UNE VALSE POUR RIEN


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UNE VALSE POUR RIEN

Quand mon docteur m’a dit: vous allez bien j’ai su que j’en avais en corps pour 23 € dans la sans thé ni couronnes et suis sorti vers mon téléphone pour dire à l’ô, à l’ô, pareil que l’innocent qui s’y croix.

Tu vas peindre, parce que c’est ta Promesse du premier jour, celle que tu as lancé à la gueule de tous tes contradicteurs qui disaient faire artiste ça prouve qu’on est un vaurien. Longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu…te v’là encore, pareil qu’hier. M’aime connerie, m’aime connard, m’aime, m’aime, m’aime !

T’es français, c’est pas une raison pour baisser ton pantalon et te faire mettre si c’est pas ton choix, vas-y mon Alain chiale ta peine dans l’arc-en-ciel de ton art de rester à part. Le rendez-vous manqué c’est lié à un tant présent pas facile à trouver. Les Allain avec deux L ou sans ça saigne écorché.

Niala-Loisobleu – 25 Avril 2017

Une valse pour rien

Tu valseras pour rien mon vieux,
La belle que tu serres dans tes yeux
Ce n’est pas de l’amour
C’est une envie d’amour,
Tu valses avec une ombrePas d’amour, pas de guitariste
Ta solitude est seule en piste
Et le bal terminé
Le jour fera tomber
Les belles que tu tombesEt le froid glacé du matin,
Pauvre chien,
Fera tomber tes fiancées
Toute la nuit t’auras valsé
Une valse pour rien
Pour rien
Une valse pour rien
Pour rien

C’est pour rien que tu valseras
Tu tiens du vide dans tes bras
La chaleur que tu sens
C’est celle de ton sang
Qui valse dans ta veste

Y a pas d’amour, y a pas d’orchestre
Tout ça se passe dans ta tête
Cendrillon a laissé
Au fond d’un cendrier
La cendre de ses gestes

Et nous voici déjà demain,
Pauvre chien,
Rentre ton coeur dans son étui
T’auras valsé toute une nuit
Une valse pour rien
Pour rien
Une valse pour rien
Pour rien

Tu valseras pour rien mon vieux
La belle que tu serres dans tes yeux
Ce n’est pas de l’amour
C’est une envie d’amour
Tu valses avec une ombre.

Paroles: Allain Leprest. Musique: Luis Sylvestre Ramos   2005  « Donne-moi de mes nouvelles » © Tacet autres interprètes: Fantine Leprest (duo avec Allain Leprest, 2007)

Le vers à soi (Promesse)


Des rues où les sens ont changé, les trottoirs n’ont plus les facades du regard que j’en avais gardé. Depuis quand ? C’est vrai, je n’avais pas remis les pieds dans cette ville depuis des années. Quatre, cinq, plus de trois c’est sûr…qui a bidouillé la direction ? Peindre. C’est le seul moyen d’espérer toutes les réponses.

« Là où demain ira, reste question de couleur de son vers à soi. C’est promis » m’a dit un vieux con.

Niala-Loisobleu – 24 Avril 2017

DES PROMESSES …EN DAUBE


DES PROMESSES…EN DAUBE

« Je comprends fort bien ceux qui avaient refusé de suivre de Gaulle. Ils étaient trop installés dans leurs meubles, qu’ils appelaient la condition humaine. Ils avaient appris et ils enseignaient « la sagesse », cette camomille empoisonnée que l’habitude de vivre verse peu à peu dans notre gosier, avec son goût douceureux d’humilité, de renoncement et d’acceptation. »

« L’absolu me signifiait soudain sa présence inaccessible et, déjà, à ma soif impérieuse, je ne savais quelle source offrir pour l’apaiser. Ce fut sans-doute ce jour-là que je suis né en tant qu’artiste ; par ce suprême échec que l’art est toujours, l’homme, éternel tricheur de lui-même, essaye de faire passer pour une réponse ce qui est condamné à demeurer comme une tragique interpellation.»

Romain Gary (Extraits : Les promesses de l’aube)

Dès son avènement, au tout début , je l’avais rebaptisé « François le roi faits néant ». Depuis hier soir, je me dois de retoucher mon impression en disant qu’à défaut de pouvoir mener un pays à la réussite, sa force machiavélique de manipulateur, dont il a toujours fait usage, l’a couronné comme le grand vainqueur du suffrage du 23 Avril 2017.

Son voeu s’apprête à s’accomplir. Faute de pouvoir prétendre à un second quinquennat, il a choisi de placer son pion, en son lieu et place de « moi Président », en nous servant Macron le Dos Fin. Ce mec à Brizou qu’à rien à transformer, puisque sans zèle il n’est même pas lui. Et pour cause c’est François la Merde qui poursuit sa petite entreprise.

La droite et la gauche ont pris la claque qu’en toute justice elles méritaient, pour l’avoir bien cherché. Désolé M.Fillon pour qui j’ai voté. Trop c’est trop, je ne voterais pas Macron, pas plus que Le Pen.

Je ne me prostituerais pas au jeu du chèque en blanc.

C’est mon enveloppe que je placerais en blanc dans l’urne le 7 Mai prochain.

Dégoût et décoloration j’en ai plus à gerber que la fierté d’être français.

Niala-Loisobleu – 24 Avril 2017

Départ pour le Sabbat 1910 - test-jefferson.blogspot.com

Le Miroir d’un moment


Le Miroir d’un moment

 

Il dissipe le jour,
Il montre aux hommes les images déliées de l’apparence,
Il enlève aux hommes la possibilité de se distraire.
Il est dur comme la pierre,
La pierre informe,
La pierre du mouvement et de la vue,
Et son éclat est tel que toutes les armures, tous les masques en sont faussés.
Ce que la main a pris dédaigne même de prendre la forme de la main,
Ce qui a été compris n’existe plus,
L’oiseau s’est confondu avec le vent,
Le ciel avec sa vérité,
L’homme avec sa réalité.

Paul ÉLUARD
Recueil : « Nouveaux Poèmes »
Alfred_Stevens_-_La_Parisienne_japonaise - wiki
Alors que nous habitions les contre-allées du Bois d’Amour, double espoir, la fontaine de la place ne put se retenir de montrer son jeu d’eau, modeste abreuvoir fréquenté par un cheval sauvage, chevalier de la licorne miraculeuse, maîtresse de ballet de la troupe de l’ô paiera. Mouvance aux deux visages que le tant des cieux rise porte en vents favorables d’une chanson célèbre ou moins porteurs selon les jours de panne. La carte à jouer, quant à ailes, gardant tous jours (de paye ou non) sa reine tête-bêche pour l’atout coeur de son valet. Ô mon beau miroir dis moi, tu me trouves label d’ici ou pas du moment qui sied ? Dis-moi twoo. Je ne suis assurément double qu’entre les bras du nid des cuisses de chui là que j’aime, mon Autre unique, parce que nos différences nous unissent, sans deal,  pour plus de complémentarité. C’est simple, humain jusqu’à l’os, redis moelle-le en me dénouant c’técharpe de la taille, que tu me vois sortir du kimono bleu en état de vérité intégrale. M’aime que l’éventail se tirera tout seul sa fugue musicale quand tu m’éplucheras la marguerite, en vrai jardinier de Lady dont la chatte hurlait. Un jour d’élection aux interrogations multiples, on va pas se tirer une balle dans l’pied. Ce sera assez tôt ce soir pour savoir. En attendant aimons-nous du m’aime reflet comme si le bonheur ça ne dépendait avant tout de comment on le fait Toi et Moi mon Coeur.
Niala-Loisobleu – 23 Avril 2017
(La parisienne japonaise – Peinture d’Alfred Stevens)

IL ME TARDE


IL ME TARDE

Ces derniers mots que tu m’as dit, je me les passe en boucle appuyé au balcon des demains, en scrutant au loin ce qui  ce soir fera ou non deux mains. Tout nage dans la non-réponse encore faite à la PROMESSE. Peinte au cuir chaud de ta peau, elle se promène seule en mer. Où ? Quelque part sans avoir laisser le moindre repère d’un reçu cinq sur cinq. Mes pores loin d’avoir brulé leurs derniers vaisseaux s’essuient Mélody Nelson, en grillant les feux d’étthers craquelés. Par la fente du créneau qui nous relie, me voilà qui serpente au torrent de ton col, chacun son tour en tandem appuyant sur les manivelles pour se monter en danseuse, la tête dans le guidons-nous que rien ne se perde. Tudieu heureusement que t’as un double plateau, me v’là qui te monte dans l’abîme à re-culons, à qui qu’aura gagné l’étape en premier pour aller passer la nuit à l’ô tels. Ce que je vais peindre aujourd’hui tiendra notre figuratif en abstrait. Expression m’aime du souffle retenu, qui n’a d’autre chance d’être entendu que par la magie du parfum qu’il exhale. Les fleurs de la fenêtre en ont le pouvoir.

Niala-Loisobleu – 23 Avril 2017

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L’Appel de l’Oiseau (Promesse)


L’Appel de l’Oiseau (Promesse)

à l’eau à l’eau à l’eau


à l’un une main tient le rang
route de cendre courbe le temps
contre bec écrasé
pas de fuite
enroulé en cercle
sous la peau repliée
tu es dedans

les gouttes à la renverse
l’œil sous la nuit
le blanc à côté
le temps blanc
temps balance silence
ascendance ta bouche
je n’existe plus
mains en rang
cendre du temps
contre fuite versée
dedans l’accroc
tu es dedans
ligne contre courte
sous la peau repliée
à l’eau à l’eau à l’eau
enroulée sous le bec
silence à l’eau renversé

rythme de l’eau
d’un pas l’eau
vent d’une main
sous l’aile la route
où l’œil est cendre
courbe le temps
je suis un ligne
je cherche contre
bec écrasé
pas de fuite une sphère
un cercle enroulé
se repliant sous la peau
pas de fuite tu es dedans
temps de l’accroc
se renverse les gouttes
à goutte de l’air
et l’œil d’un nuit
sous la courbe à coté
le temps blanc
silence rythme ascendant
je n’existe pas
sans ta bouche

Philippe Vallet

Alexandre de Riquer - L_appel de l_oiseau via colourthysoul.tumblr.com

De l’arbre tu

l’écorce tend l’oreille

gravé le coeur saigne

d’un noir geai-bleu

faisant absence

A l’horizon de tes épaules

je remonte

au tombé de tes seins

mano a mano

Lourds, lourds, lourds

je m’y balance

retenu par tes cordes d’aisselles fleuries

je ne suis plus qu’une spirale

que ton ventre ascensionnel

dresse

à la crête humide du cri

Niala-Loisobleu -22 Avril 2017

(L’appel de l’oiseau – Peinture d’Alexandre de Riquer)

TAIN DE PROMESSE


TAIN DE PROMESSE

Est-ce la matière à couleur
que tu attends
corsage ouvert
quelques grains de sel dans la paume
ou la banda et ses cuivres coiffée de bérets rouges
Est-ce le temps que tu relayettes
dans la grotte de ton ventre
en posant tes mains d’ocre aux parois
les deux seins tremblants
devant la horde sauvage des hommes
Est-ce moi que tu retiens
noeud d’union qu’une promesse fila
dans l’haleine d’une odyssée
au dur métier de vivre dans les marées de larmes
corps enquillés pour ne plus dessaler
Le jour de demain se pouvant aussi bien nuit à huis clos
qu’appareillage à la découverte d’un espace libre hors naufrage
il sera
ce que Nous
en aurons faits, sortis de l’isoloir intime
Niala-Loisobleu – 22 Avril 2014
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PROMESSE 1


PROMESSE 1

Les machinations du Sable (extrait)

 Tu n’es pas en colère
Mais tu n’es pas un homme sans colères

Qui va au milieu de ses sables
Perdu au cœur de sa propre sciure –  sont-ce les copeaux de ta vie qui s’émiettent sous tes pas en grains incandescents pour te rappeler les bruits oubliés de tes brisures ou les graines de vie qui ruinent l’espoir d’une mort certaine

*

Ancré dans le duvet de tes propres cendres
tes pieds s’enfoncent dans le sable des certitudes diluées d’où tu renaîtras droit blanc comme un squelette de phosphore illusoire sémaphore comme une amphore perdue au milieu des ruines d’une incertaine aurore
parfois la pensée a la blancheur d’un squelette et les mots l’épaisseur de la chair

Dans les sables noirs de ta vie
il est une aube qui ne dira peut-être jamais son nom d’étoile
si tu n’étends les mensurations de ton esprit étriqué
pour entrer dans la grâce de l’inconnu

*

Cet homme qui écrit de ses pas un nom évanescent sur l’ardoise des sables reviendra-t-il un jour de pluie ou de grêle brûlante
Se souviendra-t-il de ses voies plurielles et entrecroisées
Se reconnaîtra-t-il dans cette immensité sans souvenirs
L’homme des sables feuillette sa vie sur la table rase et jamais pleine et toujours nouvelle de la vie

*

Errance
inconstance
turbulence
la cadence de l’impénitence
depuis des siècles astreints au mouvement perpétuel
et cela n’est pas pour finir bientôt
les hommes bleus du désert marchent
le cœur lové dans le délire circulatoire de son désert affectif et dissertant sur l’impossible haine de la vie

*

Le désert qui s’étire devant éveille en toi des souvenirs inguérissables et dessine en silence une nature féérique qui est loin d’être une évidence poétique
Marche
Cette guerre que tu mènes contre la nature accentue la beauté des dunes ondulées sous tes pas trébuchés.

*

VA
ta foulée irrégulière et monotone
absente à force de martèlement
marche sur les sables mouvants de tes souvenirs abîmés
sur cette terre incendiée qui t’appelle sans espoir de retour
Souffrant comme un esclave soupire
après l’ombre ou le forçat après la trêve
l’homme expire et où est-il

*

Comme l’aveugle qui lacère les plis de la nuit ou la barque qui fend les eaux orageuses dans le noir silence l’homme transi et disjoint agrippe les lambeaux d’espoir
Ceux qui ont apprivoisé le désert ont conquis l’éternité
la liberté y a l’ampleur de la lumière
ce qui manque à l’imagination dans l’enclos de la raison

*

L’océan de sable crayonne l’infinie courbe des dunes qui se prélassent avec nonchalance leur dos gondole pour faire des vagues géantes, longues, lisses et lasses à la beauté sulfureuse de cuisses déharnachées
De tes regards éperdus tu saisis toute la distance qu’il te faut encore courir avant la tempête de la nuit
Que nulle part ailleurs les ténèbres sont menaçantes et le jour si fort comme au désert – le danger éclaterait de partout comme une averse impromptue qui tombe promptement en trombes
Mais à quoi bon la peur de mourir quand le vent qui siffle assèche la peau les os

Un vieux grillon aux élytres noires crie son esseulement – le sable chaud se glace tout d’un coup le froid est maître de la nuit comme l’est du jour le soleil

*

Le cactus fier et majestueux
Tend ses multipliés épineux adipeux
Pour implorer du ciel quelle clémence
Le désert est triste et vaste comme un océan de sel
On y est si près des résonnances mythiques et élégiaques de la mer
La vie ralentit son pas fou sur des ombres ratatinées
Tourmentée par un soleil acharné

Et comme on peut se sentir vain
Homme dans la création foisonnée
Le sable des souvenirs moisis s’entasse dans les couloirs noirs de la mémoire où l’amertume entretient ses racines de plante vivace.
Les pas que tu allonges ne t’avancent guère plus loin
D’où vas-tu et où viens-tu

*

Et c’est ici le paradoxe de ta folle randonnée
La foulée propulse toujours plus loin creuse un cheminement vers l’inconnu du monde et engendre derrière le tracé d’un potentiel retour
L’amont appelle l’aval et les deux se tiennent inséparables

*

Espace horizon le désert est fascinant
et par sa raideur terrifiant
une oasis y est un mirage aqueux au milieu d’une réalité de feu
une exception qui survit au creux d’un songe de sable
comme une espérance tremblée au fond de l’âme

*

Il y a pourtant plus aride que le désert rouge d’Australie
c’est l’esprit cuit à point au foyer des préjugements
ou le galet durci d’un cœur chauffé à blanc par la froideur de la haine
ou la raison prise au piège des isthmes idéologiques – les mondialismes fondamentalismes intégrismes
les terrorismes angélismes intégritéismes et autres humanitarismes
tous ces paradigmes de l’infécondité des temps passés et présents

Ce qu’il faut combattre dans chaque religion et qui est en chaque homme c’est justement cette dérivation propre en is(th)mes qui est une dérive hystérique.

*

Les yeux rivés sur l’éternellité de ta rage de vivre d’aimer de vaincre avance vers le goulet ouvert sur le temps sans fond et sache que ces larmes gaspillées n’auront pas séché que d’autres inonderaient déjà les rainures creusées sur tes joues.

*

On l’a dit, mais est-ce vrai, c’est l’espoir scintillé d’une oasis qui dit la beauté du désert. Ce poème de sable sans fin que tu traverses comme une ligne de fuite est un réservoir de promesses fossilisées. L’étendue exquise le tournis – ou est-ce le contraire ?
Quand il fait feu de toutes parts, l’espoir d’une oasis rend le désert plus beau encore. La soif devient un simple compagnon de route. Fidèle d’une inquiétante  loyauté. Mais l’étendue seule rend le vertige doux.

*

Le Sahara le Kalahari le cœur de l’homme échancré par la haine et la peur de l’autre ont certainement les mêmes économies – et la rugosité.

*

Homme ridicule fourni parmi les sables infinis de la vie ombre sans corps temps sans histoire échoué dans ce vide plein de Dieu tes heures heurtées s’écoulent avec monotonie
Mais chaque désert a ses oasis même si tes déserts à toi te semblent sans espoir d’eau sinon celle qui sourd des geysers de ton cœur trahi
Que faire des désirs qui naissent dans la nudité de ce lieu cimetière de vents et de sables qui brouillonnent ton cœur d’insomnies invaincues

*

Homme hombre
Tes pas redoublés s’enfoncent dans les rainures des chemins de dunes
Ta foulée a beau se faire ample
Tes pas sont toujours à l’étroit assurés même de sombrer dans le vide
Tes pas scandent leur litanie et ton rayon de jeu ne passe guère ta conscience
Tu tomberas à coup sûr dans le tourbillon de ta propre tautologie
Ombre qui s’en va à vau sable nulle part (ailleurs) que la tienne te tend un bras ami ou armé
Creuse le sable de ton cœur il est sûrement un chemin inédit

*

Le désert est un lieu-temps où le temps se distend et l’espace dure
le désert est un vaste champ de ruines un chant dévasté en plein vent
où l’homme mène une lutte d’épuisement de poussière et de sable

*

Un vol d’oiseaux déchire le ciel sans fond
Sont-ce les nettoyeurs du désert qui réclament le dépôt immédiat de ton âme sur le matériau fossile de ce lieu horizon
Tu as posé le talon sur ce filet de sable aux mailles béantes et la trappe sur ta route sans chemin se referme sur ta cheville
Elle ne tardera pas à t’ensevelir à moins de quitter le poste de spectateur de ta vie

*

Vas dans ta claudication solitaire
peut-être où se trouve le salut
vois-tu de tes regards affamés quelque lamproie accommodée
quand le soleil dans ses éclats de lampyre dévoile les courbes sereines des lames de sable qui s’étendent à l’infini
la vie qui au loin t’appelle ne te laissera pas le temps d’aimer ces lieux fascinants et terrifiants de féérie

*

Qui es-tu homme des vents galet brûlant errant roulant tes désirs de pierre
ton pas hésité est une prière évaporée dans ce temple aride et sans bout
où vas-tu dans cette intime solitude qui te colle au pas et remplit tes silences crevassés de chants de ruines
tu claudiques preuve que tu ne boîtes pas que tu passes ton chemin comme une étoile va s’étreindre dans les voies lactées et inexpugnables avec les ténèbres sidérales

*

Où vas-tu de ce pas précipité
et d’abord d’où pars-tu pour t’atrophier
dans ces flots de sable où les rêves d’eau d’un coup
se muent en cauchemar de feu de soif de faim
connaîtras-tu en ce lieu immense le bonheur
de boire après avoir eu soif

*

Il faut sonder ta pensée jusqu’à pleine saisie de l’ineffable qui se déploie sous tes yeux mais cette mer salée et immobile ne gardera pas le souvenir de ton pas haletant
Contemple les fenêtres de Dieu et cueilles les pépites du soleil qui fuit à l’horizon
Tu te crois touriste tu es flâneur
Fétu de sable sur la paille dorée des dunes
Un lieu de ruines un lieu aride avide torride à l’horizon strié de cris d’hyènes qui guettent l’heure fatidique où tu poseras fatigué ton bâton de pèlerin vaincu dans tes inassouvissements

la vie aspirée par la lente seringue du temps

*

Un serpent s’efface dans la dune laissant sur le sable une trace qui te tente. Se souvient-il des temps où il allait sur ses pattes avant d’être aplati de tout son long Ce tout premier rhéteur a tracé une voie mentie à une descendance innombrable.

*

Le désert se déploie à perte de voies et les voix mêmes se confondent dans leur propre écho.
Ombres portées sur les sables les pèlerins aux corps tremblants suivent l’appel de l’horizon si proche et intouchable.

*

Tends l’oreille et ouïs le vaste silence de cette immense voyelle sonore
Le désert parle plusieurs langues l’amour la paix la dilatation de l’être La violence qui se greffe sur chaque grain de sable Le chaud le froid la beauté des dunes alanguies au milieu de l’horizon Partout le temps s’involue pris dans son propre vertige Le ciel n’est pas un couvercle lourd c’est un voile bleu tinté de nuages blancs et secs qui ouvre sur l’inédit et l’ineffable

*

La soif qui assèche la langue est la seule évidence qui rappelle les corps perdus dans les riens arides de cette poussière renouvelée Le vent habile manège soulève de vifs espoirs de fraîcheur et s’acharne à effacer toute trace de mémoire de tes pas brûlés sur le sable C’est le poème d’une fin probable et d’un départ prometteur Le désert est une promesse poétique et terrible Une prophétie dont l’épiphanie inquiète plus qu’elle ne rassure.

*

Au fil de la traversée des voix fusent
Si l’on y croit des voies s’ouvrent
Et l’écho l’onde du silence se heurte s’amplifie rebondit sur les formes plurielles des sables ou sur les épaves de navires naufragés qui rappellent que ces lieux furent arrosés
Graviers Alluvions
Débris de chair polis par les vents
La traversée du désert est une équipée terrifiante
Une marche lente où le temps devient éternité

*

Il faut résister aux courants qui noient ou électrocutent et revenir en avant pour faire triompher les bonheurs simples et la fascination des éléments dans leur présence/absence

*

La vie est un itinéraire de sable
Un voyage sans destination initiale
Le désert un naufrage de sables qui dessine sur les délinéations du sol des dunes aux contours de femmes éphémères
La lumière fulgurante omniprésente et brûlante effrite le son et perd le regard

Univers mystérieux où la somptuosité de l’immensité écrase tout autre boniment le désert est plongé dans la lumière éternelle et l’horizon qui de loin en loin s’efface s’écrit dans le même mouvement

Le désert est tout à la fois début et fin vie et mort
Lumière aveuglante jeux d’ombres et de lumière
Les heures se traînent en un cortège infini

*

Toi qui croyais fuir La rumeur Le mécontentement populaire La guerre des mots qui volent comme des balles sifflantes
Te voilà assigné à solitude seule demeure où rien ne croît sauf l’évidence du vide qui se creuse dans ta tête ton cœur troué ton esprit béant

*

Voyageur
Passager
Déambulateur qui troue de ses rêves les volutes de sable
Tu apprends enfin l’art de l’essentiel
À te soustraire à la loi du superficiel à savoir que tous les paradis artificiels ne sont qu’artificiels

Et si ton ombre s’allonge devant ce n’est pas pour dire d’autres dimensions qu’elle n’atteindra pas
tes pas essoufflés déjà viennent se coller à ta silhouette pour te rappeler tes faux départs tes épuisements tes écroulements
tu n’es jamais arrivé n’étant jamais parti
hors de toi

*

Tu échéances la perte
Tu échelonnes le déclin  mais le déclic déjà est déclenché
Tu échancreras encore un cœur ou le duvet soyeux de la vie
Mais tu sais très bien que le sursis est une corde qui craque au-dessus de la fosse qui offre si heureusement ses entrailles au proscrit

*

L’horizon est tombé se lèvera-t-il sur d’autres mondes
tu n’as fait qu’un petit tour du rond-point de ta conscience
et te voilà encore perdu dans les détours d’une histoire
l’amour dont on ne sait s’il existe ou s’il faut l’inventer tient-il de la physique ou dit-il la négation du déterminisme
car à peine commencé tu es maintenant au point de chute l’effroi
la terreur sont plus sûrs compagnons et tu sais les épouvantements des fins de parcours
l’obscurité qui envahit comme une nuée ardente

*

La vie s’exfolie les hommes comme des feuilles
tombent – deuil
de l’arbre de la vie
derrière les plus paisibles nuages s’élèvent de silencieuses tempêtes
Mais le silence ne couvrira pas d’absence le surgissement de la parole qui échappera à l’épuisement du vécu par le mouvement.

Dans ce monde parcouru d’un frisson d’hébétude seule la distension de l’être personnel qui suit l’appel aval (à val) des pentes déclives au-delà des délinéations telluriques offre la possibilité d’une insertion dans le cycle universel. Ton pas se mouvra en une dynamique qui déplace les tracés pour t’arracher à l’entrave charnelle. Mû par les démangeaisons d’itinérance en ce monde de références résiliées tu suis un trajet hypnotisant dans la quête frémie de la plénitude de l’exister.
Tu sais que seul le mouvement parvient au possible.

Jean-Claude Abada Medjo

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Promesse 1 – 2017 – Niala – Acrylique sur canson aquarelle, encadré s/verre 40×50

Et après t’être mordu l’Adam

dans une humanité aux sables mouvants

s’il te reste un grain de cette

« Promesse »

faite dans le secret de toi-m’aime,

sème-le immédiatement

dans le seul sillon fertile  que tu connaisses

avant qu’il ne t’échappe à son tour

Niala-Loisobleu – 21 Avril 2017

Devant la mer, un soir


Devant la mer, un soir

Devant la mer, un soir, un beau soir d’Italie,
Nous rêvions… toi, câline et d’amour amollie,
Tu regardais, bercée au cœur de ton amant,
Le ciel qui s’allumait d’astres splendidement.

Les souffles qui flottaient parlaient de défaillance ;
Là-bas, d’un bal lointain, à travers le silence,
Douces comme un sanglot qu’on exhale à genoux,
Des valses d’Allemagne arrivaient jusqu’à nous.

Incliné sur ton cou, j’aspirais à pleine âme
Ta vie intense et tes secrets parfums de femme,
Et je posais, comme une extase, par instants,
Ma lèvre au ciel voilé de tes yeux palpitants !

Des arbres parfumés encensaient la terrasse,
Et la mer, comme un monstre apaisé par ta grâce,
La mer jusqu’à tes pieds allongeait son velours,
La mer…

… Tu te taisais ; sous tes beaux cheveux lourds
Ta tête à l’abandon, lasse, s’était penchée,
Et l’indéfinissable douceur épanchée
À travers le ciel tiède et le parfum amer
De la grève noyait ton cœur d’une autre mer,

Si bien que, lentement, sur ta main pâle et chaude
Une larme tomba de tes yeux d’émeraude.
Pauvre, comme une enfant tu te mis à pleurer,
Souffrante de n’avoir nul mot à proférer.

Or, dans le même instant, à travers les espaces
Les étoiles tombaient, on eût dit, comme lasses,
Et je sentis mon coeur, tout mon cœur fondre en moi
Devant le ciel mourant qui pleurait comme toi…

C’était devant la mer, un beau soir d’Italie,
Un soir de volupté suprême, où tout s’oublie,
Ô Ange de faiblesse et de mélancolie.

Albert Samain (Recueil : Le chariot d’or (1900))

Un moment que la chandelle éteinte, garde son impression pérenne quelque part en elle. Le premier de PROMESSE revint allumé d’absence, j’ai repeins une heure en corps mais en dehors des lunettes du serpent à sornettes. Habité d’un sentiment de complicité en demande, seul égaré dans le dédale versatile du dernier qui passe. Double je contraire à l’engagement. Je suis entier., comme la mer.

Niala-Loisobleu – 21 Avril 2017

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DES PAUSES SANS POSES


DES PAUSES SANS POSES

Mes doigts se pausent d’avoir beaucoup gratté de ma guitare, depuis ce matin, des mots de pensée très rapprochée. Seuls les murs, surtout ceux des autres, ont pu être d’un blanc  effleurant l’absence. La peinture n’a pas failli à sa PROMESSE. Rien d’éteint au centre du sujet choisi. C’est dans l’intégral que je communique, pas dans un genre rencontre de trottoir. Il y a matière à s’investir dans ce passage de vie. Le sérieux a du grave plein les neurones pour qui en possède. Sans perdre la légèreté qui équilibre la part mélodramatique du quotidien, les événements proches qui s’avancent me fixent depuis leur part d’histoire humaine. Quelles bêtises seront faites Dimanche, suspense total.

Peindre comporte en filigranes une partie non négligeable de réflexion. Le nouveau thème que j’entame en moins dépourvu que jamais. Le rendez-vous qu’annonce cette série a une idée responsable particulièrement forte. L’aboutissement, l’espoir, le rêve et la réalité se fondent en une m’aime matière: l’Amour.

Pas un pari, un engagement sérieux qui se veut que Bleu Naissance.

Niala-Loisobleu – 20 Avril 2017

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