AFIN QU’IL N’Y SOIT RIEN CHANGÉ
Notre désir retirait à la mer sa robe chaude avant de nager sur son cœur.
Dans la luzerne de ta voix tournois d’oiseaux chassent soucis de sécheresse.
Quand deviendront guides les sables balafrés issus des lents charrois de la terre, le calme approchera de notre espace clos.
La quantité de fragments me déchire.
Et debout se tient la torture.
Le ciel n’est plus aussi jaune, le soleil aussi bleu.
L’étoile furtive de la pluie s’annonce.
Frère, silex fidèle, ton joug s’est fendu.
L’entente a jailli de tes épaules.
Beauté, je me porte à ta rencontre dans la solitude du froid.
Ta lampe est rose, le vent brille.
Le seuil du soir se creuse.
J’ai, captif, épousé le ralenti du lierre à l’assaut de la pierre de l’éternité.
«Je t’aime », répète le vent à tout ce qu’il fait vivre.
Je t’aime et tu vis en moi.
René Char
De mes os-planches grincent des mâts de sel, portes ouvertes sur des aubes qui auraient plus de roues que d’impasses. Où m’as-tu mise ma Mère ? Entre l’escalier à monter et la corde à descendre, il arrive que la mémoire soit prise à contresens, un album jauni tenant à grand renfort de sépia de répandre l’encre. Méli-mélo, l’idée se cogne à l’indifférence. Les fleurs des papiers-peints ont un fausse idée du parfum. Rends-moi tes aisselles mon Coeur, que je glane dans tes chaumes des senteurs ouvrées. Aile et bat le buisson. Emoi, l’arbre tremble au-delà du visible. Ces montagnes que l’on se pousse dans l’être à l’instant du plus ras, voilà le lac qui prend feu. Le drame vient des grandes idées.A force de déforester l’évolution il ne reste plus que des perroquets porte-ment-tôt. T’as un bruit d’eau qui laisse un filet au fond de mon can- al, que ce soit quand la nappe se replie, ou que le soleil s’ennuage, qui font que les lèvres de ton chant sourient aux herbes, pulpe ouverte. Des pontons perchés sur leurs béquilles, on voit plus loin que l’horizon. Un cinéma fermé au quartier lune. La charrette des quat’saisons dans le panier du pêcheur.On se bat pour un rien, on se fait prendre pour ce que l’on est pas, ce monde est pourtant plus beau que le leurre qui s’affiche dans l’haleine fétide de meneurs d’embrouilles.
Je ris, tellement je t’aime, de savoir qu’en définitive, je suis un fou authentique.
Bleu en tout et pour tout.
Niala-Loisobleu
5 Septembre 2015



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