LE PETIT PEINTRE BLEU
Sur quatre équerres, la toile tend aux quatre coins des quat’-saisons sa blancheur à l’infini des quatre éléments. Peau virginale.Ecritoire en sentinelle, elle monte la garde, attendant la relève de ma mémoire. Au chevalet-autel, le rite des couleurs monte. Cérémonial qui se déroule à la verticale. Le brigadier sonne la palette de neuf coups brefs, silence, le regard s’est mis en coin, c’est bon c’est le vide, la bulle est éclose, l’esprit frappe les trois coups. L’oeuvre murmure en bruit de rideau qui s’ouvre.
L’atelier a mis à la voile, cap sur les larges étendues d’eaux peuplées d’îlots aux longues plaines, espaces d’horizons repoussés par la dynamique créative. Tous les instruments du silence suivent le peintre des yeux. La courbe du bras anime sa main gauche. La Muse lui dévoile les contours de son inspiration. Il commence à écrire un nouveau morceau de son histoire d’amour. Le poil de la chevelure et de la barbe s’est chargé d’un pigment azural, d’une telle douceur que, d’une caresse, la toile s’ouvre pour se donner au Petit Peintre Bleu.
Niala-Loisobleu
10 Décembre 2015

Le Petit Peintre Bleu – 2010 – Niala – Acrylique s/toile 46×38
Bien vu, bien dit, bien peint, proverbe bien connu. J’aime, mais le dire est mieux que d’appuyer sur la touche, ce que je fais souvent par paresse d’écrire mais toujours avec cœur.
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Si je n’avais choisi le bleu pour être je n’aurais jamais existé Anne.
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Oh, mais je compte sur vous : vous auriez inventé une autre couleur comme dans Peau d’Ane, votre peau d’âme en quelque sorte puisque tel est ce bleu.
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PRIERE POUR ALLER AU PARADIS AVEC LES ANES
Lorsqu’il faudra aller vers vous, ô mon Dieu, faites
que ce soit par un jour où la campagne en fête
poudroiera. Je désire, ainsi que je fis ici-bas,
choisir un chemin pour aller, comme il me plaira,
au Paradis, où sont en plein jour les étoiles.
Je prendrai mon bâton et sur la grande route
j’irai, et je dirai aux ânes, mes amis :
Je suis Francis Jammes et je vais au Paradis,
car il n’y a pas d’enfer au pays du Bon Dieu.
Je leur dirai : » Venez, doux amis du ciel bleu,
pauvres bêtes chéries qui, d’un brusque mouvement d’oreille,
chassez les mouches plates, les coups et les abeilles. »
Que je Vous apparaisse au milieu de ces bêtes
que j’aime tant parce qu’elles baissent la tête
doucement, et s’arrêtent en joignant leurs petits pieds
d’une façon bien douce et qui vous fait pitié.
J’arriverai suivi de leurs milliers d’oreilles,
suivi de ceux qui portent au flanc des corbeilles,
de ceux traînant des voitures de saltimbanques
ou des voitures de plumeaux et de fer-blanc,
de ceux qui ont au dos des bidons bossués,
des ânesses pleines comme des outres, aux pas cassés,
de ceux à qui l’on met de petits pantalons
à cause des plaies bleues et suintantes que font
les mouches entêtées qui s’y groupent en ronds.
Mon Dieu, faites qu’avec ces ânes je Vous vienne.
Faites que, dans la paix, des anges nous conduisent
vers des ruisseaux touffus où tremblent des cerises
lisses comme la chair qui rit des jeunes filles,
et faites que, penché dans ce séjour des âmes,
sur vos divines eaux, je sois pareil aux ânes
qui mireront leur humble et douce pauvreté
à la limpidité de l’amour éternel.
Francis Jammes
Ainsi-soit-île, merci Anne !
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Hissée comme une odyssée est ma voile bleue !
Merci On met les voiles
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Un tableau très poétique, qui me touche beaucoup.
De fortes réminiscences de Chagall et de Dufy, et un souffle très personnel 🙂
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Tabouche à mon oreille d’un grand sourire balaie le ciel gris 🎨
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