LA 3° DIMENSION


"Happy feet". (Photo illustration by Caras Ionut)

 

LA 3° DIMENSION

Une liane qui se balance entre deux branches

éffeuille et dénude

ôte tes long gants et derme mon éveil d’aspirations verticales

je te prendrai debout contre l’arbre

pour que sous l’écorce

t’ayant chair

je te sève

Le soleil en corps allumé

prendra de quoi briller sans besoin des strass de la nativité

on se fait, on se refait

on se décape et met hors

des ornements des codes de contrefaçon

Rien n’a de commun

Les applaudissements du rengorge

les j’adore du peine à jouir

ne font pas qu’après l’amour nous fûmes

NOUS DEMEURONS

être

à

avant pendant et après

dans la 3° dimension

 

Niala-Loisobleu

16 Décembre 2015

16

 

VOYAGE ENTRAIN


 

07.12.15 - 1

VOYAGE ENTRAIN

Le vague collé à la vitre, mes doigts montent dans l’entrain, je pars pour Toi, là où peu importe tu s’rais, j’ai pas de GPS, sinon j’crois que je me perdrais. T’es dans le couloir appuyée à la barre, petit rat sur ses pointes, sauf que t’attends le fakir et des braises qui vous font pas le sort que les sorcières ont pour destin. Tournes-toi du côté compartiment, on va s’asseoir, j’ai pris le pique-nique dans la malle en osier.

Nappe à carreaux du rouge et du blanc, les coquillages, le Jésus, les paumes frites, un coulant pour l’ô d’heur. Pendant que ça traverse, laisse tomber les voies du saigneur. Eh ma Gosse si que je te dessinai marelle, aimerais-tu m’être ciel ?

Oui l’apporte de son itinéraire c’est pas forcément toujours la bonne correspondance, si te tas gourance, bonjour quand le métro s’arrête pas entre les gares. Un foutu sac à merde que les gares. Avant d’avoir écouté pour comprendre que ceux qui en parlent c’est pas pour ton mal, faut se faire la vitrine plein la gueule.

Tu veux de l’enfance, j’comprends.

Les adultes immatures ça te fout un désordre dans le rêve que tu frôles le vide sans le moindre élastique à portée.

As pu peur, j’suis le plus jeune gosse des vieux qui me restent. Pas le cadeau de ceux qui se préparent à faire la fête, j’ai horreur d’offrir parce que les commerçants ont décidé. Non, j’suis monstrueux, tellement j’ai rien qui me me rattache à cette inhumanité. J’aime dessiner tes traits, te peindre, mettre au dehors ce dedans que personne connaît faute d’avoir eu en vie de le visiter.

Allez viens, en voiture mon Coeur, monte avec ton pélican !

 

Niala-Loisobleu

15 Décembre 2015

13.12.15 - 1

 


L’AUTRE MATIN

Bloc-notes et pars
sans chaussettes
un noeud au mouchoir

Pourquoi ce que l’on ne fait pas
serait-il interdit aux autres ?

3 cuisines, cinq armoires, quelques plantes grasses, un ordinateur, un canapé et deux fauteuils fatigués, en haut d’un escalier à monter
il faut abattre cette cloison avant Pâques

Pourquoi l’aventure devrait-elle n’arriver qu’aux autres
si l’on vit prêt à tout ?

14 chiens, 1 chat, des poules, des canards, des lapins, un jardin de moutarde, des patates, en Décembre des roses en fleurs, sous un soleil qui pleut, les vieux tracteurs font collection à côté de la moissonneuse-batteuse qui vendange quand le vain est tiré
Aux dalles du palais des marches militaires désertent

Pourquoi il m’arrive toujours de vouloir être heureux
sans suivre pour autant le mode tripes de quand ?
Parce qu’au banal j’ai choisi d’être anormal
en aimant qui veut sans vouloir faire mal résister
à la tentation de l’abandon

Nous n’hâlons qu’à vouloir nous tirer de l’amer
et de ses aigreurs
en nageant contre le courant du jour qui meurt de ses matins disparus
comme si on voulait pas se faire à l’idée
que ce qui nous manque ne vient que de ce qu’on a cessé d’aller chercher
les pochettes-surprises de l’amour sont pleines de vide

Allah

faites fort haine je ne veux pas aller Maman
le manège des hommes
c’est qu’une baraque de tir au pigeon

Dans ma tête un Dieu est et n’est pas
toute la place est prise par l’Amour
que j’en tolère tous ses défauts à ma Terre
en me poussant d’un bout à l’autre de l’Univers
tous mes doigts noués dans sa main à ailes

La

Femme que j’aime

musique éternelle orient-occident que les cordes délient

du marché aux esclaves

Niala-Loisobleu
19 Octobre 2014 / 15 Décembre 2015

GILLES D’UN CHÊNE


 

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GILLES D’UN CHÊNE

Plus rare qu’un jardin des plantes

c’jardinier là

m’fait la bonne soupe

Ses yeux me chantent les pattes de l’alphabet

comme la pluche qui retient la vie t’à mine

j’aime le rugueux du coeur

au poil

d’art t’y show

Pas la douceur du sirop

de la main qui flagorne dans l’dos

A faire  qu’mentir l’art de l’humain

Dédicace à Gilles Vigneault

Niala-Loisobleu

14 Décembre 2015

NON JEF T’ES PAS TOUT SEUL


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NON JEF T’ES PAS TOUT SEUL 

Plus rien

ficelle coupée, inerte, le cerf-volant est à taire

Dehors les derniers

cris se sont enroulés dans la bande rôle du bac à glas sons 

Qu’est-ce à dire ?

Jette l’interprétation, saisis le message, te trompe pas

l’impression encore fumante ça brûle la langue

Viens mon Coeur ne me quitte pas

Parle

dis-toi tout dans le bon sens

des mots d’encre criés
à deux mains pressées
sans hâte et sans but de victoire

de détournement de sens

Ecoute comme il faut
du remontant de la cheville
en corps dans sa chrysalide
à l’émoi du mollet ton
des plis du jeu nous, là où la cuisse dépose l’écume du jour
branlant de la fourche
pour trouver la source
sortie du tarissement d’un ailé fan trompeur

Parle plongé

nu hors du scaphandre mon Coeur
le tuba en banda empruntant toutes les venelles
à la course au tort haut
dans les rues de pampres lune
mamelles olé olé sorties des basques être
jour de criée
retour de pêche à la b’haleine

N’aies cure
du bedeau et de son éminence érodé

déroute des voies de Jeanne

Entends-toi bien

ce qui est dit en muet d’un sentiment qui s’écrit par la fenêtre

Fais place au tertre
et dense, dense, dense sur le cornet de Boris
qu’à du Tabou une idée avancée
sortie de sa tombe
prête à cracher

Non Jef t’es pas tout seul

Niala-Loisobleu

14 Décembre 2015

Quand Vous Mourrez De Nos Amours


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Quand Vous Mourrez De Nos Amours

Quand vous mourrez de nos amours

j’irai planter dans le jardin
Fleur à fleurir de beau matin

Moitié métal moitié papier
Pour me blesser un peu le pied
Mourez de mort très douce
Qu’une fleur pousseQuand vous mourrez de nos amours
J’enverrai sur l’air de ce temps
Chanson chanteuse pour sept ans
Vous l’entendrez, vous l’apprendrez
Et vos lèvres m’en sauront gré
Mourez de mort très lasse
Que je la fasse

Quand vous mourrez de nos amours
J’écrirai deux livres très beaux
Qui nous serviront de tombeaux
Et m’y coucherai à mon tour
Car je mourrai le même jour
Mourez de mort très tendre
À les attendre

Quand vous mourrez de nos amours
J’irai me pendre avec la clef
Au crochet des bonheurs bâclés
Et les chemins par nous conquis
Nul ne saura jamais par qui
Mourez de mort exquise
Que je les dise

Quand vous mourrez de nos amours
Si trop peu vous reste de moi
Ne vous demandez pas pourquoi
Dans les mensonges qui suivraient
Nous ne serions ni beaux ni vrais
Mourez de mort très vive
Que je vous suive

Gilles Vigneault

D’UNE FENÊTRE A L’AUTRE


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La fenêtre bleue – Niala – 1982 – Huile s/toile 65×54

D’UNE FENÊTRE A L’AUTRE

J’ai peint des notes comme elles me venaient, en désordre, surtout ne rien trier. Laisser mon coeur se dépasser et prendre son instrument, qu’il soit guitare ou pinceau, peu importe ils sont chacun du vent qui saura mieux dire qu’une grammaire que j’ignore.

Tu es là à toucher par le fond des yeux, profond si profond qu’il m’arrive de m’y noyer.

De  ma fenêtre partent tant de chemins que d’une certaine manière tu ne peux qu’habiter à Rome, une chambre, un lit  fenêtre sur horizon bleu

Une fenêtre qui attend d’être ouverte front contre front, pour que nos cheveux nattent un tapis-volant

De toi à moi, juste en plein minuit de ta nuque,, ou bien à midi de mes paupières battantes.. Elle ouvre sur chaque passé parce qu’il tient la clef de tout avenir.

Pourquoi ?

Pourquoi pas ?

Parce que des réalités qu’on ne refond pas , c’est des réalités qui servent qu’à engloutir.

Le monde a la plus sale gueule de tout le monde. A faire peur. J’en frissonne rien que de traverser un bref instant nos gamelles.

  • Rétameur, rémouleur, vitrier, hurle-je à l’affût d’une invite

 

Est-ce que tu crois que rêver c’est fuir ?

Rêver ça procède d’une connaissance pointue de la banalité crasse des jours de pain dur, de l’amour qui fait que poser des lapins, du roncier qui se met dans ton jardin, du temps qui est si peu que tu vis dans une flaque sans ô prise de gel, au mauvais endroit et au pire moment.

D’un écrit je bouche  à bouche,  dis tu me sens, appui contre appui, mon Coeur ?

EXIL II

À nulles rives dédiée, à nulles pages confiée la pure amorce de ce chant…

D’autres saisissent dans les temples la corne peinte des autels:

Ma gloire est sur les sables! ma gloire est sur les sables!… Et ce n’est point errer, ô Pérégrin

Que de convoiter l’aire la plus nue pour assembler aux syrtes de l’exil un grand poème né

de rien, un grand poème fait de rien…

Sifflez, ô frondes par le monde, chantez, ô conques sur les eaux!

J’ai fondé sur l’abîme et l’embrun et la fumée des sables. Je me coucherai dans les citernes

et dans les vaisseaux creux,

En tous lieux vains et fades où gît le goût de la grandeur.

« … Moins de souffles flattaient la famille des Jules; moins d’alliances assistaient les

grandes castes de prêtrise.

« Où vont les sables à leur chant s’en vont les Princes de l’exil,

« Où furent les voiles haut tendues s’en va l’épave plus soyeuse qu’un songe de luthier,

« Où furent les grandes actions de guerre déjà blanchit la mâchoire d’âne,

« Et la mer à la ronde roule son bruit de crânes sur les grèves,

« Et que toutes choses au monde lui soient vaines, c’est ce qu’un soir, au bord du monde,

nous contèrent

« Les milices du vent dans les sables d’exil… »

Sagesse de l’écume, ô pestilences de l’esprit dans la crépitation du sel et le lait de chaux

vive!

Une science m’échoit aux sévices de l’âme… Le vent nous conte ses flibustes, le vent nous

conte ses méprises!

Comme le Cavalier, la corde au poing, à l’entrée du désert,

J’épie au cirque le plus vaste l’élancement des signes les plus fastes.

Et le matin pour nous mène son doigt d’augure parmi de saintes écritures.

L’exil n’est point d’hier! l’exil n’est point d’hier! « Ô vestiges, ô prémisses »,

Dit l’Étranger parmi les sables, « toute chose au monde m’est nouvelle!… » Et la naissance

de son chant ne lui est pas moins étrangère.

St-John Perse

Je laisse au vent le soin de t’apporter la stabilité  de l’arbre, il est soleil planté de mes mains, mets-le sous les eaux de ta fontaine.

La mer me parle depuis longtemps, je l’entends d’une autre façon depuis que j’y ai posé mon Capitaine. Du fond du plus profond, il me dit les bons courants, les passes dangereuses, les pièges, les jeux d’eau, les bains de sel.

J’sais rien d’autre écrire qu’aimer, je suis le fruit de mon verger, le rêve qui déborde de sa nuit, et rejoint la rive où tes seins ma Muse prennent mes lèvres en signature.

Niala-Loisobleu

1er Août 2014 / 13 Décembre 2015

JE T’ECRIS (Dédicace à Madame lit)


JE T’ECRIS (Dédicace à Madame lit)

Parce qu’en dehors du mot Amour il ne savait qu’écrire chacun de tous les autres avec de l’Amour et qu’il n’a fait que lui écrire…

Je choisis ce poème, qui a sa couleur en majuscule, dans sa parfaite humilité…

Encore merci Madame lit

Niala-Loisobleu

12 Décembre 2015

JE T’ECRIS

Je t’écris pour te dire que je t’aime

que mon cœur qui voyage tous les jours

— le cœur parti dans la dernière neige

le cœur parti dans les yeux qui passent

le cœur parti dans les ciels d’hypnose —

revient le soir comme une bête atteinte

Qu’es-tu devenue toi comme hier

moi j’ai noir éclaté dans la tête

j’ai froid dans la main

j’ai l’ennui comme un disque rengaine

j’ai peur d’aller seul de disparaître demain

sans ta vague à mon corps

sans ta voix de mousse humide

c’est ma vie que j’ai mal et ton absence

Le temps saigne

quand donc aurai-je de tes nouvelles

je t’écris pour te dire que je t’aime

que tout finira dans tes bras amarré

que je t’attends dans la saison de nous deux

qu’un jour mon cœur s’est perdu dans sa peine

que sans toi il ne reviendra plus

 

Miron, Gaston, « Je t’écris », L’homme rapaillé, Montréal, L’Hexagone (Typo), 1998.

 

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