J’suis un Parasite


J’suis un Parasite

Le kiosque à journaux est là, ses offres de croisières, appartements à louer, échanges, fausses nouvelles, soleil sous les palmiers dans un air de franchise telle que ça explique le classement du site dans la racole de ce trottoir où le vent glisse son quotidien du matin au soir.

En se levant ce matin là, les idées toutes faites en pense-bête, fondent comme le beurre de la tartine au contact de la déconfiture du regard de son vis-à-vis. Entre eux passe le vent glacial qui souffle au dehors de ce nid douillet ne menant jamais son éclosion à terme.

Qu’est-ce qu’un couple-modèle  sinon ce qui boîte le plus de perlimpimpin, la pochette surprise  ne requérant que peu d’imagination et beaucoup de faire semblant.

Pourtant elle l’aimait, lui aussi d’après…mais ça c’était avant. Une autre histoire qui n’a rien eu à voir avec l’amour… Ce qu’elle en a dit ne se l’est jamais prononcé qu’en monologue, s’adressant  pas à l’Autre en tant que ce qu’il est, juste à un qui sert , dans ce que ça lui donne l’impression de jouir de l’instant. Juste avec la différence tenant au genre, pour lui c’est itou pareil.

La robe qui lui agaçait le désir chaque fois qu’elle passait devant la vitrine, est là, accrochée dans la énième section du cimetière de sa penderie, au-dessus des quantités de chaussures qui ignorent le but de ses pieds.

Lui sa grosse voiture qui brilLe plus que celle du voisin, elle a démâtée à la première vague du twoo terrain. Rien qu’un 4×4 que dote de tir aux pigeons petits poids.

Puis qu’on est fourbes de vrai, on va pas reconnaître les dégâts collatéraux des môminards, déjà qu’en les faisant on a pas forcément pris plus son pied que dans les tirs à blanc, fais pas chier.

Elle va s’inscrire dans un club de rencontre avec soi-même. Lui dans la musculation, il compte sur la gonflette pour arranger tout ça. Enfin, si c’est pas gratuit, parce que ce qui se donne ne vaut rien à leurs yeux. Ils leur faut du must au prix fort. Cette sensation libertine du masque cachant son visage aux hommes qui monôment la femelle solitaire. Une vie SPA dans laquelle on se jette en chiens avec le sentiment du Maître. A l’été, on attache les gosses à l’étape d’un arbre sur la route.

Partir est-ce pour arriver ?

Bof le cynisme ne se complique pas l’avis avec chat.

Il rééquilibre les maux de tête et les remords de l’infériorité sans coup férir.

Ma gerbe ne prouve qu’une tâche malodorante au sol de la pièce commune : la marginalité qui me caractérise.

J’suis un parasite.

 

Niala-Loisobleu – 03/05/16

 

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6 réflexions sur “J’suis un Parasite

  1. Un parasite qui ressemble grave à des millions de gens qui se fourvoient dans des cages trop étroites sans avoir le courage d’en sortir…
    Super texte l’oiseau bleu !
    ¸¸.•¨• ☆

    Aimé par 1 personne

    • Ben oui t’as raison, c’est pour ça que l’histoire me fait gerber…ah Célestine j’ai pourtant du sang net dans mon accordéon pourquoi qui nous leucémise l’érection ?

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  2. Avec sa gueule de mode, j’ai la tripe qui fait gastro, merde tu parles d’un bordel quand t’es sans papiers…

    Merci carnetsparesseux

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  3. Baillant au Corneille, on vit des hommes de rien, l’aube d’un couchant autour du cou, tirer le gui à la serpette pour rejouer la tragédie du Druide genre chie mène. Un groupe de casseurs de vertus glissé entre Jaurès et la République n’ayant d’autre avenir que de briser la Nation, en correspondance d’une nuit à dormir de boue.
    Putain d’histoire beatricelise !

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  4. LA JOLIE ROUSSE

    Me voici devant tous un homme plein de sens
    Connaissant la vie et de la mort ce qu'un vivant peut connaître
    Ayant éprouvé les douleurs et les joies de l'amour
    Ayant su quelquefois imposer ses idées
    Connaissant plusieurs langages
    Ayant pas mal voyagé
    Ayant vu la guerre dans l'Artillerie et l'Infanterie
    Blessé à la tête trépané sous le chloroforme
    Ayant perdu ses meilleurs amis dans l'effroyable lutte
    Je sais d'ancien et de nouveau autant qu'un homme seul
        pourrait des deux savoir
    Et sans m'inquiéter aujourd'hui de cette querre
    Entre nous et pour nous mes amis
    Je juge cette longue querelle de la tradition et de l'invention
                   De l'Ordre et de l'Aventure
    
    Vous dont la bouche est faite à l'image de celle de Dieu
    Bouche qui est l'ordre même
    Soyez indulgents quand vous nous comparez
    A ceux qui furent la perfection de l'ordre
    Nous qui quêtons partout l'aventure
    
    Nous ne sommes pas vos ennemis 
    Nous voulons vous donner de vastes et étranges domaines 
    Où le mystère en fleurs s'offre à qui veut le cueillir 
    Il y a là des feux nouveaux des couleurs jamais vues 
    Mille phantasmes impondérables 
    Auxquels il faut donner de la réalité 
    Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait 
    Il y a aussi le temps qu'on peut chasser ou faire revenir 
    Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières 
    De l'illimité et de l'avenir 
    Pitié pour nos erreurs pitié pour nos péchés 
    
    Voici que vient l'été la saison violente
    Et ma jeunesse est morte ainsi que le printemps
    O Soleil c'est le temps de la Raison ardente
                                 Et j'attends
    Pour la suivre toujours la forme noble et douce
    Qu'elle prend afin que je l'aime seulement
    Elle vient et m'attire ainsi qu'un fer l'aimant
                     Elle a l'aspect charmant
                     D'une adorable rousse
    
    Ses cheveux sont d'or on dirait
    Un bel éclair qui durerait
    Ou ces flammes qui se pavanent
    Dans les rose-thé qui se fanent
    
    Mais riez riez de moi
    Hommes de partout surtout gens d'ici
    Car il y a tant de choses que je n'ose vous dire
    Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire
    Ayez pitié de moi
    

    Guillaume Apollinaire
    [Calligrammes]

    Merci ‘vy

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