FENAISON D’INNOCENCE


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FENAISON D’INNOCENCE

Pendues en lambris brumeux

les vieilles chandelles plus de mèche avec hier

cirent la froideur d’un extérieur se tenant bien caché

La charrette a saigné l’herbe tendre

de deux ornières

tirée d’une sève de sanguignon

Vers est rouge

faites vos je

on ne passe plus

Déguisé en art régné

un mille-pattes bleuit l’arcade sans source y est du plus courant

Qu’importe les cris des musettes, les musiques des vins blancs, les vagues en remous de bulles pas pâles, les champêtres matins d’orages crevés au bord d’une éponge à effacer la craie d’un calcaire de tartre à la crème, les foulures de chevilles, les entorses de tenons, la petite mort t’aise à héler le rabot pour tirer la languette de la chevillette qui chérira des membres unanimement unanimes. Manifestement solide air. Une cabane au retrait de l’alinéa, hors marge, la note « Très bien, ne peut mieux faire »

C’est du silence

un immense assemblage

selon que tu seras puits sang ou misérable amant de passage

Coeur croisé

le rouge-gorge

a chanté.

Ah que la lune est belle, vierge de squats indélicats

Vive la marée !

Ma campagne-maritime est à l’amer des navigants

Petit grain bleu-horizon

la pelle ouvre un sillon

pour germer l’innocence ailleurs

qu’au sillon de la fusion sans combinaison

Niala-Loisobleu – 22 Septembre 2016

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10 réflexions sur “FENAISON D’INNOCENCE

  1. L’innocence

    Beau fantôme de l’innocence,
    Vêtu de fleurs,
    Toi qui gardes sous ta puissance
    Une âme en pleurs !

    Ô toi qui devanças nos hontes
    Et nos revers,
    Es-tu si grand que tu surmontes
    Tout l’univers !

    Le reste, comme la poussière,
    S’est envolé,
    Devant le feu de ma paupière
    Tout s’est voilé,

    Tout s’est enfui, flamme et fumée,
    Tout est au vent ;
    Toi seul sur mon âme enfermée
    Planes souvent.

    Pour courir à ta voix qui crie :
     » Éternité !  »
    Pour monter à Dieu que je prie,
    J’ai tout jeté.

    La nuit, pour chasser un mensonge
    Qui me fait peur,
    Ta main, plus forte que le songe,
    Étreint mon coeur.

    Quelle absence est assez profonde
    Pour te braver,
    Quand ton regard perce le monde
    Pour nous trouver ?

    De mon âme ont jailli des âmes
    Dignes de toi :
    Au milieu de ces pures flammes,
    Ressaisis-moi !

    Beau fantôme de l’innocence
    Vêtu de fleurs,
    Oh ! Garde bien en ta puissance
    Notre âme en pleurs.

    Marceline DESBORDES-VALMORE

    Nouée dans la croix du ruban, l’innocence poursuit son chemin.
    Merci Célestine.

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  2. Parfois, comme ce soir, je te lis et tu m’emportes si loin dans les émotions qu’aucun mot ne peut dire cet espace 💙

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    • Les Djinns

      Murs, ville,
      Et port,
      Asile
      De mort,
      Mer grise
      Où brise
      La brise,
      Tout dort.

      Dans la plaine
      Naît un bruit.
      C’est l’haleine
      De la nuit.
      Elle brame
      Comme une âme
      Qu’une flamme
      Toujours suit !

      La voix plus haute
      Semble un grelot.
      D’un nain qui saute
      C’est le galop.
      Il fuit, s’élance,
      Puis en cadence
      Sur un pied danse
      Au bout d’un flot.

      La rumeur approche.
      L’écho la redit.
      C’est comme la cloche
      D’un couvent maudit ;
      Comme un bruit de foule,
      Qui tonne et qui roule,
      Et tantôt s’écroule,
      Et tantôt grandit,

      Dieu ! la voix sépulcrale
      Des Djinns !… Quel bruit ils font !
      Fuyons sous la spirale
      De l’escalier profond.
      Déjà s’éteint ma lampe,
      Et l’ombre de la rampe,
      Qui le long du mur rampe,
      Monte jusqu’au plafond.

      C’est l’essaim des Djinns qui passe,
      Et tourbillonne en sifflant !
      Les ifs, que leur vol fracasse,
      Craquent comme un pin brûlant.
      Leur troupeau, lourd et rapide,
      Volant dans l’espace vide,
      Semble un nuage livide
      Qui porte un éclair au flanc.

      Ils sont tout près ! – Tenons fermée
      Cette salle, où nous les narguons.
      Quel bruit dehors ! Hideuse armée
      De vampires et de dragons !
      La poutre du toit descellée
      Ploie ainsi qu’une herbe mouillée,
      Et la vieille porte rouillée
      Tremble, à déraciner ses gonds !

      Cris de l’enfer! voix qui hurle et qui pleure !
      L’horrible essaim, poussé par l’aquilon,
      Sans doute, ô ciel ! s’abat sur ma demeure.
      Le mur fléchit sous le noir bataillon.
      La maison crie et chancelle penchée,
      Et l’on dirait que, du sol arrachée,
      Ainsi qu’il chasse une feuille séchée,
      Le vent la roule avec leur tourbillon !

      Prophète ! si ta main me sauve
      De ces impurs démons des soirs,
      J’irai prosterner mon front chauve
      Devant tes sacrés encensoirs !
      Fais que sur ces portes fidèles
      Meure leur souffle d’étincelles,
      Et qu’en vain l’ongle de leurs ailes
      Grince et crie à ces vitraux noirs !

      Ils sont passés ! – Leur cohorte
      S’envole, et fuit, et leurs pieds
      Cessent de battre ma porte
      De leurs coups multipliés.
      L’air est plein d’un bruit de chaînes,
      Et dans les forêts prochaines
      Frissonnent tous les grands chênes,
      Sous leur vol de feu pliés !

      De leurs ailes lointaines
      Le battement décroît,
      Si confus dans les plaines,
      Si faible, que l’on croit
      Ouïr la sauterelle
      Crier d’une voix grêle,
      Ou pétiller la grêle
      Sur le plomb d’un vieux toit.

      D’étranges syllabes
      Nous viennent encor ;
      Ainsi, des arabes
      Quand sonne le cor,
      Un chant sur la grève
      Par instants s’élève,
      Et l’enfant qui rêve
      Fait des rêves d’or.

      Les Djinns funèbres,
      Fils du trépas,
      Dans les ténèbres
      Pressent leurs pas ;
      Leur essaim gronde :
      Ainsi, profonde,
      Murmure une onde
      Qu’on ne voit pas.

      Ce bruit vague
      Qui s’endort,
      C’est la vague
      Sur le bord ;
      C’est la plainte,
      Presque éteinte,
      D’une sainte
      Pour un mort.

      On doute
      La nuit…
      J’écoute : –
      Tout fuit,
      Tout passe
      L’espace
      Efface
      Le bruit.

      Victor Hugo

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  3. Le hurlement de mon cœur assourdit le silence qui m’enveloppe…
    Je suis la nuit sauvage
    Le gouffre et l’angoisse
    Folle désespérance
    Sarabande animale
    Pourtant l’orient
    Prédit l’aube à venir
    Et le cri rauque
    Devient chant d’espoir…
    Merci 💋

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