
EPANDAGE D’EAU DE PLUIE
Des chardons sortis d’une vieille brûlure
l’or d’un prochain blé montre son épi entre tes mains
Vent qui racle aux façades des feuilles
A vouloir dévorer la canopée
Creusant à mordre la racine du venin fatidique
Pour installer un vert tige abyssal qui ne nous sèvreras pas
Nos humides coulées de graminées
grattent au sang les voyelles
grattent à mordre les consonnes
Les guitares qui tournent à la corde
tapent des mains et du pied
et déchirent les barreaux des quarantaines
En émoussant les pointes à lapider la joue du mot d’amour
Contre ma poitrine ton dos ploie à la charge
puis porte le fruit à ton ventre en cri
Un crépitement d’étincelles met l’écobuage en action
suivant à la lettre le rite sacramentel du printemps
à la traîne de ta longue robe rose au sein de laquelle tu bourgeonnes
Entre deux averses la lanterne solaire traverse la rivière.
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Niala-Loisobleu.
25 Février 2023