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PROMESSE 2


PROMESSE 2

La promesse pour moi est un acte en continu, chantier permanent de son chemin initiatique. Il est des jours les plus gris le bleu qu’il faut tenir sans ségarer dans le rose des bluettes pour midinettes en panne d’horloge. La peinture est mon épreuve depuis le premier jour. Âpre et dure, sans concession, elle tord la tripe jusqu’à ce qu’elle expulse le cri de sa volonté pugnace. L’Art n’est pas un loisir. On ne crée pas pour faire joli, on crée pour tirer la lumière de l’ombre. L’enfant est une promesse en soi. Dans tout son symbole, il sera le facteur majeur de son combat pour la tenir sa promesse. Car elle ne peut qu’être d’Amour à donner, à faire, sans vouloir toujours prendre.

Après quelque temps,

Tu apprendras la différence entre tendre la main et secourir une âme.

Et tu apprendras que aimer ne signifie pas s’appuyer, et que compagnie ne signifie pas toujours sécurité.

Tu commenceras à apprendre que les baisers ne sont pas des contrats, ni des cadeaux, ni des promesses…

Tu commenceras à accepter tes échecs la tête haute, comme un adulte, et non avec la tristesse d’un enfant.

Et tu apprendras à construire aujourd’hui tes chemins, parce que le terrain de demain est incertain, et ne garantit pas la réalisation des projets, et que le futur a l’habitude de ne pas tenir ses promesses.

Après un certain temps,

Tu apprendras que le soleil brûle si tu t’y exposes trop.

Tu accepteras le fait que même les meilleurs peuvent te blesser parfois, et que tu auras à leur pardonner.

Tu apprendras que parler peut alléger les douleurs de l’âme.

Tu apprendras qu’il faut beaucoup d’années pour bâtir la confiance, et à peine quelques secondes pour la détruire, et que, toi aussi, tu pourrais faire des choses dont tu te repentiras le reste de ta vie.

Tu apprendras que les vraies amitiés continuent à grandir malgré la séparation. Et que ce qui compte, ce n’est pas ce que tu possèdes, mais qui compte dans ta vie.

Et que les bons amis sont la famille qu’il nous est permis de choisir.

Tu apprendras que nous n’avons pas à changer d’amis, si nous acceptons que nos amis changent et évoluent.

Tu expérimenteras que tu peux passer de bons moments avec ton meilleur ami en faisant n’importe quoi, ou en ne rien faisant, seulement pour le plaisir de jouir de sa compagnie.

Tu découvriras que souvent nous prenons à la légère les personnes qui nous importent le plus ; et pour cela nous devons toujours dire à ces personnes que nous les aimons, car nous ne savons jamais si c’est la dernière fois que nous les voyons…

Tu apprendras que les circonstances, et l’ambiance qui nous entoure, ont une influence sur nous, mais que nous sommes les uniques responsables de ce que nous faisons.

Tu commenceras à comprendre que nous ne devons pas nous comparer aux autres, sauf si nous désirons les imiter pour nous améliorer.

Tu découvriras qu’il te faut beaucoup de temps pour être enfin la personne que tu désires être, et que le temps est court…

Tu apprendras que si tu ne contrôles pas tes actes, eux te contrôleront.

Et qu’être souple ne signifie pas être mou ou ne pas avoir de personnalité : car peu importe à quel point une situation est délicate ou complexe, il y a toujours deux manières de l’aborder.

Tu apprendras que les héros sont des personnes qui ont fait ce qu’il était nécessaire de faire, en assumant les conséquences.

Tu apprendras que la patience requiert une longue pratique.

Tu découvriras que parfois, la personne dont tu crois qu’elle te piétinera si tu tombes, est l’une des rares qui t’aidera à te relever.

Mûrir dépend davantage de ce que t’apprennent tes expériences que des années que tu as vécues.

Tu apprendras que tu tiens beaucoup plus de tes parents que tu veux bien le croire.

Tu apprendras qu’il ne faut jamais dire à un enfant que ses rêves sont des bêtises, car peu de choses sont aussi humiliantes ; et ce serait une tragédie s’il te croyait, car cela lui enlèverait l’espérance!

Tu apprendras que, lorsque tu sens de la colère et de la rage en toi, tu en as le droit, mais cela ne te donne pas le droit d’être cruel.

Tu découvriras que, simplement parce que telle personne ne t’aime pas comme tu le désires, cela ne signifie pas qu’elle ne t’aime pas autant qu’elle en est capable : car il y a des personnes qui nous aiment, mais qui ne savent pas comment nous le prouver…

Il ne suffit pas toujours d’être pardonné par les autres, parfois tu auras à apprendre à te pardonner à toi-même…

Tu apprendras que, avec la même sévérité que tu juges les autres, toi aussi tu seras jugé et parfois condamné…

Tu apprendras que, peu importe que tu aies le cœur brisé, le monde ne s’arrête pas de tourner.

Tu apprendras que le temps ne peut revenir en arrière. Tu dois cultiver ton propre jardin et décorer ton âme, au lieu d’attendre que les  autres te portent des fleurs…

Alors, et alors seulement, tu sauras ce que tu peux réellement endurer ; que tu es fort, et que tu pourrais aller bien plus loin que tu le pensais quand tu t’imaginais ne plus pouvoir avancer

Jorge Luis Borgès

 

Ce poème n’est pas de William Shakespeare comme la rumeur du net tend à le faire croire, comme d’autres d’ailleurs. Il conforte l’autre plus connu « Tu seras un homme mon Fils », en abordant le chemin par l’autre face de la montagne.

Niala-Loisobleu – 20 Avril 2017

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PROMESSE


PROMESSE

Nouvelle série de mon parcours pictural

L’instant se suspend, décrochage, la réflexion fait sa toilette vespérale. Il y a plus de bruit dans le vent des éoliennes que d’acte lumineux requérant l’énergie. Je suis une fois encore placé nu face à ma nature non exhibitionniste. Poésie, je place ma confiance en toi. Tu m’as appris ce discernement qui produit la nuance. Face au brouhaha de la fumée qui occulte, tu n’habilles pas tes images de falbalas et fariboles trompeurs. Dans ton inimitable jardin le kiosque à musique joue mots z’arts. Toute la vie se trouve résumée dans la promesse. L’homme en fait fi ou foi, mais pas de forfaiture ne passe sa rivière. J’ai peint les prologues de la mienne en différents wagons de mon convoi terrestre. A présent en ouvrant cette nouvelle série sous son vocable, je montre que je tiens parole, en me rapprochant à ma locomotive.

Niala-Loisobleu – 19 Avril 2017

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PROMESSE – Le N°1 de la série en écriture sur la planche à tracé

BARRE AU MAÎTRE


BARRE AU MAÎTRE

Dans ce froid qui allume un soleil où il paraîtrait faire noir

chauffe la lue heur de la chandelle du rêve air ber

L’étai qui retient

ô jour d’huis est là

avec son  coeur entier pour toute laisse de mer.

Niala-Loisobleu – 19 Avril 2017

Vacances Oléron - Juillet 2012

PROMISE


PROMISE

Sur le sable où je marchais

sans écriture dans l’appel

je n’ai rien trouvé de Toi

dans la laisse de mer

En revanche

de chair et seins de vent

tu m’hâlais promise estuaire ouvert

Niala-Loisobleu

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PRESENCE


PRESENCE

Il y a ce qui court le trottoir avec son caddy à provisions. Echanges de mots au hasard de la rencontre. La mère Michèle court toujours après son chat. Puis, ayant de la fenêtre qu’un regard dur le large, présent comme ce meilleur ami qui donne sans rien demander, le bonheur de faire de ses mains, un acte gratuit.

Mon ami, peins tu entendras plus de sel que d’attente frustrante.

Niala-Loisobleu – 18 Avril 2017

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MISE A JOUR


MISE A JOUR

Le grillage retient de la pêche à la ligne, ce silence de l’hameçon pris dans les herbes. Par les trous de mes oreilles m’arrive le vert de tes yeux posé dans le rouge espoir de la bouteille mise à la mer. Il y a du soleil plus qu’une sente céleste. Mes pieds aux tiens vont et viennent. Enfourché, le m’aime champ d’amour enracine son entité.

Niala-Loisobleu – 17 Avril 2017

Le cheval diamant, qui s’efface
dans la couleur la plus dense – la rose possible.
Neutre lenteur, pause de la matière,
Front de terre, aurore insufflée.

Animal taillé par la lumière dans la couleur
lapidaire, traversé par le goût de la terre,
promptitude et force de la masse qui se dresse
comme la terre de loin dans l’éclat de toute chose.

(…)

António Ramos Rosa (Extrait

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ROUE A AUBE


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ROUE A AUBE

Le magasin de ce Lundi n’a pas ouvert son rideau, quel sera le plat u jour ? Il y a dans la fraîcheur du matin, l’humide perle de rosée qui risque un oeil au bout de la branche. A part une pie voleuse qui marche sur le toit de la cabane, rien ne sort du lit de la rivière. Je laisse mes yeux dans la chaleur du rêve où hier soir ils se sont endormis.

Insanes histoires de la vie,

Toutes voix tues
Reste le bruit éternel du sang.
Debout sur les désastres des guerres
Brillent les vains débris du monde,
Le ciel rempli de fantômes d’aurore.
Cachée dans les brouillards des villes,
La peur fait bouger les engins du rêve

Un doigt déchiffre la langue morse
Des fièvres profondes,
La litanie des oracles perdus

Tout va se refaire sous nos pas
Au seul cri du matin
Et les ruines s’illuminer d’aube.
Aube, première aube toujours déchirante,
Qui construit la journée avec le néant.

Albert Ayguesparse  (Les armes de la guérison – extrait)

Le laitier réveille les pis du bruit de ses bidons, une vieille histoire triste colle à la paille chaude de l’étable. L’oiseau rieur s’essaie depuis la nuit des temps à changer l’heur du commencement. Un homme de mauvais foie a laissé son fiel dans l’huile des rouages. Je ne suis pas de ceux qui plaisent, ma nature ne fait jamais l’effort de refuser le bonheur de vivre. Ah la bouteille et sa moitié pleine ou vide c’est plus un sarment d’ivrogne de l’amer que la fille de joie vierge du jardin des délices. Au bar de la Marine on aime se ressasser l’infortune d’avoir un fil à retordre dans chaque pore. Pourquoi vendrai-je mon sourire au diable, il ne changerait rien au seul âge qui soit vrai: celui de mes artères. Les Chemins des Dames ne devraient pas être faits pour les commémorations funestes de la connerie humaine, mais pour hâler la rencontre de l’Amour.

Niala-Loisobleu – 17 Avril 2017

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Le Tant perdu Rattrapé


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Le Tant perdu Rattrapé

Non l’inclinaison de la tige ne renseigne pas sur la couleur de la feuille à venir, il reste entre l’attente et la longueur de la part de ce que l’on ignore, l’énigme de la réalité. Dans laquelle en méli-mélo, nos envies et besoins, bien au chaud, montent constamment la garde, prêts pour toute éventualité qui leur ouvrirait un passage. Sur l’assise du vide le pont s’appuie de toutes ses jambes. Le vent porte d’Est bien plus loin que le coin de la rue du couché au moment où le feu passe du rouge à l’avance du vers la sortie du stationnement. Les deux trottoirs de nos rues n’ont pas la même exposition ce qui laisse à la chaussée le choix de la m’aime direction

Au bord de la fenêtre du toit tournent les moulins en celluloïd des grands pavois que le nombre de tours n’influence pas. Il y a du grain ente les pierres des balises comme on trouve heureusement de l’air sous le kiosque scaphandrier du grand bassin de la chanson des sources

Ne me demande pas as-tu mal de l’attendre puisqu’elle est là la présence, même si – parmi les prises en souhaits – ce soit pas celle qui était entrée en programmation.

Les eaux mortes laissent au bateau la vision libre du large, au repos des vagues des bulles prouvent la présence des poumons du sable, la plage suce le ciel sans nuages confiserie d’iode piquée sur un mât. A chacun ses pâques, les miennes ont eu plus que leurs oeufs. Surtout qu’aux sucreries je préfère le sel sans hésitations.

La cabane attendait une soeur qui a changé d’avis sur sa route, en m’aime tant que c’est un fils qui a fait « Coucou j’suis à Royan, peut-on passer te faire un bisou ? » qui est venu… A la surprise, totale, mais pas dans l’inattendu, dans le tant perdu rattrapé

Te savoir à mon souffle lié

mon Patou

me tient bien plus en l’haleine qui préserve du froid de la séparation

que dans la chaleur artificielle d’une présence simulée

ton coeur ventricule le mien de vibrations sanguines au pouls régulier

Les maisons blanches se serrent mieux aux cordes des guitares

qui vont faufiler par les venelles des cheminées

cette odeur particulière que la terre chaude exhale après l’ondée

au seuil des encres du lit des fontaines

Ô Cécile

t’es comme la chanson de Toulouse, devenue ma fille

cerise sur le gâteau tu y as mis Louison

Alors la vie de merde peut tartiner ses jours, y a que les cons qui demeurent sans comprendre le sens intrinsèque du sentiment, les Autres qui s’aiment ils surmonteront comme Pi, l’épreuve, de l’odyssée de la souffrance.

Niala-Loisobleu – 16 Avril 2017

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PÂQUES R’ÊTRE A LA CABANE


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PÂQUES R’ÊTRE A LA CABANE

 

Instinctivement je cueille une mèche à ton front

curieusement elle fouille

remue

et retourne ma poitrine

pour trouver ce peu de terre humaine

où sont restées les marques des courses animales

au travers des pierres

disséminant ici et là

faines et glands

Devoir des lèvres

la nuance insère la teinte de la vibration

au blanc no man’s land

poussant la couleur intérieure a se prononcer

Le silence change de portée

nos doigts au coeur de l’herbe peuvent tresser des paniers

La gorge en feu le soleil irradira les vases des verts maraîchins

pendant qu’avec leur art, les lentilles garderont notre reflet au secret

Le temps d’un nuage transbordeur est unisexe de saisons

envol à tout heur transe continentale

Aux frémissements savamment désordonnés de tes seins

ma langue attrape la cadence

je râtèle ton ventre de mes dents

pour retenir la senteur de ton creux herbu

L’arbre surgit de temps de poussée

sa fourche mirliton dépliant la musique

aux extrémités de ses bras

tranquille

insignifiant

telle cette force qu’aucun pouvoir tramé ne saurait avoir

Un témoignage sans droit de gage qui n’a que foutre des cloches

Niala-Loisobleu – 15 aVRIL 2017

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MOT A MOT 5


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MOT A MOT 5

LE LANGAGE DES FOUILLES

Déchues les divinités muettes
veillent de désespoir en désespoir

À détecter le langage des fouilles
de part en part s’insinuent les soupçons

Qui osera encore lire dans la main
les lignes mal déchiffrées des désastres

Pour refaire la somme des preuves
s’impose à coup sûr la divination

Albert Ayguesparse

Sur la piste refroidie des plis d’un drap débat, je renifle. Les flairs du mâle ? Pourquoi pas, y a pas de mâle en moi au sens premier de l’équité refusée. Avant d’être j’ai l’intime souvenir d’avoir été conçu par là où je suis sorti. Une puissante nuance qui devait marquer à jamais mon concept de la Femme en un partage des deux genres me choisissant androgyne. L’humain que l’animal a dévoilé en moi est strictement lié à une évolution que le dressage n’a jamais abordé. Ma liberté de pensée est innée. D’abord la notion de respect, là pour induire le sens de ce qui va suivre: aimer. Les divinités s’expriment. Réduire une femme à un trou n’est pas seulement offensant, c’est métaphysiquement insane. Je laisse de côté l’aspect poétique de cette monstruosité qui fait entièrement défaut.

Les arbres font l’ola sans besoin de se déguiser en plumeau cul. Branches porteuses charpentant la canopée, ils font chambre d’hôtes aux oiseaux sans gîte à la noix. Le regard que les circonstances du contact m’amène à poser est dénué de soupçon en première intention. Brel l’a chanté dans la douleur. Mais on peut être mécréant et penser qu’on ne peut enfanter autrement.

J’ose lire les lignes dans la main. Ce qui non seulement me porte à faire l’état des lieux mais aussi avancer les travaux de génie-civil de jetée des ponts. Il pleut berges errent, se lamentent les épaves à la dérive… Je n’aurais pas perdu de tant à vivre indifférent. Mon enfance de l’Art m’a mis sur la voie.

“Enfance de l’art”

Les mots s’écoulent. Sans strophes. Sans mesure. Sans syntaxe parfois, tel un collage de membres de phrases reflétant l’espèce de confusion mi-rêvée, mi-réelle du couple. Pas de ponctuation non plus, aucune virgule — à peine un point au vers six, pour suspendre le poème avant la mer, les larmes, le lait, l’eau des lèvres. Ces liquides sont quelque peu coquins, qui renvoient — discrètement mais clairement — au plaisir. Et ce plaisir, goûté en pleine nature ensoleillée (les oliviers et les collines suggèrent un tableau méridional), au réveil, alors que les rêves traînent encore sur les yeux, achève de confondre la femme aimée avec le paysage (un peu à la façon de « La magie noire » de René Magritte [1945]). Puis contraste à l’avant-dernier vers : irruption d’un bel alexandrin, un vrai, au rythme symétrique 3’ 6” 9’ 12, agrémenté d’un jeu d’allitérations en [k], très minérales, qui rompt justement avec la fluidité des lignes précédentes. Pour signifier, après une césure rocailleuse au dernier vers (l’accentuation du « qui » en césure est, en effet, renforcée par les allitérations sourdes et gutturales de l’alexandrin ; point d’enjambement donc), cette pointe de jouissance traversant le corps jusqu’à la bouche — dernier mot du poème aux phonèmes longs, chuintés, sensuels.

Enfance de l’art

(La Rosée sur les Mains d’Albert AYGUESPARSE [1900 – 1996])

.Niala-Loisobleu – 14 Avril 2017

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