TEXTE INEDIT


 « J’ai ouvert toutes les portes
Toutes les fenêtres
Pour que l’amour prenne ses aises
Comme une brise du soir
Qui ouvre sur ta peau un trop-plein de caresses
J’ai ouvert la porte à grands battants
A grand ballant
Pour accueillir tous les mots bleus
Sur l’aile de ma mémoire
La sève d’un crépuscule
Et l’éclat triomphant du matin
Tous les mots qui saupoudrent le rêve brûlant de l’alphabet
Les mots qui parlent tout bas
Et les mots qui crient la beauté du monde
J’ai ouvert la porte
Pas de barrière
Pas de frontière
Pour faire circuler l’audace de l’orchidée
Le péché des roses
Et le vent fou des amours mémorables
Tout est à portée de main
La corde tressée du temps
La maison sous-marine
Dont j’ai oublié la clef
La pluie sur les tôles du bonheur
J’ai ouvert toutes les portes
Au creux de mon cœur
Afin que je te vois
Comme une beauté nue
L’absolu d’un nuage poreux qui s’abandonne
Car tout entière la vie t’appartient
Elle est à la mesure de mes bras
Tout près de l’invisible
Sans portes ni fenêtres »

ERNEST PEPIN

Texte inédit
Le 06 Novembre 2015

25

IDENTITE


Thoughts and soul asleep

IDENTITE

Les mouches peuvent s’en piquer

je ne venterai que chaque espace immobile

en

épousseteur opinîatre

des pièges toilés

délustreurs des pistes de danse et encombrants des rivières

mouchettes à lumières

Que crois-tu

que j’aurai jeté le trousseau de tes portes

passe de mes doigts-rossignols

à t’enchanter le mamelon quand l’arbre en revient au bourgeon

alors que les feuilles mordaient le sol de leurs rougissements

et que le sillon en appelait aux semailles ?

Bien sûr que non sinon d’un autre âge

m’en serais déjà allé

aux remises de pênes des cages

Vaste domaine au bord

du Styx

souterrain

où plus rien n’est lacustre…

Niala-Loisobleu

10 Novembre 2015

https://www.youtube.com/watch?v=eKIOURDOG3E

EVENT


EVENT

Qu’est-ce qui claque et vibre là contre mon regard ?

Enfoui derrière les paupières d’un jour. Je me rappelle des bruits,

attends,

il y avait une couleur instrument à vent.

Non pas une trompette, des ailes grandes comme un moulin.

Une roue à aube ?

Oui c’est cela

Paula Goddard, I Am Sailing, Hungary I-Am-Sailing-940x940

Les lèvres de tes mots me reviennent une à une. Epèle. Le pré fixe revient comme la lune qui ouvre au soleil après une pluie d’étoiles. Ces bruits animaux et l’herbe qui ne s’en froisse pas. Une petite fille un sourire blond. Autour d’une clairière avance un élan de source, je crois que sans avoir à creuser profond il ne demande qu’à bondir. Cette longue robe bleue est restée toute froissée de tes caresses, comme l’oeil-de-boeuf ne s’en offusqua point.

Grand vent nettoie le regard

de la plume je revole

des heures de chemins avant les colles, par des vendanges bordées d’ô live

en allant  dans tes bras cathéchèses

battre au pouls de nos coeurs en poignets

ça tend à revivre

Niala-Loisobleu

9 Novembre 2015

CHAQUE MATIN D’UN TANT QUI REFAIT SA VITRINE 1


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CHAQUE MATIN D’UN TANT QUI REFAIT SA VITRINE

Chaque matin d’un tant qui refait sa vitrine, le changement d’ouverture se demande à quelle heure il pourrait se vouer l’essaim. Y a toujours les gros titres que le soutif a du mâle à maitriser. Ils font la hune, sans crier taire, vu le rôle d’est-ce-ta-fête qu’on leur a définitivement alloué. Et puis toi qui gonfle du bulbe, as-tu pensé à leur bonté naturelle, les gros ils ont une compassion pour le lecteur myope qui n’existe pas dans les alinéas des conditions d’assurances. Sont que pour des tournées d’inattention. Bien que mes doigts manifestent une émotion non rentrée devant les beaux nibards, là, mes mains con descendent à pas mettre à l’index. J’suis qu’un manuel – n’ayant rien à voir avec le Valls heurt de nôtre roi faits-néant- je me presse de préciser, vu la confusion générale du mot ment, qu’on lance comme une vérité sans appel.

Aujourd’hui c’est lessive si je reviens dans mon enfance. Après un Dimanche propre, chez moi on va pas à la messe, ma mère sort la putain de grosse lessiveuse et se la colle cul au feu, vache. Je me barre top content de retourner à l’école, tellement ça va puer le bouilli de sueur. Elle a mis des boules de bleu dans l’eau. Paraît que ça blanchit le linge. J’aime pas trop. Mon idée du bleu est noble. Elle est loin de vouloir boucher les yeux du contribuable. En aparté, fur et mesure que j’écris, je constate qu’en français énormément de mots commencent par con en première syllabe. Pas étonnant qu’on soit dans cette panade. Aparté, moi c’est le cas fait qui m’intéresse. J’chui pas de la race des causeux, des qui sont en toutes saisons atteints de gastro chronique du verbe. Comme disait Léo, vu que je suis de ceux qu’on jamais de papier sur eux, ça explique. L’herbe ça peut torcher sans que ça remonte polluer la canopée.

A deux mains, si vous l’voulez bien …

Niala-Loisobleu

9 Novembre 2015

Low Tide by Baden Bowen

https://www.youtube.com/watch?v=lAPkO_7kL3k

DEDICACE A VERS Ô


Tomasz Alen Kopera

DEDICACE A VERS Ô

Marchant à l’ambre de sa baleine, une ombrelle hésitait entre s’acheter une machine à bronzer et hâler tout simplement à la plage. On imagine pas ce qu’un objet peut se poser de questions, totalement inhibé par la certitude que l’homme est le seul objet de tourments de la nature. Quel égoïsme. Je me demande d’ailleurs ce qu’il serait possible de détacher de l’homme, sauf bien entendu son indifférence naturelle à ce qui n’est pas lui, ça va de soi. Alors pour sortir de l’impasse (et perd), avisant mon petit vélo, je saute sur la selle – fort heureusement qu’en bicyclette on monte pas à cru si l’on est pas rendu gai par une de ces ivresses un peu ouffes qui font perdre l’esprit de mots des rations- et décide de me faire l’ascension du pile Ah, chui-là m’aime qui sort des rémissions d’espoir, du tout au rêve et du prêt-à-porter de faire jusqu’au juré-craché. Ah, l’aventure me voici donc, abordant les dunes audieres avant d’épingler les cheveux de Marly en période de grands zoos. Un peu martron, l’abord d’ô de chez Nesles, plus du tout gironde, me plaça un clin entre deux montants discutables, genre qu’aurait pu foutre le feu si Halliday on ice avait pas eu un gala au profit de Mamour. Merde, on va pas se gratter les couilles à vouloir à tout prix une psy de sauvegarde, me souffla mon ange-gardien, allez ouste défourrailles bordel. Surtout que si t’aurais pensé trouver un génie attendant sagement que tu le sortes de la lampe à huile, j’te rappelle que les saints-sacrements c’est pas franchement porté sur l’avenir. Lueur. j’avise un gyrophare. Cordouan m’exclamais-je en reconnaissant que s’il est avéré qu’il est éteint, moi j’allume. On franchit la passe, les bancs de sables, les épaves et nous voici mon vélo et moi rendu Bonne Anse. On voit des seins partout. Des gros, des timides, des qui savent plus sur quelle plage y sont, des qui s’en foutent plein l’aréole, des plats, des rebondis, des fripons défripés, toutes essences fruitières représentées, puis des fesses-tivales pas du tout sceptiques que ça regonfle le biniou à recroire à l’Orient…Bingo, nous sommes arrivés chez les nudistes de la Côte Sauvage, on va pouvoir bronzer intègre graal !

Niala-Loisobleu

8 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=dSRHSX2lHUk

GRAND ANGLE


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GRAND ANGLE

Dans une forte brûlure mon oeil prenant ma main, la posa sur la feuille que tu venais d’inscrire sur le sol. Elle avait pris les fauves traces de l’incendie de saison.Pas des rouges comme les puritaines en portent sur la blancheur des fesses, quand leur culotte s’écarte au repli d’une pensée refoulée. Des rouges venus du feu qu’un soleil rôti au premier verre d’une vendange tardive. Francs comme la flamme de la pierre d’âtre. Comment m’écrirais-tu mieux ton amour qu’avec ces mots que ton langage discrimine de la parole-crécelle. Cette couleur recuite, porte l’ambre du chêne bien avant d’avoir été endormie au tonneau. Toute chaleur cosmique s’alliant pour germer la grossesse au sillon du ventre protecteur.

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Extrait de Nadja de André Breton

Nous tournons par la rue de Seine, Nadja résistant à aller plus loin en ligne droite. Elle est à nouveau très distraite et me dit de suivre sur le ciel un éclair que trace lentement une main. « Toujours cette main. » Elle me la montre réellement sur une affiche, un peu au-delà de la librairie Dorbon. Il y a bien là, très au-dessus de nous, une main rouge à l’index pointé, vantant je ne sais quoi. Il faut absolument qu’elle touche cette main, qu’elle cherche à atteindre en sautant et contre laquelle elle parvient à plaquer la sienne. « La main de feu, c’est à ton sujet, tu sais, c’est toi. » Elle reste quelque temps silencieuse, je crois qu’elle a les larmes aux yeux. Puis, soudain, se plaçant devant moi, m’arrêtant presque, avec cette manière extraordinaire de m’appeler, comme on appelerait quelqu’un, de salle en salle, dans un château vide : « André ? André ? … Tu écriras un roman sur moi. Je t’assure. Ne dis pas non. Prends garde : tout s’affaiblit, tout disparaît. De nous, il faut que quelque chose reste… Mais cela ne fait rien : tu prendras un autre nom : quel nom veux-tu que je te dise, c’est très important. Il faut que ce soit un peu le nom du feu, puisque c’est toujours le feu qui revient quand il s’agit de toi. La main aussi, mais c’est moins essentiel que le feu. Ce que je vois, c’est une flamme qui part du poignet, comme ceci (avec le geste de faire disparaître une carte) et qui fait qu’aussitôt la main brûle, et qu’elle disparaît en un clin d’oeil. Tu trouveras un pseudonyme, latin ou arabe. Promets. Il le faut. » Elle se sert d’une nouvelle image pour me faire comprendre comment elle vit : c’est comme le matin quand elle se baigne et que son corps s’éloigne tandis qu’elle fixe la surface de l’eau. « Je suis la pensée sur le bain dans la pièce sans glaces. »

Au lavoir de la nouvelle lune, les draps du ciel ont muté leur couleur. Il se peut que plus rien ne soit bon des noms que nous connaissions pour les citer. L’étrange est si fort, que sans pouvoir user d’un ordinaire appris, on sent que les barrages d’une manière de vivre cèdent. Nôtre sensibilité avance sans devoir reculer. Nous ne rougirons plus de ce qu’ils appellent « nôtre hérésie », nous voici dans l’âme de l’automne, ouverts au printemps. Le déni franchi de tout uniforme que la coutume se doit de faire porter, la Poésie se faisant nôtre unique Expression.

Sorte d’architecture ramenant au concept de la cathédrale avant que le dogme le gouverne.

Niala-Loisobleu

8 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=DkmFgQ9fM94

PASSAGE AU TONAL


Victo Ngai - illustrator -sweet dreams -

PASSAGE AU TONAL

Tressé d’osé

des yeux qui cueillent

une voie parallèle

Pensées jeu de piste

se doigtent  de dire

Elle était un vague que l’amer floue

seuil barré d’une voix

endormi aux mouvements d’ailes

Viens à deux

trois

on pare

Franchis l’arcane

je t’attends au jardin magique

lui dit d’un ton de verger

l’Amoureux

Niala-Loisobleu

7 Novembre 2015

BIEN SUR IL Y A…


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BIEN SUR IL Y A…

Bien sûr il y a les vitrines des pâtissiers, la religieuse pleine de grâce et la Marie-Salope au quai des brumes amarrée. Bien sûr il y a l’exorciste qui peint des signes sur les arbres pour les guérir des haches inspirées par les cris des tronçonneuses hystériques. Bien sûr il y a les prie-dieu pour s’éviter les écorchures aux genoux à marcher debout dans sa vie, processus expiatoire qui remet sur les rails du mal. Bien sûr il y a les restos du coeur pour que les pétroliers dégazent les ouvriers au feuilleton de la soap populaire. Bien sûr il y a les verts pour se noyer dans le hêtre où ne pas être, chloroforme de la canopée. Bien sûr il y a la prime de casse pour s’acheter une conduite aux régionales. Bien sûr il y a le pape et les jeanne d’arc, pour que les moutons paissent au milieu des crimes de l’amer, passeurs d’hommes, bourges et migrants de cas laids, mais gare à la curie qui n’épargne qu’elle. Bien sûr il y a la mer, les cocotiers, les sèche-ailes, les sèche-cheveux, les sèche-larmes, les séche-coeurs, Cholet et ses mouchoirs, ma Tante et sa piété du mont de venus et restés à poil. Bien sûr il y a les difficultés des banques, les problèmes des riches, la dureté des sols à retourner, les boutons qui grattent, les vaccins à revendre et tant et tant et tant…qu’on se demande comment ça pourrait bien être autrement que l’amour c’est naturellement porté à finir mal.

Tellement c’est plus simple de faire compliqué.

Tout commence par soi-même.

Si on se montrait tel qu’on est et non tel qu’on cherche à se vendre.

Faux-cul jusqu’à la racine d’une virginité,

qu’on se demande si elle a jamais pu exister ailleurs que dans le manuel du parfait bluffeur

« La Prude anse du Naufrageur ».

Niala-Loisobleu

7 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=UTQHAuwFGhU

ETAT DES LIEUX 7


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ETAT DES LIEUX 7

L’une après l’autre les maisons blanches se décrochent des arbres. La mer s’éloigne des poissons, les pieds de vignes se jettent dans le  vain. Un ciel sans nuages devient un mouvement  sans têtes à faire voyager quand on est couché sur le dos. C’est le cinéma La Pagode qui décroche du plafond. Mes milliers de pas ne se seront rassemblés autour de ma rue de Verneuil que pour rencontrer l’épars de tout ce qui se noie en lui-même. Fâcheux destin. A quoi bon semer quand les autres ne veulent que récolter.

Combien en faut-îles pour en trouver ailes ?

Ce ne fut pourtant pas faute de monter des rangs de pierres sur la fondation du repoussement de l’impossible. Les couloirs de l’offre de coeurs désespérés ont plus de portes que Barbe-Bleue ne pourrait vouloir de placards.Que le temps soit à ce qui lui passe par l’humeur, il y en a toujours une qui cogne pour entrer. D’un coup l’extase leur fout tant le soleil au nid que l’arrière disparaît  pour que rien que devant s’ouvre la route sur les ronciers de la croisade. Un port-ex-porc, le preux importe les délices, les eaux bleues, les magies de l’espoir rencontrées, l’incomparable, la délivrance, le superlatif dans toutes ses phases.

Avec son échelle à tondre les mauvaises herbes, quelques mots de simple drapé sur le nu, la bonté d’une sincérité à faire pleurer les saules pour qu’Ophélie ne plonge, sa révolte devant l’imposture, sa manie de repeindre le ciel, d’y croire, de vouloir, y fait chier chui là, vite qu’y barre avec son bleu que j’m’encage à mon ombre !

Niala-Loisobleu

6 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=7LIHWmQKBu4&list=RD7LIHWmQKBu4

LA REVOLUTION PATHETIQUE


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LA REVOLUTION PATHETIQUE

De ses demains desserrer l’écran de cette ligne mage ino que la vie nous colle

dans le décor pitoyable d’une humanité grand-guignol.
En matière de défense l’y voir reste le seul qui trompe pas

Le large enfermé dans un couloir si ça réforme pas le Code du Travail,

ça devrait révolutionner la tendance à piquer du nez du socialisme-caviar sauce hollande aise,

se dit le pseudo-révolutionnaire valsant sur le da-nib bleu .

Les régions halles faut pas les perdre.

T’inquiètes fait la Marine, je suis à flots

donc je me lance-l’ô du lac, sans-culotte.

Un coup de merlin entre les deux yeux ça endort à jamais…

Niala-Loisobleu.

5 Novembre 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=-HqwKJpGvn0