EST-CE-TU AIR ?


Autoportrait d'un loup solitaire

EST-CE TU AIR ?

Instinctivement je cueille une mèche à ton front
curieusement elle fouille
remue
et retourne ma poitrine
pour trouver ce qui se cache sans motif apparent

dans l’emploi du tant d’une journée pastel

Cette clairière ferait tonsure dans le touffu ‘incompréhensible

C’est en plein large, pris dans l’étau de la mer et du ciel que ces suspensions  sont le plus perceptibles. On tient sa pensée avec la paume vide, on est debout sans plus sentir ses pieds, un oeil à côté de l’autre, bien en peine de réunir les deux bouts de l’horizon. Où est-on vraiment, si ce n’est dans la cuisine où tu prépares le repas de midi, dans la salle d’ô, repassant tes formes au miroir, derrière le rideau des arbres qui commencent le bois de pins, tirant à eux l’odeur de la première vague léchant la plage. Etre ensemble séparés c’est naviguer sur un bateau-fantôme dont  l’avant marche complètement derrière. Sous la poussée de deux vents contraires.
Où sont-elles restées les marques des courses animales
passées au travers des pierres
disséminant ici et là
faines et glands
Sans demande des lèvres
la nuance insère la teinte de la vibration
au blanc no man’s land
poussant la couleur intérieure a se prononcer
Le silence change de portée
nous amenons nos doigts au coeur de l’herbe a tresser des paniers
La gorge en feu le soleil irradie les vases de verts maraîchins
les lentilles gardent notre reflet au secret
le temps d’un nuage transbordeur
Aux frémissements désordonnés de tes seins
mes lèvres attrapent la cadence
je ratèle ton ventre de mes dents
pour retenir la senteur de ton creux
L’arbre surgit de temps de poussée
mirliton dépliant sa musique
aux extrémités de ses bras
tranquille
insignifiant
telle cette force qu’aucun pouvoir tramé ne saurait avoir
Un témoignage sans droit de gage

Niala-Loisobleu

17 Mai 2015

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