MOUCHARABIEH
Le souffle de ton existence
passe constamment
au travers des trous de cette dentelle de pierre
Ton empreinte est aux marques de ma pensée
Amollissant la dureté du marbre à la veine de ton pouls
nimbée d’une éternelle blancheur bleutée
Tu passes couleur papillon
tendue entre le temps enfui et le jour né
sans que le bois des branches craque sous les pas du vent
et que la tige sépare la fleur
du mouvement du lotus
Furtive
évanescente
résonnante
vibrante
d’un certain silence
que les oiseaux gardent
en remuant les ailes
du mouvement de leurs plumes trempées à l’encre de tes lèvres
inscrivant ta voix aux oreilles de mon coeur
Chant d’amour
tu ceins de ton fleuve
un paysage crevant les nuages
pour une pluie de fleurs sauvages
De l’Arbre de Judée
où tes seins pendent
gonflés d’espoir
de la pulpe des jardins
La corde de boyaux lime le bois du cithare
musique de gémissements
que les ongles-médiator changent en râles de plaisir
montant ton odeur
en volutes d’encens
du brûlot de ton ventre
Comme le silence est ondulant dans ses échos acoustiques
venu du tréfonds des chairs
au moment où l’éclat de tes yeux
arraché aux cornes du Minotaure
ricoche au sortir du dédale
Libre comme un phénix levant le jour de ses cendres
dans le cérémonial du rite solaire qui toujours t’accompagne
Aux soies des lourdes pesanteurs de l’absence
tu passes et repasses
éclose
sur le balcon du moucharabieh
Niala-Loisobleu
17 Avril 2015




Vous devez être connecté pour poster un commentaire.