Telle Femme
La forme obscure du soleil
Les contours de la vie
Ou bien te laisser éblouir
Par le feu qui mêle tout
Le flambeau passeur de pudeurs
En chair en or ce beau geste
L’erreur est aussi inconnue
Que les limites du printemps
La tentation est prodigieuse
Tout se touche tout te traverse
Ce ne fut d’abord qu’un tonnerre d’encens
Ce que tu aimes le plus
La louange belle à quatre
Belle nue immobile
Violon muet mais palpable
Je te parle de voir
Je te parlerai de tes yeux
Sois sans visage si tu veux
De leur couleur contre le gré
Des pierres lumineuses
Décolorées
Devant l’homme que tu conquiers
Son enthousiasme aveugle
Règne naïvement comme une source
Dans le désert
Entre les plages de la nuit et les vagues du jour
Entre la terre et l’eau
Nulle ride à combler
Nul chemin possible
Entre tes yeux et les images que j’y vois
Il y a tout ce que j’en pense
Moi-même indéracinable
Comme une plante qui s’amasse
Qui simule un rocher parmi d’autres rochers
Ce que je porte de certain
Toi tout entière
Tout ce que tu regardes
Tout
Ceci est un bateau
Qui va sur une rivière douce
II porte des femmes qui jouent
Et des graines qui patientent
Ceci est un cheval qui descend la colline
Ou bien une flamme qui s’élève
Un grand rire pieds nus dans une cour misérable
Un comble de l’automne des verdures amadouées
Un oiseau acharné à mettre des ailes à son nid
Un matin qui disperse des lampes de rosée
Pour éveiller les champs
Ceci est une ombrelle
Et ceci la toilette
D’une dentellière plus séduisante qu’un bouquet
Au son des cloches de l’arc-en-ciel
Ceci déjoue l’immensité
Ceci n’a jamais assez de place
La bienvenue est toujours ailleurs
Avec la foudre avec le flot
Qui s’accompagnent
De méduses et d’incendies
Complaisants à merveille
Ils détruisent l’échafaudage
Surmonté d’un triste drapeau de couleur
Une étoile limite
Dont les doigts sont paralysés
Je parle de te voir
Je te sais vivante
Tout existe tout est visible
Il n’y a pas une goutte de nuit dans tes yeux
Je vis dans une lumière exclusive la tienne.
Paul Eluard

Je veux oui
voir et sentir
le mélange fée par le venbt
Merci Shira.
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Sois telle et t’es toi
Merci Anne.
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C’est magnifique et troublant
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Les grands, très grands poèmes d’Eluard, moins étalés, qui s’adressent à la Femme qui illumine et l’éclaire de cette éclat d’absolu qui est sien, puis dit en même temps la face sombre qu’il connait hélas trop bien.
Merci Audrey, je t’embrasse, bonne soirée.
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Tiens Audrey, je t’offre cette vidéo, elle illustre parfaitement ma pensée et rejoint la tienne en ce qui concerne ce poème d’Eluard.
https://www.youtube.com/watch?v=sUjZazb0wQg
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Merci Impreint,
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La finesse lorqu’elle s’allie à la puissance ne peut enfanter une erreur.
Merci Ray.
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Emoi émoi…un seul Eluard !
Merci Boris.
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Des mots de chair, une peinture de coeur, je la reconnais bien Telle; Célestine !
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Quel fabuleux poème !
¸¸.•¨• 🦋¸¸.•¨• 🦋¸¸.•¨• 🦋
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Oui ô combien ma Célestine, plein de cette école où j’appris la portée vitale du Surréalisme dont Paul fit à mon avis. plus que Breton.
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À rester silencieux
Le tant qui passe.
Merci Les conseils de Ponine.
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