Ombre Aile
Le porte-perruque m’a soudain fait peur, à le voir, il m’a semblé que le paysage où mon esprit divague risquait de se faire chauve, Je joue de plus en plus mon avenir à avancer dans un espace qui réduit au lave âge, me dis-je, Pourtant bien que m’étant posé cette question il y a longtemps, je ne me souviens pas en avoir tenu compte, Quand je peins j’écris, embarqué à bord du pinceau, ce qui ne me passe pas par la tête mais par le cœur, Ebouriffant la raison sans me gratter la tonsure, Bah, on ne marche pas dans l’ombre d’un autre quand sa lumière la valide, C’est dire que l’une boiterait sans l’autre pour se faire réelle, Les heures passées dans ma prime jeunesse à parler de toi mon vieux Sigmund, ont laissé leur empreinte, Avec Lucie, la mère anglaise de mon meilleur ami qui avait laissé son triste mari, industriel pour refonder des études en psychanalyse, on t’a pioché le sujet, Impressionnant ce qui a pu persévérer en moi depuis cette époque, J’ai fréquenté les endroits proscrits par le conventionnel, C’est fou comme le contraire des choses s’y inverse, Ce qui me conduit à dire que lorsque j’écris je me demande si je vais pas encore plus loin en peinture, Je me mouille, Il y toujours la Femme, elle m’accompagne par tout, C’est vrai que le sujet est vaste, En plus il se régénère constamment, Un peu comme mais dans l’autre sens que les hommes-machines qui eux stagnent, Comme quoi on ne peut faire sans complément, L’abus qu’ils font du superflu en raréfiant le Beau, l’intensifie, Le plus bel exemple est donné par la poésie, Quelle compensation, La crise n’y figure qu’au titre de métaphore, Enorme par rapport à la prose du quotidien qui lui, en fait un usage qui fait peur, Vient de passer un son corporel, Vestige d’humain ? J’en ai assez d’échos pour en tirer mieux qu’un espoir verbal, Sous l’appeau il n’y a pas qu’un contraceptif, Rassurant, me disent la pointe dressée de tes seins, Tiens sors la musique de la guitare, Ce temps pourri mérite de revenir au Sud, L’ibère serait moins triste sans tous ces problèmes séparatistes,
Niala-Loisobleu
23/12/17

L’Ombre la Branche
Comme ceci — pâle inquiet flou insensible
(la nuit la brume ou mon humeur le temps les choses)
Comme cela — parce que oui parce que non le matin l’heure
(détruit déchiré divisé réuni composé
renaissant)
Si cela va si cela vient chaleur mémoire
Est-ce la source ?
Quel effort vers l’origine ?
(lumière éteinte ombres passages
nuage orage fraîchissant
vie en une autre
milliards de morts dans l’herbe et
Peau)
Lourdeur du jour
L’averse absente en vapeur retombée flamme fontaine soupir sillage
(Prends pour te perdre prends pour oubli la blanche poussière)
Voici voilà pour toi pour nul pour ce soir hier et toujours
les chemins ravinés les terrains sillonnés nos artères nos sonccs
nos mesures démentes.
Oui mais encore mais non jamais
le sang le lait le vin la roue ma transparence
(sans fin et sans repos le battement infatigable)
Roc noire illusion refuges calculs notre perte le poids l’opacité le repos
Mais sur le tombeau même revient la fluide vapeur
ronger dissoudre et disperser la pierre.
Déchiré déchirant uni désuni par la cendre
la vague repartie et revenue
rassemble disperse rassemble disperse
s’irrite s’apaise s’irrite
éparpille abolit (l’écume édifie et ruine
la mer en grondant nous ressemble)
Les veux ouverts sur l’obscur
aveugle mort aveugle vie
tant de tonnerre enveloppé dans ce silence,
tant de terreur dans ce paisible espace.
J’ai salué cette pesante et triomphante
fureur de la fumée
par la mortelle patience.
L’heure tourne
Je veille je dors
je trace l’ombre de la branche sur le mur
pour oublier la branche
puis l’ombre aussi je l’efface peu à peu
Ainsi la nuit ainsi le jour.
*
Ombre qui trembles selon la saison
entre ta fuite et ton retour
moi-même en toi je passe et perds mon image
avant de me recomposer
Pareils tous deux, d’abord debout puis par le soir
étendus allongés lentement effacés nous voici pour être et pour disparaître visibles amis de la vie à la mort mariés en secret.
Est-ce l’heure ?
Aujourd’hui ?
Demain ?
Jamais ?
Attendez !
Attendez-nous, fidèle espace, nous reviendrons dans ce peu de temps mais sans limite.
Les couleurs les contours s’atténuent
Tout se montre transparent révélé
comme ceci — présents animés attachés menacés comme cela — dispersés oubliés invisibles naissants la nuit et la mer nous ressemblent nous rassemblent
je reviendrai
N’oubliez pas. choses légères !
On roule à grand bruit des meubles
dans la chambre déserte la maison en ruines
ma table ma chaise mon lit mes livres
C’est l’orage et la pluie
que ma bouche profère
Je ne suis même pas là pour m’entendre
pourtant je vois à travers les rideaux déchirés
ce que j’aime tomber en poudre
s’éloigner un instant puis remonter à l’envers de 1 vie comme si tout devait êlre sans relâche
gagné perdu mille fois regagné reperdu à la fin sacré par l’abîme :
C’est de le savoir qui nous sauve
(et pour que fout s’apaise le crissement obligé des cigales renaît des cendres du jour
Ce qui siffle sous la porte sort des brumes balayées le temps d’une éclaircie entre deux sommeils).
Jean Tardieu
Ainsi que soient-ils Chère Barbara
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La haine qui arrose ce monde ne tarissant pas pas on peut dire qu’il est vrai que l’olivier presse, seulement faudrait aussi que la colombe elle se magne un peu le cul pour pas faire que casse-croute de l’aigle dans une fable perpépétuelle.
Merci Anne, je n’aime pas Noël, c’est pas une raison pour en gâcher chui-là des autres, aussi qu’il te soit meilleur.
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On peut se demander si on a le cul qui fait de l’ombre à la poitrine, ouais, mais on dire aussi que sa proéminence illumine le plat d’une absence de né-né par la hardiesse de son relief. Comme quoi le grigri c’est du noir et blanc.
Merci Max-Louis.
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Mon jeu doit, sans passer par la case prison.
Merci Sisyphus47.
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Plantant le nuage au tout venant, je pris la source à la goulée, une pensée très claire, Marguerite.
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