Lichens
Dors, berger.
N’importe où.
Je te trouverai.
Mon sommeil est l’égal du tien.
Sur le versant clair paissent nos troupeaux.
Sur le versant abrupt paissent nos troupeaux.
Ce que je vois et que je tais m’épouvante.
Ce dont je parle, et que j’ignore, me délivre.
Ne me délivre pas.
Toutes mes nuits sufliront-elles à décomposer cet éclair? Ô visage aperçu, inexorable et martelé par l’air aveugle et blanc!
Les gerbes refusent mes liens.
Dans cette infinie dissonance unanime, chaque épi, chaque goutte de sang parle sa langue et va son chemin.
La torche, qui éclaire et ferme le gouffre, est elle-même un gouffre.
Ivre, ayant renversé ta charrue, tu as pris le soc pour un astre, et la terre t’a donné raison.
L’herbe est si haute à présent que je ne sais plus si je marche, que je ne sais plus si je suis vivant.
La lampe éteinte est-elle plus légère?
Les champs de pierre s’étendent à perte de vue, comme ce bonheur insupportable qui nous lie, et qui ne nous ressemble pas.
Je t’appartiens.
Tu me comprends.
La chaleur nous aveugle…
La nuit qui nous attend et qui nous comble, il faut encore décevoir son attente pour qu’elle soit la nuit.
Quand marcher devient impossible, c’est le pied qui éclate, non le chemin.
On vous a trompés.
La lumière est simple.
Et les collines proches.
Si par mégarde cette nuit je heurte votre porte, n’ouvrez pas.
N’ouvrez pas encore.
Votre absence de visage est ma seule obscurité.
Te gravir et, t’ayant gravie — quand la lumière ne prend plus appui sur les mots, et croule et dévale, — te gravir encore.
Autre cime, autre gisement.
Depuis que ma peur est adulte, la montagne a besoin de moi.
De mes abîmes, de mes liens, de mon pas.
Vigiles sur le promontoire.
Ne pas descendre.
Ne plus se taire.
Ni possession, ni passion.
Allées et venues à la vue de tous, dans l’espace étroit, et qui suffit.
Vigiles sur le promontoire où je n’ai pas accès.
Mais d’où, depuis toujours, mes regards plongent.
Et tirent.
Bonheur.
Indestructible bonheur.

merci beaucoup…
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“Expérience sans mesure, inexpiable, la poésie ne comble pas mais au contraire approfondit toujours le manque et le tourment qui la suscitent.”
Jacques Dupin
Ta présence est un s’il te plait Barbara.
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Il me plaît…
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Selon le vent qui déshabille de la confection, ce peu de pluie qui force à nager de joie et surtout ce chemin ouvert non interdit de gazon à la plante des pieds.
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qui chatouille le sens, forcé à l’épreuve…
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Oui désengoncer la tête des épaules pour tenir le regard droit…
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Le bon, l’abrupt et le tuant…
Merci Boris.
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Foin de l’avis de recherches
l’aiguille sans la veine
marque la direction de l’endroit.
Merci Marie-Anne
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Merci joaileblog,
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Les sphères atteintes, il ne reste plus qu’à se taire.
Merci Sisyphus47.
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L’oiseau se déploie
Elle écarte les lèvres
L’odeur monte comme élan
Merci Ray..
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Merci Anita
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Grimper et se tenir en haleine, merci Marguerite.
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