Madame lit un extrait de «La marche à l’amour»


Pour le plaisir que tu m’as donné Madame li, merci !

Niala-Loisobleu
12/12/15

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Chère lectrice, Cher lecteur,

Aimez-vous rencontrer des écrivains, des poètes, des dramaturges?

De mon côté, il fut un temps où j’aimais beaucoup participer à divers événements littéraires pour discuter avec des artistes afin d’en apprendre davantage sur leur processus de création ou pour tout simplement me présenter. Les mots de ces derniers m’accompagnent au fil du temps. En ce sens, les créateurs occupent une place de choix dans mon imaginaire. De surcroît, ces rencontres peuvent changer une vie par leur puissance, leur résonnance et leur intensité.

J’aimerais vous parler de ma rencontre avec un grand poète québécois Gaston Miron. Avez-vous déjà lu ses poèmes? Dans le cadre d’un cours à l’Université Laval, j’ai eu le privilège d’entendre Gaston Miron réciter ses poèmes. Ce moment a été assez bouleversant. Non seulement Gaston Miron avait une prestance assez impressionnante, mais il était un orateur exceptionnel. Il possédait un charisme extraordinaire. Il s’est même…

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OUVERTURE


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OUVERTURE

L’eau coule, sous des ouates de brouillard, je suis entre ici et Toi en plein centre de Nous.

Bravant la paresse du soleil, le jour se monte à la courte-échelle. De la cuisine du fourré se devine un parfum de civet. La garenne joue avec les glands au pied des yeuses. La barque du nautonnier s’enfonce le nez dans les iris, tirant sans envie sur sa chaîne.

Quand le journal sortira ses fadaises habituelles, il y aura un moment que nous nous serons tenus au loin des maux du quotidien. Je t’emmène au chais où les vignes ont mis leur dernière vendange à mûrir au chêne. Dans l’obscurité l’arôme s’apprête, déboutonne ta pensée que je te peigne. Sans rien démêler des passages de mes doigts quand tu me disais de te mettre le jour à l’oreille. Goutte de baiser, derrière le lobe, jusqu’à la racine de l’épaule.

Il me reste assez d’ocre rouge pour entendre le premier cri se renouveler.

 

Niala-Loisobleu

12 Décembre 2015

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JE RÊVE DONC JE SUIS LUCIDE


 

 

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JE RÊVE DONC JE SUIS LUCIDE

Ces jours où tel un crabe, les événements s’acharnent à bouffer les meilleurs morceaux de nos journées ont, passée la première mi-temps éprouvante, ont le don de me booster la tripe. J’entends Jung, comme s’il était  à mes côtés. De sa voix ferme, il sort le plan de bataille de l’ombre avec la lumière.

C’est gris acier acéré ? Vite trempe-le  au creuset pour que l’alliage le fasse bleu à ne trancher que les sanies.

Si la tendance était autre, déjà le monde se tapisserait de fleurs qui ne seraient pas du crhysanthème. La nature n’aime pas qu’on lui bouffe l’air avec des systèmes destructeurs.Elle répond, elle prévient, va te faire voir ailleurs, le Bouffi c’est du Bouffi. Non seulement ça comprend rien ou de travers, mais ça insiste. Y a qu’à voir comment des chefs se trompent jusqu’à insister alors qu’ils ont perdu pieds à force de s’être tirés dedans. Je n’ai d’autre tendance que vouloir gagner,puisque mon but n’a rien d’axé sur le profit de fric.Il faut laisser sa place à la sélection naturelle. Je rêve donc je suis lucide. Pauvres pleureuses qui suivez votre enterrement en vous voilant la face, allez rejoindre les ordures que vous produisez. Moi et beaucoup d’autres voulons la vivre avec le meilleur de ce que nous sommes en mesure de mettre au monde. Je ne baise pas, je fais l’amour et puti, plus d’une fois par jour, j’arrête m’aime pas pour pisser. Ben oui, parce que j’suis pas constipé.

Tu sais Toi, que l’humide de ta respiration m’arrose, me cultive, me développe, m’érectionne. C’est Toi qu’il faut préserver, pas l’inutile. On ne peut pas refaire le monde à soi tout seul, mais on est tout seul à pouvoir faire durant tout son passage en lui, ce qui sera au plus près de NÔTRE bonheur partagé.

 

Niala-Loisobleu

11 Décembre 2015

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LE PETIT PEINTRE BLEU


LE PETIT PEINTRE BLEU

Sur quatre équerres, la toile tend aux quatre coins des quat’-saisons sa blancheur à l’infini des quatre éléments. Peau virginale.Ecritoire en sentinelle, elle monte la garde, attendant la relève de ma mémoire. Au chevalet-autel, le rite des couleurs monte. Cérémonial qui se déroule à la verticale. Le brigadier sonne la palette de neuf coups brefs, silence, le regard s’est mis en coin, c’est bon c’est le vide, la bulle est éclose, l’esprit frappe les trois coups. L’oeuvre murmure en bruit de rideau qui s’ouvre.

L’atelier a mis à la voile, cap sur les larges étendues d’eaux peuplées d’îlots aux longues plaines, espaces d’horizons repoussés par la dynamique créative. Tous les instruments du silence suivent le peintre des yeux. La courbe du bras anime sa main gauche. La Muse lui dévoile les contours de son inspiration. Il commence à écrire un nouveau morceau de son histoire d’amour. Le poil de la chevelure et de la barbe s’est chargé d’un pigment azural, d’une telle douceur que, d’une caresse, la toile s’ouvre pour se donner au Petit Peintre Bleu.

Niala-Loisobleu

10 Décembre 2015

LE PETIT PEINTRE BLEU - 2010 - NIALA Acrylique sur toile 46 x 38 004

Le Petit Peintre Bleu – 2010 – Niala – Acrylique s/toile 46×38

 

 

 

C’est ainsi


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C’est ainsi

 à Jean Bastien

Il est certain que quelque chose existe
est
tendant à nous nier
nous dépassant
et qui en nous se réalise
et qui se justifie
dans la naissance d’un poète
et dans sa mort
dans un petit village
au fond de la brousse spirituelle
Il est certain que je vous aime
comme un enfant
ayant perdu sa mère à l’âge du secret
que vous auriez recueilli
après une tornade
dans un îlot de la dévastation
que vous auriez recueilli
ainsi qu’une émeraude
tombée du diadème de l’absolu

Achille Chavée

(in De vie et mort naturelles)

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PROSE ET PROSES (Extraits)


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PROSE ET PROSES (Extraits)

Il vous naît un poisson qui se met à tourner

Tout de suite au plus noir d’une lame profonde,

Il vous naît une étoile au-dessus de la tête,

Elle voudrait chanter mais ne peut faire mieux

Que ses sœurs de la nuit, les étoiles muettes.

Il vous naît un oiseau dans la force de l’âge

En plein vol, et cachant votre histoire en son cœur

Puisqu’il n’a que son cri d’oiseau pour la montrer,

Il vole sur les bois, se choisit une branche

Et s’y pose ; on dirait qu’elle est comme les autres.

Où courent-ils ainsi ces lièvres, ces belettes,

Il n’est pas de chasseur encore dans la contrée

Et quelle peur les hante et les fait se hâter,

L’écureuil qui devient feuille et bois dans sa fuite,

La biche et le chevreuil soudain déconcertés ?

Il vous naît un ami et voilà qu’il vous cherche,

Il ne connaîtra pas votre nom ni vos yeux,

Mais il faudra qu’il soit touché comme les autres

Et loge dans son cœur d’étranges battements

Qui lui viennent des jours qu’il n’aura pas vécus.

Et vous que faites-vous, ô visage troublé,

Par ces brusques passants, ces bêtes, ces oiseaux,

Vous qui vous demandez, vous, toujours sans nouvelles :

Si je croise jamais un des amis lointains

Au mal que je lui fis, vais-je le reconnaître ?

Pardon pour vous, pardon pour eux, pour le silence

Et les mots inconsidérés,

Pour les phrases venant de lèvres inconnues

Qui vous touchent de loin comme balles perdues,

Et pardon pour les fronts qui semblent oublieux.

Jules Supervielle

Les amis inconnus, 1934 – in Poètes d’Aujourd’hui, et Le Forçat innocent – Gallimard.

https://www.youtube.com/watch?v=OqnIXqriuOs

BLEU VILLAGE


BLEU VILLAGE

Quand les tuiles ont commencé à gémir

comme une oie sauvage, l’évent m’avait déjà averti

de penser que pour tout ce qui migre

la lecture des cartes ne doit pas être dévolue aux  imposteurs

Le sinistre hélas arrive dépassé

D’un ciel sombre les étoiles filent entre les doigts

si on ne repeint le ciel qu’en faussaire

Les maisons troglodytes forent la montagne

pour garer l’étalon du bleu

comme un Louvre ses petits le jour d’invasion

Pris d’une défense passive le soleil se fonce dedans

non je les entendrai pas chialer

L’enfant sauvera la ronde

l’enfant reviendra sur tout chat perché sur des contes in

en sortant de sous les jupes plissées

des terres stériles

l’à-plat d’un ciel sans nuages

Pourvu qu’à son tour il ne soit atteint

de cette démence

de vouloir être un grand…

Niala-Loisobleu

9 Décembre 2015

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BLEU VILLAGE
(Aspect des parenthèses)
2015
NIALA
Acrylique s/toile 46X38
 
Adresse de mon site officiel : http://www.niala-galeries.com

MOINEAU


9 - 1

MOINEAU

Un peu plus de froid cherche avec effroi

sautera-t-il ou ne sautera-t-il pas ?

Les hommes

qui leur a mis cette idée en tête

si ce n’est eux mêmes

ils sont si petits du dedans

pourquoi portent-ils toujours des habits trop grands ?

Moineau

ton gros coeur rebondit ton petit ventre

qu’on l’entend battre sous les feuilles mortes

plus fort qu’une douzaine d’eux

Moineau

dis-moi le penché de nos tempes

quand au sein elles cherchent à voir

rien d’autre que le sein des choses

le palpitant palpable

Moineau

t’es rien de ces artificielles promesses

comme les nichons prothèses

secs d’espoirs

Moineau

ta force frêle

m’envole à peindre

une histoire d’amour

où le noir pousse un jaune

en son coeur

Niala-Loisobleu

9 Décembre 2015

 

TRAIT ROSE


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TRAIT ROSE

Pas éveillé que déjà tu me bats au pouls

alors sans correspondance

je vais direct à Toi

sans sortir du rêve que la folie m’as mis

Je ne me tais

qu’à tes lèvres

du m’aime cri qu’hier

vers tes deux mains

Niala-Loisobleu

8 Décembre 2015

MANIFESTATION DE LA MUSE


MANIFESTATION DE DE LA MUSE

Les lacets de la corniche

ont chaussés les rayons du soleil

de vapeurs qui animent  la vue

le temps de la montée.

Formes dansantes, la nature appelle à la fraîcheur.

Dans l’escalade la végétation méditerranéenne espace les voile en trouées d’apnées.Tandis qu’un oiseau vert la protège de son chapeau à plumes, la Muse a dressé le couvert du paysage. Chaque maison se serrant à l’autre dans l’ordre cellulaire qui donne à la peau tous les évents par lesquels les pores protègent l’ escale.

De la toile au départ muette, bientôt les insectes en se grattant aux guitares, percent des entrées aux fontaines. Au travers des grilles, les façades cerbères libèrent les rouges en coulées sanguines. Cascades d’éphémères hibiscus que leurs roseurs permanentes agrippent à la blancheur des villages

Une boîte de couleurs bâtée sur un âne se balade en noria.Les aloès font la roulante pour que la cantinière pourvoie au besoin de l’équidé aux grandes oreilles.Il y a longtemps dans l’arène passa l’amour fou du peintre pour ce coin de taire. Le dispersant aux passages ibériques laissés aux quatre du monde par une scélérate conquête. Bleu de la maison de Frida laissé aux tripes de son faire rougi. Un héritage inca l’ayant mis au sacrifice par un tramway non nommé désir. Poignardant de ses ferrailles l’enfant toujours porté en elle tout en le coupant du nid.L’amour quand il grave pareille violence marque par le sceau de la douleur son éternelle naissance.

Muse rayonnante de Lumière, moi ton petit-peintre bleu, je ne peux m’amputer de ta main qui m’indique par-dessus sa malformation d’inhumanité la Beauté de la VIe.

Je t’aime Ma Muse, permanent espoir poétique.

Niala-Loisobleu

7 Décembre 2015

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Manifestation de la Muse – 2015 – Niala – Acrylique s/toile 65×50