CALE-SECHE…


Welcome's c

CALE-SECHE,,,

Sur le front de mer la plage ride au carrefour des pattes d’oie

d’un horizon tari

Le casino vient de fermer les pisseries fines

L’épicier arabe sort ses cageots de légumes cultivés sous le voile

Jetée au bout du môle une laitue se perd dans un trou d’eau de mer d’huile

En pliant l’échine, elle chante la vie-nègre

Anémone

fait prendre l’air à la contrebasse qui roupille en consigne au Café de la Gare

Un cheval s’assied à la viole de Gand, sellé hippocampe pour dernière charge héroïque

Tandis que l’archet de la lune glisse sur les rênes, à l’extrémité de l’âme des violons

vers l’aine, un morpion se met en quête d’un nouveau jeu à gratter

Au loin venus de la fosse abyssale les seins balles d’une naïade rebondissent

toutes litanies sorties du soutien-gorge

en vantant le gros néné comme seul contre-poison de la platitude d’esprit

Dans son lit un adolescent fait son premier rêve érotique

Le phare se dresse sous la couverture d’une brume cotonneuse

Une amande tenant une figue par la main met son obole dans le mendiant

de plus en plus malade la nature défend son exercice plus vivement qu’un adepte des 35 heures

Le barbier de Sébile affûte sa voie en jetant son regard sur l’horizon

Quel chemin faut-il bien prendre pour avoir le meilleur soutien, fait-il gorge grave

Aidez-moi j’ai des trous dans les poches de ma mémoire

Mais qu’est-ce que c’est noir les plages, fait un cormoran englué dans le texte d’un blues-mazout

T’avais qu’à coucher au Carlton lui rétorque un vieux chien libidineux, t’aurais été blanchi

On a emprisonné l’Oiso pour exhibitionnisme faisant injure à magistrat

Nu comme un vers libre, il montrait un démonte-cage à faire soi-même

Pauvre monde la tête dans le sot du virtuel

Plus aucun sentiment désintéressé ne pointe à l’horizon numérique

Une odeur pestilentielle répand sa bêtise crasse à l’infini

Fesse de Bouc truste

son mono-pôle interplané-taire éradiquant ce qui ne ferait pas sa loi

tirant à lui tout seul l’obscurantisme parti en conquête

dans une vaste entreprise de recrutement

Ce qu’il me reste de libre-arbitre

je veux le voir pousser dans un jardin d’enfants

parmi les innocents

les imbéciles

les naïfs

pour naître récolté qu’après mes deux mains

Niala-Loisobleu

14 Juin 2015

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