
ETAT DES LIEUX 10
Le feu des cheminées peut tomber du ciel plus vite que l’étincelle du silex frotté par nos semelles en ballade détendue.Allant au port le sac sur l’épaule des aiguilles pour entendre les élingues sonner, j’aperçus la hune d’un journal accrochée au mât du s’aima fort. Sans lire le gros titre, j’en compris le sens au bruit désespéré du morse claquant des dents quelque part au centre de la banquise humaine. Le jour à marée basse offre une vue imprenable sur les épaves que des beachs de Normandie me remontent aux instants périlleux.A la suite des aïeux, qui le tenaient déjà des leurres, j’ai appris que les guerres déclarées au nom de la paix tournaient immanquablement aux bouillons de moules. Et un coup de bar Mars, et ça repart.Nous voici au bord.
- Pourquoi me fait la voix off d’un innocent ?
- A cause que j’lui répond, de la récolte venue de ce qu’on n’a cessé de semer durant des décennies .
- Mais pourquoi le Président n’en dit rien, poursuit le naïf ?
J’aurais été plus bref si, au lieu de lui répondre, j’avais botté en touche, seulement j’suis pas Ben Z’aima, j’crache pas dans la soupe.
Au clocher des mâts métalliques
Les sonnettes des élingues dansaient jour et nuit
Sous les roulis déhanchés des falots éparses
Qu’un accordéon larguait en râles de son ventre
A l’amarre du quai aux vains
Les mouettes étaient au lit des voiles
Ailes au repos d’une escale
Gorges étraves coupant le vide
Le vent qui s’est engouffré par la porte du cabaret
Tourne à la goualante d’une boule à paillettes
Eclaboussant le décolleté de la rade
Que l’amour lardait d’étoiles
D’une lune éclipsée
Vois-tu mon P’tit-Gars, pendant des changements de gouvernements entiers, déguisés en fausse-gauche et une vraie droite, chant de roses et air paix erre, nous ont sciemment dirigés vers l’avènement de l’extrême. S’en mettant plein les poches avec les z’émirs du tiers-monde. Echange de construction de mosquées contre implantation bananières.La vente d’armes c’est sous couvert de la paix, ce qui rapporte le plus. Le foot c’est bien aussi, sous barils de pétrole, on monte le pari (St-Germain) à grimper la côte des bourses. Le riche grossit plus vite que le boeuf dune défonce aux emphets, pendant que l’andouille éclate de pauvreté. Pas grave, les électeurs comme les montagnards sont là pour gober. On pourra toujours faire jouer la corde sensible de la terre d’accueil.
- Alors c’est pour ça que t’as pas acheté de drapeau pour ta fenêtre ?
- Si tu veux, mais c’est surtout que j’voudrai revenir à la case départ, qu’on arrête de dire et de faire le contraire, que ce n’est pas en serrant la main de celui qu’on bombarde que ça va s’arrêter…Y en marre ! J’suis pas de ces stars prêtes à prendre le deuil pour s’faire voir !
Niala-Loisobleu
26 Novembre 2015

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