La Herse


La Herse

par Jacques Dupin
 
 

L’océan rendait ses noyés, les débris de ses barques… J’interrogeais pour deux le délabrement emphatique du ciel au bout du promontoire. Les algues sur ton corps el le
scintillement du sel te disaient complice du turnulle el sœur du silence qui s’édifiait au fond de lui. Mon amour, le vent n’était pas plus rapide au milieu de la mer qu’à
la surface de ton ongle. Mais le vent s’est couché, les oiseaux ne sont plus. Et leurs ailes jonchent la mer. Leurs ailes, leurs griefs : nos impatiences déroutées… Je ne sais
rien de nous, excepté peut-être ce rivage qui s’éloigne dans le matin, excepté cette barque qui n’a pas sombré.

 

Flottant entre les deux zoos du comportement, le tronc commun dérivait  Sur la partie non immergée, on pouvait voir les coeurs que la flèche n’avait pas effacée. Dedans leurs initiales « N’oublies jamais que je t’aime » gardaient l’intime au journal.

Niala-Loisobleu – 20 Septembre 2017

 

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CETTE INTIME VISION


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CETTE INTIME VISION

Le champ à rides aux flancs de la montagne cultive inlassablement une lutte à tenir. Coûte que coûte la mine de plomb du crayon descend à la mine, étayer de son bois un couloir au coeur de l’estompe. Des ronces en cheval de frise sont au pacage à l’accès lointain, les pieds attachés aux ascenseurs des puits. Posés aux rayons d’un ciel en étagère, des moutons comptent un à un le sommeil, dans un ballet de sorcières. D’où que tu viennes et où tu ailles, des pellicules filment le sourire des cheveux repoussés d’hier. Muet, un instant se retient, immobile, hésitant au-dessus du vide. Les oliviers comme le soleil et la lune, ne se rencontrent avec les colombes que dans les guerres qui les séparent. Ils ont à leurs troncs toute la tourmente des canons, circulant dans le rouge sang de leur sève. Tu cultives l’eau profonde de ton espoir dans le brasier du quotidien. Pour le rinçage, appuyer sur ô sale. Surréalité qui, tout en refusant de tordre le cou au rêve, regarde le pendu qui se balance aux gargouilles de la Cour de Miracles, les doigts plongés dans la lèpre. Un enfant s’enfonce dans la boue humaine, un bâton de dynamite allumé aux chevilles par l’obscure avidité de l’exploiteur. L’acide entre au point d’ars des petits chevaux. Requiem pour un verger. Une voix rebelle garde le maquis.

UNE VOIX

Ecoute-moi revivre dans ces forêts

Sous les frondaisons de mémoire

Où je passe verte,

Sourire calciné d’anciennes plantes sur la terre,

Race charbonneuse du jour.

Ecoute-moi revivre, je te conduis

Au jardin de présence,

L’abandonné au soir et que les ombres couvrent,

L’habitable pour toi dans le nouvel amour.

Hier règnant désert, j’étais feuille sauvage

Et libre de mourir,

Mais le temps mûrissait, plainte noire des combes,

La blessure de l’eau , dans les pierres du jour.

Yves Bonnefoy

Aux friches hachurant les plaines, des restes irréfragables ont posé des dalles de pas, que les semelles du vent déplacent en tous points. Un pont-levis franchit la douve des ciels gris. Zébrant de ses couleurs courbes l’à-plat bitume d’un arc sept fois nuancé. Il sort du jour sous tous les passages cloutés des différentes manières de faire souffrir. Une volée d’orties cogne en façade ses stances à Sade. Un seul coup de lame lancé par la marée dégagerait les paradis fiscaux si l’équité c’était pas du domaine du dogme . L’ormeau noyé aux rivières se régénère aux rochers des océans, la coquille en évent, muscle palpitant au granit. Qu’avons-nous oublié de meurtrir, doigts gourds d’orgueilleuses premières en escalades répétées ? Les sabres de nos mécaniques décapitent l’émergence des sources, sans assouvir leur soif paranoïaque de conquête. L’électricité est en fonte de glaciers. J’étais demain dans chacun de mes hiers, le soleil sans brûler la fraîcheur de l’ombre de mon arbre, n’a pas coupé ses feuilles. Elles se dressent en contrescarpe aux chemins qui grimpent avec les chèvres. Sous forme de maisons-nids. L’attitude de mes proches contredit ma folle innocence. Ils jalousent mon refus sans autre pensée qu’en tirer profit. Pourtant devant la fatigue évidente de mes yeux qui me quittent, en même temps que mes jambes je peins de l’Ecriture Vagabonde du Refuge de l’Amour. Les villes du désespoir et leurs façades crevées gardent autant d’yeux ouverts que le bleu activé par l’arbre a besoin d’entendre, sans l’épeler par un non. Vivra un jardin vert aux fondations indélébiles. Pour être libre de mourir, la conscience en vie dans l’intime du journal..

Niala-Loisobleu – 19 Septembre 2017

 

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Cette Intime Vision

2017 – Niala

Acrylique et Encre s/Canson, encadré s/verre 30×40

Feuille de santé


Feuille de santé

Revenu du brouillard de la rue, je regarde  ce que ça sent autour de moi. Pas fort, côté la joie, étouffant à l’inverse. L’automne est au bord de sortir, ça plait pas à l’été qui depuis qu’il a commencé n’a jamais arrêté de se prendre dans le tapis du froid mouillé bouillant. On peut pas dire que la nature triche. Elle expose sans détours la réalité. La société est au coeur de son déclin. Est-ce triste ? Pas vraiment. Voilà un sacré moment que le processus a été engagé. L’homme-autruche qui a le don de se mettre la tête dans le sable est bien au pied du mur qu’il a dressé sans vouloir le reconnaître. Le défi ne tient plus que dans la dissimulation de la vérité. On a connu des périodes similaires dans l’histoire de l’humanité. disent les hâbleurs de la météo. Ah ouais alors c’était au temps d’avant les voitures et la production industrielle, car dans mon vécu qui fait date, rien de comparable n’apparaît. Dans ce cas pourquoi mettre la responsabilité sur le dos des engins à moteur ? Dire le faux en se servant du vrai comme un alibi, si on avait de l’honnêteté de base dans le comportement on aurait fait autrement qu’avec du cinéma.  Les bagnoles c’est le filon en or pour l’état, Entre taxes et contraventions y a pas photo. Le chauffage va devoir être rallumé, ça va rien arranger, parce que quand tout s’éteint il faut compenser en n’ayant que le mal comme moyen. En plus voilà que le beurre va augmenter….là ce sera comme dab, pas dans le porte-monnaie du contribuable.

Niala-Loisobleu – 18 Septembre 2017

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Où le mauvais temps vous montre la place de votre soleil


Où le mauvais temps vous montre la place de votre soleil

 

Dimanche, terme d’une semaine hétérochrone dans une année bancale. Il pleut d’un tant révolu, je peins. La couleur m’interroge :

As-tu déjà pensé à ceux qui t’ont, accroché, sur leurs murs où tu es chaque jour et qui te méconnaissent depuis d’un coup, sans que tu saches pourquoi ?

 

L’Oubli de Soi

Paupières asservies au bleu incohérent du large,

Ailes paralysées au cœur du tourbillon de l’air,

Vous ne vous lèverez désormais que pour un regard

Qui poignardera mes amours millénaires,

Et ce sera comme au premier jour de ma vie.

Les oiseaux de l’hiver jouiront seuls de l’embellie,

Et je passerai pour dormir sous l’affaissement

De la voile inutile…
Mais sera-t-il un astre

Pour sombrer à ma place, et pacifier la mer?

 

Jacques Dupin

 

Pincelant, je demeure de martre. De soie de pore.

Dans ces gens-là, bien plus de personnes n’étaient qu’intéressées. A faire accroire, du flot porteur, elles n’auront que l’amer.

Le clou ne te tiend pas ficelé, tu as trop de ce qui leur fait défaut pour changer d’astre.

Lumière toujours que d’Amour, et ne sombre.

Niala-Loisobleu – 17 Septembre 2017

 

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Quelque soit le nibard du jour, j’halête


 Quelque soit le nibard du jour, j’halête

L’écho-musée que je suis en mon humble personne, se fend quotidiennement sans que ce soit besoin de journée du patrimoine. J’ai porte-ouverte toute l’année Grande, pas comme un soupire aïe.. Les politiques inventent n’importe quoi pour attirer la foule dans leur guêpier. A preuve, le médiocre Macron, qui s’entoure du préposé à la royauté, pour sortir une fausse affirmation historique à des mominards mis en scène par l’Elysée. Puisqu’on vit au tant du vrai manque, pourquoi prendrait-on garde à ne pas affirmer que du mensonge ? On aurait tort puisque le lambda modèle est suspendu au décolleté de l’info-star. Sourire, devant mes moustaches, ça c’est Loiso en personne, jamais ma bouche s’est déguisée pour une fellation de vrai. A confesse pas besoin d’une paroi entre deux voies, chez moi c’est direct. Avec la bonne tenue de langage d’un profond respect de  notre langue, dans toutes ses nuances, de la politesse, du tact, de la probité, qui font que le sado-crade-vulgaire n’est pas de mon trottoir. Monument historique je suis d’une vie riche d’évènements, de rencontres, de voyages, d’échanges, que d’humanité, en plus je fais rien payer aux autres, je rembourse une dette que je n’ai pas contractée.

Niala-Loisobleu – 17 Septembre 2017

 

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Dialogue qui sourd


 Dialogue qui sourd

Des rideaux crochetés détachent sur la rue, certaines pensées de leurs ongles. La croisée dégage de sa gueule de loup  d’un tour de crémone. Tape les volets à la poitrine de la façade, qu’un lierre Reverdy dans un matin trop pâle. L’annuaire qui fait alliance ne peut en dire autant, tenu au silence qu’il est. Pendant qu’à la boîte l’enveloppe close entre anonyme. Passé le seuil. Escalader les étages pour pallier à l’absence avant que les plantes vertes donnent des signes de dépérissement. Lune d’aile devrait fleurir. Le bois qui grince c’est bon signe, il mord la charpente pour tenir l’abri hors-gel. Une baie sauvage sur la côte aux naturistes, ce sont tes seins qui courent dans l’écume des jours. En voilà un qui m’est jeunesse, sacré Boris. J’avais une copine, qui faisait pharmacie qui le lisait avec un godemiché pour rester éveillée dans le monde des substances interdites. Son crachat sain, n’avait pas de parenté avec le bacille de Kock. Celui qui a inspiré le camélia. Fleur de poitrinaire. On passe à côté de trop de choses en s’en tenant aux normes Véritas. Elles ne sont construites que pour la protection des compagnies d’assurances. Le canif lui, vous libère de la corde. J’ai connu des gens de foi plus indignes que des galériens mis au ban public. Alors entre poser son cul à la feuillée et faire la moue sur la tinette, dégazer dans sa nature c’est donner la parole à sa tripe. Echanger, dire, pour faire, comme je peins du feu de Bleu, quel bon heur de vivre au grand air !

Niala-Loisobleu – 16 Septembre 2017

 

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Le tub – Edgard Degas

Bon Jour là


Bon Jour là

On sait mieux que jamais où l’on habite quand on a perdu la clef. Ce bruit qu’à la source , nul n’a pareil. Vois la lumière à l’heure des fenêtres.

Que le sens de circulation entre en travaux de dérivation, ne peut couper le sens du fleuve. Ainsi demeure la vie dans la mort croyant passer maître.

Mon père me survit

D’une touche de sa couleur, il précède de quoi je pourrais parler. Tais-toi l’entends-je et j’ouvre la porte. Dehors ce n’est pluie qu’à redresser le soleil dans sa racine.

Niala-Loisobleu – 14 Septembre 2017

 

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UN CAILLOU DANS LA POCHE 11


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UN CAILLOU DANS LA POCHE 11

 

Du calcaire que mon chemin a tendu, j’ai tiré un bâton de craie pour tenir aux vents pas toujours porteurs

La pierre en se fendant  a libéré la résonance. L’oreille absolue s’est alors mise à l’écoute. Loft pour loft, voile carguée.

L’autre versant des Pyrénées, rouge d’un sang fratricide m’a donné à choisir entre amour et haine. J’ai préféré le Bleu à toute autre teinte de circonstances. L’homme fait un tel gâchis de peinture à l’ô que les maisons s’éboulent de sécheresse.

Dans le  grain que meule le moulin à huile, il y a la trace d’infinies douleurs marquées à jamais au tronc de l’olivier. Depuis le chant de ses feuilles ne me parle qu’avec les mots de Vincent.

Des maisons blanches, cabanes de mes pêches, je garde l’émotion vibrante des cordes de l’âtre utérin. Feu de cendres qu’un Phénix ventile. La voix rauque à dresser le poil. Sensible comme le premier cri laissé aux rupestres voûtes.

J’irais casser les étocs à chant de sirène en diésant l’encre paisible au jardin.

Niala-Loisobleu – 13 Septembre 2017

 

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Un Caillou dans la Poche 11

2017 – Niala

Acrylique et encre s/Canson, encadré s/verre 30×40

L’ombre reste séparée de ma Lumière


L’ombre reste séparée de ma Lumière

Toute houle à vocation de frapper contre coque en butoir d’un cap sans doute jugé trop tranquille. Charivari qui remue et angoisse à l’improviste d’un itinéraire. Soulignée d’un stress, la vague en furie cassant l’eau sereine, ne peut laisser de marbre. Voilà l’épreuve qui fera ou non le capitaine. La peur a le mérite de différencier le héros du vainqueur. Tout ressenti fait agir à contrario ou dans la maîtrise de la situation agressive.

Les mâchoires du piège se sont bien refermées, seulement en dehors des membres. Sans que la pitié ne prenne effet dans tout le corps.

L’essentiel est autre. Qui es-tu ?

Je suis l’harmonie.

Ce qui n’entre pas dedans n’étant pas de mon investigation, je laisse à son créateur les tortueux méandres pour poursuivre ma ligne droite seul.

Mon cri de douleur, arrachant le fond d’une intention qui serait à l’opposé de mon concept d’amour. Non je ne serais pas un double-jeu. Pratiquant  tantôt le bien, tantôt le mal suivant l’état du moment.

La stupidité des guerres repose sur la réponse épidermique armée qui lui est faite sur le principe de sauvegarde de paix.

Niala-Loisobleu – 13 Septembre 2017

 

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CHAMBRE D’ECOUTE


CHAMBRE D’ ÉCOUTE

Le bruit bleu des branches dans le vent
bande l’arc de mes tympans.

J’arrache à l’écoute d’un passé
ces pavillons durcis de l’entente
sourds aux appels désordonnés
comme aux coups de massue de l’instant.
Barricade sonore du temps
où s’enroule le retentissant ruban du hasard.

À l’heure des crissements de plume,
des pépiements de pierre
dans le cours vide des ruisseaux,
quand la clarté tonne contre les ténèbres,
je confie la rectitude des pluies
au grondement insatisfait d’un silence.
La profondeur des mers gît dans le ciel.

Ordonnancement des lèvres rigoureuses
sur le visage pâle des flambées.
Les yeux verts attendent au soleil
la révélation d’une grande froidure.

Eric Allard

Protégée par l’armure de confiance, une ombre malfaisante cernait la vue, . Le cheval s’est soudainement dressé, débusquant le serpent dans le fauchage des hautes-herbes et l’arrachage du taillis. Le harnais devient de plomb et laisse un moment toute avance immobile. Son poids est accablant, quel vice peut-il être plus grand que celui d’avoir triché avec l’amour ?

Manipulation, sévit une bipolarité démoniaque au gré des jours.

Fuite lâche à chaque question. Réponse tue à chaque pression sur le mal-blanc.

Ma demeure est à la confirmation du réel, je n’habite pas un mensonge. Mes antennes bipent à mes oreilles de se tenir à l’écoute hors de rendez-vous arrangé.

Niala-Loisobleu – 12 Septembre 2017

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