largeur, la nuisette n’a pu empêcher qu’un poil se marche sur la langue

quand les yeux se sont éteints, une panne de sexe heur a soufflé sur la flamme genre saut d’eau pour décoller les chiens en proie à jouer dans le rut

Comme un oiseau que le vent a mis au bord des rives paisibles de la Charente, un reflet joue du cornet chocolat-vanille, se remplir la barbe d’un parfum commun à la route de la soie

Délice d’hâler cru nu bord de mer sans besoin de gilet…

 

Niala-Loisobleu – 22 Juin 2018

COMMENT S’HABILLER ?


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COMMENT S’HABILLER ?

 

L’instant d’un passage respirable laisse la possibilité de regarder l’éclat des fleurs

à quelques pas le rouleau compresseur est visible du temps lourd

le haut des arbres n’en cache pas l’étouffement prêt à surgir

On attend le soleil dans la désolation grise et pluvieuse qui ajoute ses heures à en faire des jours

et au premier rayon un froid chronique se manifeste comme une forme de regret

instable adaptation des possibles

Il n’y a pas d’accord en soi-même en réalité…

Niala-Loisobleu – 22 Juin 2018

PERSONNE


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PERSONNE

Où que tu sois
D’énergie fauve
Cest de partir
Bien avant l’heure

Avec au cœur
Cet abandon
D’un chevalier
D’Abyssinie

Cristal bohème
On te visite
En gai saccage

Tu vas selon

Ce qui prend l’âme

Mais le désert.

 

André Velter

LA SAISON DES AMOURS


Paul Eluard

 

 

LA SAISON DES AMOURS

 

Par le chemin des côtes

Dans l’ombre à trois pans d’un sommeil agité

Je viens à toi la double la multiple

A toi semblable à l’ère des deltas.

Ta tête est plus petite que la mienne

La mer voisine règne avec le printemps

Sur les étés de tes formes fragiles

Et voici qu’on y brûle des fagots d’hermines.

Dans la transparence vagabonde

De ta face supérieure

Ces animaux flottants sont admirables

J’envie leur candeur leur inexpérience

Ton inexpérience sur la paille de l’eau

Trouve sans se baisser le chemin d’amour

Par le chemin des côtes
Et sans le talisman qui révèle
Tes rires à la foule des femmes
Et tes larmes à qui n’en veut pas.

Paul Eluard

LIBRE A CORDE


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LIBRE A CORDE

Pesanteur défaite

détachée d’entraves

ô comme tu sautes

gracieuse

volubile taiseuse

à jambes que veux-tu

olé toro

renifle l’été

et capture les crans de l’onde

au lasso !

N-L – 21/06/18