(Automne tu fécondes le Printemps – 1984 – Niala – Acrylique s/contrecollé 65×50)
AUTOMNE TU FECONDES LE PRINTEMPS
Cette couleur fauve, un rôti d’ocres aux carmins qu’on trouve le soir quand les guitares quittent les musiques en boucle des zones commerciales, cette couleur rhésus qui fume en spirales aux naseaux des réverbères d’un seuil nomade, chaleur de flammes, pétille, craque et sue sans façons, omniprésente, devient mon intime pensée. Les géraniums ont repris le train des dernières vacances, le temps est au bord de devenir froid. Pourtant, indien, le soleil se la joue retour d’été. Se mêle alors l’indistinct, le non-accompli, la zone de gestation. Les pourritures sont autres. Celles du monde des hommes disparaissent pour un temps, celles de la nature apparaissent, organisatrices, faiseuses d’un ordre immémorial qui survit à une décadence en voie d’accomplissement. Les azulejos des rives atlantiques bleuissent, mes regards fados me donnent sa voie. Quelle est-elle ? A la question je répond merde.
« Il est des moments où il faut choisir entre vivre sa propre vie pleinement, entièrement, complètement, ou traîner l’existence dégradante, creuse et fausse que le monde, dans son hypocrisie, nous impose. »
Oscar Wilde
L’odeur prend les roux sillons, des argiles ouvertes, au sommet du compas des cuisses. La sève perle, là le végétal pileux ne tombera pas avec les feuilles. Je pense qu’il faut un gardien au sacré, quel qu’il soit. Le lieu de la naissance du monde, caverne à jamais, rupestre pour toujours de cette première main qui y apposa son empreinte. Accompagné des brames des cerfs, assaut des bisons, feulements d’avant le Verbe. J’ai perdu mon âge avec la raison d’une folie qui rebondit. Des carreaux des salines arrivent des reflets d’un érotisme de sel plus charnel que poinçonneur des lits las. De ses yeux de chien battu Leny sort la chansonnette, y veut plus mourir. Il sent bien l’arrivée de l’ibère, même si son idéal communiste est d’une autre utopie. Il veut avoir cette autre chaleur. L’absolu de la poésie.
Merde à vos bans
Je mimétise automnal
J’veux sentir humus sans numéro
Avoir les pores qui repoussent les plagistes
l’aisselle qu’on choisit
jusqu’à la dernière griffe qui rognera la terre
Au bord de la petite mer…
Niala-Loisobleu
13 Octobre 2015



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