« Prisonniers des gouttes d’eau, nous ne sommes que des animaux perpétuels. Nous courons dans les villes sans bruits et les affiches enchantées ne nous touchent plus. À quoi bon ces grands enthousiasmes fragiles, ces sauts de joie desséchés ? Nous ne savons plus rien que les astres morts ; nous regardons les visages ; et nous soupirons de plaisirs. Notre bouche est plus sèche que les pages perdues ; nos yeux tournent sans but, sans espoir. Il n’y a plus que ces cafés où nous nous réunissons pour boire ces boissons fraîches, ces alcools délayés et les tables sont plus poisseuses que ces trottoirs où sont tombées nos ombres mortes de la veille.
Quelquefois, le vent nous entoure de ses grandes mains froides et nous attache aux arbres découpés par le soleil. Tous, nous rions, nous chantons, mais personne ne sent plus son cœur battre. La fièvre nous abandonne.
Les gares merveilleuses ne nous abritent plus jamais : les longs couloirs nous effraient. Il faut donc étouffer encore pour vivre ces minutes plates, ces siècles en lambeaux. Nous aimions autrefois les soleils de fin d’année, les plaines étroites où nos regards coulaient comme ces fleuves impétueux de notre enfance. Il n’y a plus que des reflets dans ces bois repeuplés d’animaux absurdes, de plantes connues.
Les villes que nous ne voulons plus aimer sont mortes. Regardez autour de vous : il n’y a plus que le ciel et ces grands terrains vagues que nous finirons bien par détester. Nous touchons du doigt ces étoiles tendres qui peuplaient nos rêves. Là-bas, on nous a dit qu’il y avait des vallées prodigieuses : chevauchées perdues pour toujours dans ce Far West aussi ennuyeux qu’un musée ».
André Breton et Philippe Soupault, 1919
Texte extrait de « Les Champs magnétiques »
Un plomb d’étain
Dépoli
Glisse le long du miroir
Le mercure
Reste
Le seul à bouger
Quel bleu nuit
Viderait mieux l’image de l’être invisible
que celui du cauchemar tirant son faire de l’étui ?
Parler dans sa bouche fait un bruit qui éteint tout dialogue
Avant tout la langue cherche l’autre pour s’exprimer
Que de maux noircissent la huppe de la colombe
A l’instant où elle déploie ses ailes
Simplement pour avoir raté son décollage
Dans mon train de nuit j’ai voyagé surréalisme
Breton, Soupault, Léonor Fini
dans le compartiment
Entre griffes et soies, odeur d’aqueux de chat et mi-août
Tout le théâtre d’un quotidien dépassé
Se mentant sûr de sa vérité bidouillée
Guerre de religion
Exploitation individuelle et sociétale
Tyrannies
Trahisons et abus en veux-tu t’en aura
et bien plus que tu voudras en auréole
Et alors
André , Philippe
vous vouliez que je les vive vos prédictions ?
Ben reposez tranquilles
J’ai pire
Seulement j’en démordrais pas
Mon bleu il ente
Il tisse rêve
Onirisme
Pas communisme, socialisme caviardisant
Dehors les maux
Genre UE, mondialisation, économie de marché
Je marche pas
En corps moins à l’économie
Migrans, islamistes conquérants, barbares, fanatiques,
Ce mariage pour tous c’est du boniment
Aimer voilà ma seule épargne
Pas besoin de livrée pour ça
J’suis pas un produit domestique
J’suis
Rien qu’un chien et quand j’aime j’aboie !!!
Niala-Loisobleu
19 Août 2015



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