LA BANDE JAUNE


LA BANDE JAUNE

 

L’écho de l’herbe endormi dans une craquelure – plaie ouverte d’une insuffisance aqueuse des sols – se conserve en toute absence de glace. Relevant de la stricte réaction émotionnelle, un choc thermique n’est pas de nature à anéantir les cellules du sentiment. Il se fait juste anesthésier pour un temps indéfini dont la variance peut être grande. Il y a tout de la Belle au bois dormant dans l’amour. Du feu comme de l’eau, qui maintiennent l’essence. Nous ne  sommes plus en période de mise à l’écart des pollutions microbiennes de l’extérieur. L’influence déroule son tapi d’ombre. Il faudra aimer en se tenant au plus près de la zone de sinistre, sans ajouter au voyeurisme complice attroupé, appareil faux-tôt en position de tir. Rester à portée en déployant les ondes positives de son amour. La route en se chargeant n’a pu qu’apporter le trouble inhérent à l’embouteillage. Des dépassements imprudents et dangereux sont devenus inévitables. Il faut regarder bien au-delà du rétroviseur, des clous pullulent sur la chaussée.

Selon l’accent qu’ont certaines minutes

les heures n’ont plus les mêmes kilomètres

tout est question du sens des talons

Et de la rue du tant qui passe

une odeur de pissaladière a rejoint le pré salé sur la plancha

du violacé aubergine

roulant d’un cri de guitare sèche

un vert concombre

se dresse sur la pointe du pied

la jupe haut relevée

Des cris de mouettes remontent du môle

tirant le chalut où la raie bat largement des ailes

d’un battement d’ouïes tu m’as glissé ton assentiment

La marchande de crevettes a sorti les odeurs de la criée

pendant que les enfants jouent à colorier leurs rêves

les bulles vont plein gaz sur la savonnette

les nez rouges suivent en cortège de parade

leurs grands pieds dans le cerf-volant

mon Amour mille et une nuits nous bassinent les draps

Ce soir il fera froid

je mettrais mes doigts dans ton manchon de fourrure

après avoir paraphé ton blanc sein à sa double-page, je pair sistre…

Niala-Loisobleu – 13 Juin 2017

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RAYURES AU PARQUET


RAYURES AU PARQUET

Tête en l’erre

tétant bas

desseins plats

la Dame de Coeur chavire, chavire.

Sombre le bateau-tango

quand le bandonéon lui avale le roulis des hanches

avec les pas de l’accroche-coeur.

Tangue le décolleté de la robe fendue où baille au fond de l’estuaire

l’épave de la boule du plafond.

Niala-Loisobleu – 12 Juin 2017

 

https://www.youtube.com/watch?v=D-PhUl2hSf8

LA BOÎTE A L’ÊTRE 16


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 16

Les lumières de notre temps sont là, cuistres

et nous sommes pourtant les pis Loti…d’un univers qui se prend le tourbillon

par la pointe des pieds…

Pierre Loti, à la cabane,  je suis à deux pas de sa maison, un musée de voyage au sein de l’extraordinaire, quand c’était pas tellement plus propre, mais qu’il y avait encore un moyen de s’envoyer en l’air de la façon qu’on pouvait préférer à telle autre.

Ravadja-la-Moukere…disait l’enseigne en façade des maisons-closes ouvertes.

Une sacré différence avec l’interdiction officielle d’aujourd’hui de bordel et de tapinage. Alors qu’on vit en plein dedans, plus que jamais sans le dire, genre Tartarin de tare à con, coin cardinal pour jeu interdit, en l’absence de pureté. La compagnie de jésuites ça te dit ?

Voilà un mot qui vous a un p’tit air (proche-oriental de danseuse du ventre). Sans doute à cause de cette proximité de son avec le « moukère » arabe, d’ailleurs lui-même venu du mujer (la femme) espagnol. Bref, sous ce masque, musume (prononcez « moussoumé », et nous écrivons « mousmé ») est bien japonais. La mousmé japonaise, littéralement, c’est la femme bien, convenable. Et qu’est-ce qu’une femme bien et convenable ? Mais c’est bien sûr, une jeune fille, avec un regard ingénu si possible. Curieux alors que ce terme un brin vieilli chez nous ait pu désigner une fille facile, comme l’on dit. Il semble que l’argot des cambrioleurs nippons fit de musume un synonyme de magasin, d’entrepôt. Est-ce parce que les entrepôts étaient peints d’un blanc virginal ?

Source: http://correcteurs.blog.lemonde.fr

Je sors regardant ni en l’erre, ni en dessous de la ceinture, me disant que si je rencontre l’île bien qu’on soit quel n’importe des jours, je dirai chouette c’est Vendredi !

Ce monde est si pestilentiel que pas un déodorant ne pourrait en repeindre l’odeur. La merde c’est supportable, c’est humain, alors que rien n’y ressemble sur cette foutue planète au demeurant féminine au possible. Un esprit de contradiction incroyable. Donc comme je suis, sans vouloir changer ma personnalité libertaire, je vomis le fruit dont on a maquillé le goût pour en vendre plus et se faire des couilles en or avec. Je sais les coins qui restent. Oh c’est pas sur un stade, dans une gare, un aéroport, un forum politique où les reins gémîssent de ne plus pouvoir se charger de miction impossible. Rien qui fasse qu’un spot publicitaire pour une arnaque légalisée comme un Président d’opérette encharpé voudrait faire.

Niala-Loisobleu – 11 Juin 2016

Féminisme, tu parles d’une révolution…quand je pense à la Beauté de la Femme par ses différences avec nous, je suis pris de hauts-le-coeur en la voyant vouloir se faire hommasse. C’est la race humaine qui s’éloigne un peu plus de son noyau originel. Il fallait évoluer ensemble, puisque en le faisant toujours séparément faut vraiment avoir les yeux bouchés pour croire à l’unité.

Aujourd’hui je suis toujours d’avant-garde en te considérant mon égale. Touche pas à mes propos, n’en déforme rien, te servir de ce que j’écris pour un usage personnel, rendu contraire à son étique me ferait user de mon droit de propriété artistique couvert par l’A.D.A.G.P..

Niala-Loisobleu 11 Juin 2017

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LA BOÎTE A L’ÊTRE 15


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LA BOÎTE A L’ÊTRE 15

 

CE NE SONT PLUS CES SILENCES STERILES

 

Ne reste plus suspendu aux crochets d’étal que le poids accablant de l’odeur lourde des eaux mortes que des murs avaient suées. Sans clous remettre les toiles de l’horizontale attente à la verticale de la chanson de geste. Appareille, nulle ressemblance restera en place. Ce ne sont plus des silences de cons plaisances qui peupleront les bassins de mouillage.On ne retient pas l’air de la musique qui veut s’écrire. Le bateau était debout bien avant que le sable ne se mouille. Un accordéon replié n’a qu’un souffle prêt à danser. Quand pris de scorbut du manque le marin se penche aux pores de sa Belle, il croque à pulpe que veux-tu, dans sa pensée charnue. Dans tes cheveux-nid un village fait accueil par la mue de ton visage, joues en tête de chenal.

 

« Costesoulane attendait les perdreaux et c’est la mort qui vint. Et la mort qui était pour les perdreaux servit pour lui. Et les perdreaux qui devaient être froids et l’œil voilé à l’heure où le soleil se couche, ce soir étaient encore chauds et vifs, et leur sang qui devait rougir le gravier bleu de la forêt était encore tapi dans la ténèbre de leurs veines et courait sous la peau à chaque coup pressé de ces cœurs serrés comme des poings de colère. Mais les pierres eurent leur part de sang rouge, celui de Costesoulane, parce qu’il était dit et écrit qu’en ce jour le sacrifice du sang devait s’accomplir dans ce lieu désert de notre terre, sous un ciel mourant, et dans le souffle d’un vent qui a vu bien d’autres drames. Costesoulane vida sur les pierres toute la chaleur de ses veines, son sang venu de l’obscurité de son cœur et comme surpris de tant de lumière et de tant d’espace, coulait doucement sur la roche et serpentait comme un voyageur de hasard — il s’accrochait aux fils de l’herbe, aux brindilles du thym, il descendait dans les creux entre les pierres et il fumait doucement et l’air en était tremblant. Costesoulane attendait les perdreaux et il ne savait pas pourquoi il était là, couché sur le ventre, avec cette tendresse qui lui faisait regarder de si près et avec tant de patience les herbes, les pierres et un trou de fourmis. »

Max Rouquette, extrait de La mòrt de Còstesolana (Vert Paradis I)[/i]

 

Le tilleul déployé sur la Chaume ignorera la tasse. Il renage à remonter sans endormir à bord du Gulf Stream, les deux continences atlantiques.

Chaume sans éteules hérissée de bois mort au regain tend le cou

Les eaux sales emportent en exode les files de jardins blessés aux tombes des déchetteries. J’ai tuilé ma chaumière sans que la moindre fumée me donne le nom d’une absente.

Après les trois coups, le rideau bloqué par une extinction de voie – impasse l’autre perd – oeuvrez pour le retour de migration du champ marin des oiseaux blancs au bleu du matin retrouvé.

Je m’enfourche en sel tout au long de sa ligne de flottaison. La vague retournée entre terre et ciel s’avale la matière du sablier. Je cours.

Niala-Loisobleu –  10 Juin 2016

Qu’on se tiennent par la barbichette cela pose pas de problème, aimer est si bien dans ma nature que je ne triche jamais dans cet exercice. Seulement ce serait contradictoire de se laisser embarquer par la dérive du paraître à côté, en s’affichant grand n’importe quoi au seul bénéfice de tirer le paravent de la fausse pudeur. Je me fous de ma suite, rien dans la célébrité n’a retenu mon attention, bien au contraire. Seulement ne pas me faire prendre pour un autre pendant que j’y suis, c’est pas du tout pareil. L’authentique voici ce qui fera jusqu’à la fin ma raison d’être. Je me contrefiche des compliments à trois balles, des phrases creuses de tartufes qui cherchent à se faire bien voir pour la drague, d’avis d’ignorants, de conseils d’incapables. Vrai, je veux rester vrai. J’suis cabane m’aime quand j’atelier. Connaître ceux qui ont fait que vouloir l’être en sachant de quoi ils parlaient et point barre.

Niala-Loisobleu – 10 Juin 2017

 

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CHANVRE A LOUER


CHANVRE A LOUER

La pierre en pleurant

tisse t’hisse t’hisse

Un grincement d’os

vagabonde du néant

tu es seul à tenir l’apporte

Du champ bleu de lin

tire le chanvre de l’hôte

Oune dos tresse

la nappe envoie un carton d’invitation

Retire tes billes

le double-je n’est pas négociable.

 

Niala-Loisobleu – 7 Juin 2017

 

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SECHERESSE


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SECHERESSE

Comme une terre qui fond

entre les serres d’une banlieue aux saints tombant

nous avons la langue plus rêche que les lèvres sevrées d’un estuaire ensablé

J’ai en vie de côte d’Eve à faire

Mère de sel

fends-toi d’une larme pour que l’humide irrigue ton ô céans cramé

des cris de sa live orgasmique

Niala-Loisobleu – 5 Juin 2017

 

https://www.youtube.com/watch?v=_Tw7Stig8qQ

 

FEMME, JE N’AI QUE DE TOI


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FEMME, JE N’AI QUE DE TOI

Que reste-t-il du matelas associé aux vertèbres lorsqu’il retenait en corps la douceur des pieds, qui avaient mis la veille dans un réveil où les routes ne se suivent qu’en allant du m’aime pas.

La carte d’yeux, dépliée sur les genoux, me montrait d’instinct le chemin à se faire par la fenêtre de demain. Le gris du ciel allait mieux au quotidien, qu’à notre univers, où neige, vent, verglas restaient étrangers aux rayons traçant la voie, telles des aiguilles de miel soufflées par la ruche.

Ecoutes tes pieds te dire comme je les sens, noués autour de moi, pareil à ce que tes cuisses voulaient cette nuit à leur façon de me tenir à toi. Chaudes, surtout là, où le moelleux du coussin est gonflé d’un accueil enveloppant. Je les sentais bien tes bras, pousser ton bas-ventre en cache-nez, tu avais comme une peur, que j’attrape froid, que tes seins s’en sont mêlés. En commençant par dilater, pour que leurs bouts s’allongent. Ton front en me donnant de ton nez jusqu’aux glissades de ta langue qui me courait d’un bord à l’autre. Quoi d’autre, aurais-tu pu vouloir être puisque de ton aveu tu m’as dit: « Je suis Femme ».

L’élastique de ton en vie démentant la peur du vide, nous n’étions plus que cette cavité où le torrent chante. Toi Femme et moi l’homme et l’enfant, les deux piles et le tablier du pont sur l’infini. Une autre pudeur ? Certes car peu ont compris que nos audaces corporelles n’étaient que la pureté d’un fort sentiment. La fonte des genres en un seul. Ajoutée aux autres, mais différente. Mais si ressemblante à ta manière de te cacher à mes yeux tout en me tirant au fond de ton secret pour que je te vois toute ouverte.Fendue entre les poils épais où émerge la fleur roulée sur son bourgeon. Gluante de suc.

Femme, ne me repousse plus jamais de ce lieu sacré, entends-tu ? Me surpris-je à prononcer par le premier tour de clef donné à l’heur du tant. Rien hormis ce qui se fait naturellement ne porte la vie plus loin. Le monde va a sa perte en poussant ses manifestations du paraître sans qu’elles portent l’accent intime de la conviction personnelle. Il n’y a pa besoin de chapelle pour avoir la dévotion d’aimer.Le compas de tes jambes, sur ma planche a tracé les arcs des pas rapprochant, dont la première empreinte se posa il y a des années. Je te vois païen au choeur d’une autre église, aurorée de cette lumière montée cherchée à la pente abrupte. Ton visage chéri est si beau, si épanoui que mes doigts ne cessent d’en peigner la lumière.

Je t’aime Femme, creuset du seul air respirable à la pérennité de la race humaine. Redonne force à l’homme.

Niala-Loisobleu – 6 Juin 2017

 

A Lucien Becker: L’Ô Rayé


A Lucien Becker: L’Ô Rayé

Aqua bon aimer

désertification

entrée

couche où tu peux rire

la peau desséchée retendue

chargée de miction

Ô Femme que j’ai trop aimée

complètement à côté du mâle

qui fane

la fleur

coupée d’ô.

Niala-Loisobleu – 5 Juin 2017

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Homme c’est à toi de décider


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Homme c’est à toi de décider

A regarder autour de moi, je voyais bien cette fébrilité qui, telle une vague scélérate se déployait alentours. Couchant la clarté des idées dans un imbroglio de sentiments à priori semblables, conduisant à un désespoir collectif. L’anticipation de l’irrémédiable s’étalant comme la panique qui dirige la foule. L’impression générale se conforte. Les contrariétés ordinaires sont remisées en arrière, la peur avec sa majuscule anonyme fait la une.

J’ai vu de la vie trop de rivages pour manquer de souvenirs. Ma naissance m’avait donné ceux de ma famille. il ne peut y avoir l’ombre d’un doute, je crois pouvoir affirmer que le monde à la même peur de vivre depuis son origine. En évoluant, il change juste la manière de la vêtir pour la transporter. La citrouille de Cendrillon s’est faite capsule intersidérale, voilà tout. En revanche à part la technique, rien ne bouge dans le bon sens au niveau du comportement humain. A part l’appauvrissement au propre comme au figuré..

Voilà qui me pousse à une neutralité de pensée, moi l’engagé.

Je crois avec une nouvelle fermeté dans un monde pérenne, J’y crois à cause de l’impossibilité de laisser la dégradation se poursuivre. Où on change tout parce qu’on a plus le choix. Ou on laisse ses yeux voir à côté de ses pompes et préparez le convoi.

Tous les atermoiements individuels ou collectifs n’étant que cataplasmes pour gens de bois. Homme c’est à toi de décider de ton à venir.

Niala-Loisobleu – 5 Juin 2017