Simplement


Simplement

Ce vent au regard direct quand il me colle ne serait-ce que l’idée de tes cheveux aux rubans de ta canne, tu nous déroules la route par les chemin de garenne. Dire comme le fourbi des quartiers pourris où les pestilentielles remontées vaseuses du trafic dealent leur merde sont mises au rencart. Sans que toutefois on puisse s’en laver définitivement. Mais au moins s’en défaire le regard. Les escaliers de la Butte se sont fait piquer le funiculaire . Quand on allait se laver au Bateau-Lavoir et que tu posais nue, je peignais des histoires blanchisseuses qui ignoraient le fric noir. Tes seins sur le Tertre ça m’inspirait autre chose qu’un amoncellement d’yeux bridés déboulant en autocars. Et j’te parle pas de la gare d’Orsay où au terme d’une chute en patins, j’ai vu le trésor que tu cachais dans ton absence de p’tite-culotte. Ben j’m’en suis jamais remis, j’en tremble en corps chaque fois que j’y retourne.  Depuis que nous avons laissé la ville aux provinciaux on s’est appris à devenir sauvages comme jamais. M’aime qu’en me taillant la fourche de tes jambes tu m’as appris à nous défendre au lance-pierre. On se met des collets, on pêche à la main et on chasse les promoteurs. Depuis, ce que tu sens je le garde aux ongles. C’est fauve comme un Matisse des épaules à l’aine. Rien à voir avec le sinistre outre-noir. C’st pas dur, mon Coeur, y te monte les étiages quatre à quatre quand tu passes en mode crue. J’aime. Tout est sec dans ce monde. La façon que les gens ont de plus te dire bon jour ça me révolte. Faites des voisins qui disent. Oh l’hypocrisie ! Je crois qu’ils vont démolir les statues de Jules Ferry. La rentrée c’est pour bientôt, sans qu’on ait corrigée l’ignorance du français. Pour y remédier , à bout de souffle de réformes, d’aucuns seraient partisans de le remplacer par l’arabe. Y a un voile sombre qui dégringole sur le pont. Je reste tel à t’aimer. Simplement.

Niala-Loisobleu – 24 Août 2016

 

 

4 réflexions sur “Simplement

  1. Les rues mentent effrontément, seules leurs fariboles de complaisances, leurs trottoirs racoleurs et leurs vitrines à dames de dents disent hélas la stricte vérité…

    Merci Didier.

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  2. Bohême, Montmartre et petites amours passagères, baisers volés dans les escaliers de la butte
    Superbe texte, un brin de nostalgie parcourt l’échine. Le sinistre outre noir peut aller se brosser…Et la chanson de Sheller qui bande-son. C’est pas degueu. Un billet qui m’enparise à l’avance…
    ¸¸.•¨• ☆

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  3. T’as les rousseurs d’Estérel aux trottoirs Méditerranéens pour aguicher ta vallée du Rhône au rendez-vous du delta. Moi j’ai tout le panel du banc de l’écailleur, un foutu casse-croûte avec une bouteille de blanc et du beurre bien salé. Alors qu’est-ce qu’on irait avancer le jour de notre fin en allant s’aliéner au pôle hueur de mes deux. Hein tu veux me dire Célestine ?

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