APRES UN RÊVE
La lune glissait simple et majestueuse
laissant ses longs cheveux de soleil
onduler blond ocré de bleu-nuit
sur le drap d’étoiles pendant par les fenêtres ouvertes entre les arbres
Avant que nous ne passions le seuil de ce soir retenu par le parfum des jasmins
nous avions longuement bus les secondes d’un jour à s’aimer
insouciants
défaits de tous les vêtements d’un quotidien au must éculé
Au point que je remarquai
le détail qui laissait tes hanches se régler au balancement de notre marche
girations de croupe
roulis des seins
comme si tu t’étais à mon image faite dame cheval
se laissant conquérir par l’état sauvage
Je te dis souvent en te chevauchant tenue par ta longue crinière
piquons des deux et allons sauter la rivière
On venait de passer le gros rocher de la pointe
écoutant le vent nous rabattre les voix de marins en escale
quand de la mousse tapissant le sol s’allumèrent les premières lucioles
Je t’en pêchai quelques unes que je piquai au touffu de ton ventre
cela le fit rire à faire claquer mes mains en applaudissements de plausir
Nous restâmes allongés dans l’espace borné par les pierres de la clairière
chambre à coucher verte d’une nuitée amoureuse
C’est là que je t’ai dit :
Emporte en toi le violon qui vibre de ton âme
l’archet qui s’y frotte agite la nature d’une respiration régulère
la paix qui envahit loin
a vaincu le mauvais temps
cette musique est le silence du bruit de nos étreintes
qui veulent aller au-delà de la nuit
Niala-Loisobleu
20 Mai 2015

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