CIEL MATINAL


cbfg705CIEL MATINAL

Les yeux en corps collés

des méandres du fleuve

où nous avons descendu le cours d’anatomie

nous ne nous étonnons pas d’être arrimés l’un à l’autre

A dessein

mes lèvres ont mordu

la fraise de ta poitrine

laissant une si large empreinte

que tes bouts

se sont retrouvés en plein centre

de la plus ceinte des aréoles

Par les vitraux de tes yeux

l’oblique de tes bras tombe aux dalles de mon cou

rayonnant sur le sol de notre gamme

Par la perspective  qui file son point entre les colonnes de tes jambes

La porte de ta chapelle

est ouverte

quelques fleurs des chants

laissent hâler leurs couleurs sauvages

sur l’autel

Un bruit d’elle

et j’ai vu un ange me sourire

Niala-Loisobleu

9 Octobre 2014

m0619

SEUL IMPORTE LE TANT


SEUL IMPORTE LE TANT

Matin qui s’en doute
le soleil fera comme s’il s’était levé
qu’importe le rideau fermé
d’un temps bouché
il peut pleuvoir sans que la plage soit interdite
hormis
d’émerveillement
de te voir
venir à moi
me dire
BON JOUR
dans le plus simple appareil
qu’à côté de ton humble beauté
le premier
ULM
n’est que tas d’écrous bien compliqué
Je m’envole
aux montgolfières
de ta poitrine cerf-volant
Fou
tu me fais roi
du
Pays des Herbes Folles
où ton lit m’appelle en ses bras

Niala-Loisobleu
8 Octobre 2014


TU T’ES VU ?


TU T’ES VU ?

Monté sur la scène du jour qui passe
un rai
étouffe au bas de l’apporte
les deux côtés de la coulisse coincent en frottant la cour et le jardin

Qu’est-ce que cette vie dans un monde en décor
sinon une mauvaise pièce vantée par de sinistres cabots
qui 
en jouant du jabot
font la roue d’une loterie pipée par des malfrats de l’embrouille

Ô Homme tu n’es plu qu’une ombre qui s’étang en ô pourrissantes

Ne sens-tu donc plus rien
ne distingues-tu pas plus que tu tâtes.
sans le reste d’un petit instinct
mais nom de dieu
avec le monde tu coules
Arrêtes de vouloir naviguer à côté de tes pompes
Regardes avec des yeux qui ne se mentent pas
Les autres ne sont pas le bon modèle
s’il te reste un seul petit grain de bonne foi
s’aime-le toi sur le champ
et reprends-toi
montre que tu existes
vrai et sans frime
que tu veux
tout seul et sans tutelle abusive
que tu aimes
pour donner et non pour prendre

L’Eglise, cette grande aveugle
elle-même
est sur le point de cesser de mentir

Toi tu resterais le dernier à ne pas vouloir se purger le transit ?

Niala-Loisobleu
6 Octobre 2014


 
 
 CHAUDE LA PIERRE D’ÂTRE 2 

« ORGASME » 

En corps enroulé dans son drap de brume 
le départ du nouveau jour 
bien qu’endormi 
ne paraissait pas hésiter à se lever 

La fraîcheur avait gardée intacte 
chacune des caresses faites à la main 
d’un tissage aux fils serrés 
dont les suins avaient l’éclat du neuf 

La nuit bien qu’ayant été courte 
avait eu du mal à contenir les nombreux bruits de ressort 
de l’ô qui coule 
sans brise-jet 

 

M’aime le ciel de lit ne se plaignait pas de courbatures 
c’était un bonheur de le voir se laisser porter 
par les courants ascendants qui montaient de tes seins étalés en travers du lit 
jambes impossible à démêler les unes des autres 

Aux chevets restaient la buée sur les lunettes 
là où la page était restée marquée par un musc fauve 
bouchonné par les ébats des draps aux fleurs gardées sauvages 
Tu as ouvert les yeux en épelant mot à mot les derniers cris de tes reins 

Sur la chaise où gisaient tes dessous 
un soutien-gorge froissé 
devait se rendre à l’évidence de sa mise en quarantaine 
en voyant jouer dans mes mains de jongleur la gaieté de ta poitrine libérée 

Niala-Loisobleu 
4 Octobre 2014

CE VENDREDI


CE VENDREDI

Au tant passé présent répond un champ s’aimer de petits cailloux
Pierre qui rouille n’a masse que dalle
Naître mousse a du Capitaine dans la voilure
Quand j’ai appris le Bleu
J’ai su que ma vie ne suffirait à le savoir
Rose est fait de blanc au laiteux répandu
Jaune cocu ?
Non c’est le soleil qui baise la lune sur la bouche
A marée basse comme hôte de marque
Après un parcours reste des vers à hâler voir
Rien n’entoure le monde d’un corset de rétention
A preuve
Selon le vent que où tu pisses
Ou t’es à rosée
Ou arrosé
Les grandes formations symphoniques ont besoin de solistes
Le kiosque du théâtre de verdure
n’est pas le clown blanc c’est l’Auguste
Chui là
Qu’à les yeux qui soulèvent les grandes godasses du chapeau qui pleure
Pour les journaux et les grands magazines
Remontez l’impasse de la cover-girl si vous pouvez
Un poète est toujours isolé mais jamais perdu
Sa folie lui tient compagnie
Aujourd’hui n’est qu’un Vendredi ordinaire
On est pas obligé de prendre du poison
On peut manger sein

Niala-Loisobleu
3 Octobre 2014

IL PARLE DE PARTIR


IL PARLE DE PARTIR

Il parle de partir de l’autre côté de la mer
par l’autre trottoir des rivières
les rues des nuages
les caniveaux des plages
Partir sans bagages
juste une chemise de vent
et derrière un reste d’orée en plein centre d’une clairière
Il parle de partir
pour ne plus devoir traverser dans les Clooney
apprendre à lire interdit de pisser en marchant sur les pelouses affichées
Il parle de partir
avec juste un poil de bleu dans la barbe
un reste d’acné au front d’une guerre des boutons
du sel marin dans les carreaux
plein de mauvaises herbes cachant le bon chemin
une flèche au tracé d’un arc–boutant
trois cailloux c’est tout
et les quatre éléments
du rauquement de la première Femme
aux ouïes de Lascaux
Il parle de partir sans des routes
à la nage
en cerf-volant
en ultra-son
en baleine
en oie sauvage
en dessein tombé de l’aisselle des valeurs
Il parle de partir ailleurs tiré par les aboiements des chiens
riffant les six cordes d’un flamenco accroché de blanc au noir toro
Loin
Dispersé à l’éternité

Cette nuit j’ai rêvé que j’étais mort…

Niala-Loisobleu
1er Octobre 2014