Justin Novak

ENTE DEUX PORTES…OU LES MEMOIRES D’UN GARDE-FORESTIER

Si cette odeur de bois qui se dégage dans le sillage des tondeuses avait manqué

aurions-nous su qu’autrefois ici poussait la pilosité de la forêt primordiale ?

Probablement pas vu les ravages causés par ces successions répétées de maux

aussi insanes que bêtes et méchants, proférés par les tronçonneuses

dans tout ce que la plus mauvaise langue à le pouvoir d’émettre.

Le style profondément marqué d’élégance, de bon goût et principalement d’esprit de sel, affadi à grand renfort de barbarismes qu’est-il devenu, où s’en est-il allé ?

A voir pencher la crête des arbres dans le souvenir hissé haut, le garde-forestier a tout de suite compris que c’était à la racine que les coups avaient été portés.

Il a trop remonté les essences pour n’avoir pas vu combien les grandes pompes avaient épuisé à tarir, la source phréatique qui avait eu besoin de tant de lumières pour napper le vocabulaire et la syntaxe sans introduction d’adjuvants et colorants dangereux.

L’Académie des Shadocks venait d’être fondée.

Il demanda a être reçu par le Grand Maître Françoué 2 qui siège sur le Derrick V

de la

Substance Originelle de la Cinquième.

– Très Illustre peux-tu me dire comment arrêter la déforestation de notre société et la néantisation de notre civilisation, demanda notre Garde au Sérénissime.

La Culture c’est ce qui reste quand on a tout oublié.

Quand on sait pas où l’on va ,il faut y aller !! Et le plus vite possible !

Ce n’est qu’en essayant continuellement que l’on finit par réussir.

Ou , en d’autres termes : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche…

Si j’ente, donc je sort…

répétait sans cesse notre porteur d’écus pour la greffe , en s’en revenant de chez le roi des culs tout court. Dimanche va falloir pas que j’me gourre dans le greffon à foutre dans l’urne.

Y a tellement de brouillard dans cette campagne

qu’on risque d’enter un poteau télé graphique imitant

l’arbre de la Liberté…

Niala-Loisobleu

17 Mars 2015

Robert and Shana ParkeHarrison 6

CASQUE BLUE


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CASQUE BLUE

Nous étions au bord du pair et du fils à couper l’beurre, rien à priori ne laissait supposer qu’on gagnerait à y regarder de plus près. Ils avaient tous leurs têtes de carnaval, que les fards ne cachaient plus.

Un cul pourtant, quand il prend la place de la figure ça interpelle.

Enfin, c’était ma pensée, mais je devrais toujours ne pas confondre les miennes avec celle des autres.

C’est tout p’tit que ça m’a pris d’être étrange.

Alors que l’insouciance conduit à la cécité mentale, j’avais dans le bulbe le regard d’un extatique.

La même chose dès que je la touchais des yeux devenait autre.

Avec une dominante : couleur. Pierre. Bleue.

Mais en plus prononcé, sans accent grave et air composé,

toge ramenée sous le sein gauche complètement dégagé, le laurier abondant par son absence.

Pourquoi aurai-je du faire compliqué ?

J’aurais devenu pareil au autres.

Ordinaire.

L’Expressionnisme marquât fortement ma première émotion picturale.

Mon premier Maître fut Georges Rouault.

Quelle foi profonde dans sa représentation du Christ entourée de Juges, de clowns et de putes.

Le monde tel. qu’il se dissimule.

La Beauté émanant au-dessus du sordide.

L’image quitte l’image. La tripe est en macro.

Il faut rappeler l’Historique autodafé que cet artiste fit Place de la Concorde à Paris.

Au nom de la Propriété Artistique, il récupéra plusieurs centaines d’oeuvres que son marchand de tableaux lui avait prises.Elles n’étaient pas signées. Il les a brûlé pour qu’elles ne soient pas vendues.

C’est le cours le plus magistral que j’ai reçu.

J’ai si mal à l’oeil. Le droit.

Résultat de ces années à ne voir que le fond des choses.

Les cons se vengent sans limites.

Mais il peut me bouffer de son feu, il ne peut atteindre  le gauche, celui de mon coeur.

Lui, il est ouvert dans ma poitrine,

A l’abri sous mon blouson bleu, que mon oiso ouvre en grand quand il reconnait l’Amour.

Monté sur ses cheveux à Ailes, je galope, lucide utopique comme pas un.

Le vent me sel…

Niala-Loisobleu

14 Mars 2015

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https://www.youtube.com/watch?v=KWzJGRh_Tsw

DU SANG DES PIERRES


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DU SANG DES PIERRES

Du jour

où sous les pieds

des plages de notre disque

le sable a cessé d’écrire

l’encre

dans la pierre s’est mise en quête d’absolu

indélébile au tuf

buveuse au schyste

opiniâtre au granit

gardienne à l’ardoise

jusqu’au dernier plein du délier de sa signature

aiguille dans la cire

verticale à l’épitre

d’une chanson de geste

répétée à l’infini

Niala-Loisobleu

13 Mars 2015

jamie baldrige

TA GRANDE ÎLE LUSION


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TA GRANDE ÎLE LUSION

Un sourire figé montre les dents jaunes d’un clavier que le web came

par des promesses en papier

plus jaunies qu’une carambouille dans le dos de l’innocence

Asphyxie

quand tu nous tiens

les cendriers débordent

rien que de fumées

Des corps en perspective

posent en flou artistique

Ils sont entrés aux studios de bille en cours

prendre

une chambre à l’ô tel où l’on ment

Art l’est- y ?

Plutôt gare rance

Les beaux yeux de vers nulle part tu parles d’une atmosphère

Cinéma

la vie te rattrape à la sortie

Ta belle gueule

atout des affinités d’avatar

reprend son erre

tôt ou tard

Faux-marbre avec ses faux-seins

la clairière en faux-bois a ses fenêtres donnant sur l’amer

Vue imprenable sur les mous tons et les voies

de la

Jeanne d’Arc

(rien que du bas tôt école)

le pas lasse

bée des anges construit sur la décharge à ors durs du virtuel

au point du brame des cocus

– Tu me sens dis, comme je brûle de toit ?

– Oh oui, sur une grande échelle qui fait pont peint

Le regard humain a de la poignée quand tu le serres

et sentir le cal des paupières d’un ami

ça marque d’une vraie pierre la fondation d’un édifice…

Niala-Loisobleu

12 Mars 2015

andew jerez4

http://https://www.youtube.com/watch?v=rDC6tbq9UkQ

LE JOUR VIENDRA


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LE JOUR VIENDRA

Allonger le jour à toucher les soirs en matins avenir

Sur la pointe des pendules découdre les aiguilles

pour qu’entre deux quarts à demi nu

tout reste lin comme l’autre dans la trame du tissu

Ne marcher qu’à l’intérieur des yeux pour aller au coeur de l’âme

Ricocher au premier écho sans sortir de la vibration

Deux mains aujourd’hui c’est l’espoir
Là où le gué d’un galet traverse

le courant continue

sans couper la jeunesse du calendrier des ans

J’ai les doigts d’une peinture fraîche

aux écailles de pensées qui nagent…

Niala-Loisobleu

11 Mars 2015

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FEMME A LONGUEUR DE TANT…


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FEMME A LONGUEUR DE TANT…

Sur la crête des étagères où les livres non ouverts pèsent

des brouillards lacérés ondulent entre les pages d’une histoire en suspension

Les reliures sont entrées au carmel toutes dorures à la Trappe

Au fond d’un corridor en quête d’anti-chambre ces romans de rosières soupirent

un regret d’épines

de musc de renard

de quelque Petit-Prince livreur de citrouille

sur le marque-page

Repliée dans l’armoire

comme un drap sec d’ébats

Femme  de nuit blanche tu laisses des marques noires aux plis des jours sans

les rubans qui les encagent n’ont  aucune parenté avec ceux des cannes compagnonnes

Quel bois dans son mystère protègerait l’enchantement

s’il ne sert plus d’asile aux oiseaux

pour n’être plus que lieu de décharges sauvages ?

Femme

toi et moi

sommes chacun la rive de l’autre

caf-conc’ au long cours qui boulevarde en ronde de couleurs rehaussées

joyeux dragon crachant son feu graal à la boutonnière

Ventre delta

posant son triangle alluvionnaire à la gueule océane

pour attraper le sel solaire des estrans  réglés sur la lune

Femme de tant

Terre et Ciel

Nos tabliers à carreaux

sont les salines

bannissant les lits-clos

pour les claires en bordure du chenal

Femme de tant

par ton ventre terrier qui aire au pigeonnier de la canopée

ton théâtre de verdure, gazon piétonnier, ouvert côtés jardin-cour

seins à l’étale d’une musique de kiosque qu’un bandonéon accordéonne

Toi

tu déclines l’amour dans le texte

Niala-Loisobleu

10 Mars 2015

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NOMADE


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Ouvrir dans l’ombre caillassée
une voie de sable herbue comme une poitrine d’home sweet home
et monter sous un toit d’aile
une cabane de cris
à fendre le granit des stèles compressant l’éther

Par le chenal des paumes
sortir les dix ongles de l’armoire de Barbe Bleue
pour regarder du haut de la falaise
les sirènes se noyer dans les aquariums-ambulances retenant les océans
dans l’asphyxie du cétacé

Je baleine
je baleine
je baleine

Ululant l’ultra son

Désengorger les trompes
d’Eustache
de Salopes
et de Jéricho
avant qu’on ne méduse par occlusion de résultat électoral

Alors d’osier
ton anse pourra pas nier
la force végétale de mon côté faune
aux ô raye pointu
son ça beau crochu
son pis anneau aqueux
et pas que pour un après-midi

Quel bord d’elle trouverai-je en corps aujourd’hui
sacré non de diou ?

Niala-Loisobleu
9 Mars 2015

alexandra v bach6



LA NOUVELLE EVE SORT DE SON OEUF


norman

LA NOUVELLE EVE SORT DE SON OEUF

Ô Grand Jour de la Femme

soit loué

te voici  sortie de la vaine en fan !

C’est décidé je m’épaule en proie à démancher, décapiter, déraciner :

Popaul,

la queue, l’engin, la banane, le tuyau, la bête, le poireau, le manche, la tige, la béquille, la poutre, le teub, le zob, le zgeg, la nouille, le gourdin, le truc, le grand chauve, le joystick, la saucisse, la pine, boby, la bite, le chybre, la grosse Bertha, le dzoub, Dumbo, le nem, le braquemard…

Boucher

que je vais faire

mais boucher quoi

ta gueule Bouffi

le 9 Mars y s’ra trop tard

faut couper et dard dard

J’en pute comme un boy hard dans un chapitre des onze mille verges non de diou

en espérant qu’un hérétique ne m’accusera pas de démolir des monuments de l’histoire ceinte !

Niala-Loisobleu

8 Mars 2015

michael hutter

ANATOLI


02-03-15 - 1

ANATOLI

Voici que par les déchirures aurorales disparaissent les dernières limbes

Comme les patères sont chargées

petit-gibus et grands chapeaux

croulent sous les houppelandes dégarnies de bruyères

Que d’habits, que d’habits sur les portes

un retour au nu

sans feuilles

remettrait aux nues

Tu sais tes longs cheveux au blond bruni par les suies

saurent ma langue autrement qu’un ha rangé en ligne sur une corde à linge tendue entre deux pièges à cons

T’as la peau blanche qui remet le tain du miroir des deux côtés

pile fessu et face engazonné en parfaite géométrie iso selle

Ici la vérité parle

Orient

parvis

rai sous l’apporte

où je monte en nacelle tous les lests propres à nous élever

Pêcheur de lune reconverti en tailleur de pierre

tenu par la corde d’un cerf-volant moulin à vent ascensionnel

les grattes tapent de l’accorde

au guttural des voix porteuses de cris

pour gagner

Anatoli

en ouvrant le ris d’ô

Niala-Loisobleu

7 Mars 2015

By Christian-Schloe 4444

DU FOND DES YEUX


pik

DU FOND DES YEUX

Tiroirs en des ordres

voeux non prononcés

juste un souvenir d’un com encens

Sur les tubes des orques

qu’y fit s’taire et haut

on a flèché label dans l’do

ça va pas du bateau

Granit rose bleu et trous de bruyère

le crépis de la lande bat l’anse embruns foncés

entre deux berniques qui tirent la gueule à la route de l’arum

Dimanche la rosière confessera sa position préférée

ave ses arts

Sur les restes d’un falot

flottent .des mouchettes

entre les étocs d’un théâtre de guère

Avant l’aube les judas auront mis une croix sur l’écueil de l’étoile du verger

Par une nuit pleine on aurait vu la lune en phase inachevée sur un coït interrompu

disait un ex druide

la serpette luisant sous le ment tôt

l’ombre de la forêt abritant des trafiquants d’y voir

Une fillette sortie hors de ses yeux

échappe mi-raculeusement à une tournante d’adeptes du new-âge

Les ondes dînent

les cailles luisent

les canes actent

les amarres hâlent l’armoricaine

les bites haient Cheun

les cochonnes aillent

l’ânesse de minuit en langue de j’expire broute sans mots dire

et si mon cul c’est du poulet souffle dans un ballon d’occis gènes

sans poser l’espoir de côté

ça couve comme l’eau rage en amas jauni

des indiens dans mon coeur

avec des plumes à écrire en corps la nature

Raoni j’aime ta couleur cas fait

tes sarbacanes et tes arbres à médecine

La colombe court au faucon

ils sont tous devenus fous

gardes-moi de nous dans ta canopée

Niala-Loisobleu

6 Mars 2015

Why by Sweetlylou