DERRIERE LE MUR


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DERRIERE LE MUR

Au bord du chemin déchaussé des maisons se serrent en sentant que du livre des pages ont été arrachées. Froid humide d’entre deux quarts. L’aile n’a pas déployé d’envergure, la première ponte se retient sans trop savoir pourquoi. En lettres de mousses les verts débordent. Houblon les malts quand le brasseur est à marée basse ? Là parmi les verres vides, les mégots débordent de tabac refroidi. Comme des ongles en deuil le bitume des fumées colle à la blancheur d’un rêve inachevé. On se trompe parfois de pieds en laçant les rubans aux cannes des chemins des cayennes. Compagnon gare, retiens tes poings de vouloir faire ton chef-d’oeuvre avec la gueule du destin. Tous les accordéons plient les douleurs diverses des escales.  L’haleine d’une chanson d’amour qui finit mal fout la tête dans l’cul le matin au réveil. Comme un coq remonté sonne tout seul un autre jour à recommencer. J’ai tant de sourires endormis dans ma traversée que c’est bonne action d’en noyer. Sa peau blanche jurait avec la noirceur de son décolleté. La soie rutilante d’une mise extérieure dérobe l’usure des dessous souillés. A l’enseigne des fleurs du mal, le marché aux fleurs déhale. J’accuse, rue Emile Zola.Que de bouts de craies gardent la peau de mes doigts. Autant de coeurs aux initiales éteintes, que de flèches aux cathédrales sans nefs. Quand tombe le rideau, l’étroit cou cherche de l’air. L’incompatible rapproche toujours les amours impossibles.Cette maison que nous voulions notre, n’est pas à vendre. Derrière les tessons de bouteilles que les murs érigent, un petit jardin garde le secret de son immensité à maraîcher. Les violons n’ont jamais d’airs en lambeaux, ce qui est un sanglot vit du poète à vif d’aimer. Arrivent des musiques, celtes que j’aime, marquant de leurs pierres dressées la venue des chants ailisés, flûte, cornemuse et peaux tendues de go élans me débarrassant la tête de ses oiseaux noirs…

Niala-Loisobleu

25 Mai 2015

Léa Fery Tooga Escape