.LA POINTE DES HERBES
Chaque murmure du vent, collé à l’oreille d’un nuage, et voilà tout s’abolit ne serait-ce qu’un instant.
Pris entre les cartons d’un déballage, le seuil hésite. Moment heureux. L’oeuvre est à pied. En plein soleil la fonte des statues équestres coule au galop. L’enfant embarque dans son voilier et traverse le bassin, l’esprit en dehors du cours de la géographie. La Bourse n’en place pas une. Merde à vos bans, qui j’aime me regarde.
René Char me dit :
L’heureux temps. Chaque cité était une grande famille que la peur unissait; le chant des mains à l’œuvre et la vivante nuit du ciel l’illuminaient. Le pollen de l’esprit gardait sa part d’exil.
Mais le présent perpétuel, le passé instantané, sous la fatigue maîtresse, ôtèrent les lisses.
Marche forcée, au terme épars. Enfants battus, chaume doré, hommes sanieux, tous à la roue ! Visée par l’abeille de fer, la rose en larmes s’est ouverte.
Un attroupement s’est écarté de ma voie. Je parle tout seul. Enfin je leur laisse croire. Je n’ai pas envie de provoquer la pudeur. Il y a toujours un agent à proximité de la délation.
Le 121 attaque la montée du Fort de Rosny-sous-Bois. Sur la plate-forme, le receveur et moi, parlons du thym qui poussait en champs avant le complexe commercial. On ne bat plus que les femmes, la fessée aux enfants est interdite.Quant au chaume c’est les rois mages et la sanie des hommes un must…L’alarme ne sert plus à rien, la pointe des herbes est rouillée.
Niala-Loisobleu
4 Novembre 2015



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