
SOUS SILENCE DES PORES
Remède pour soigner les jours sans
Une jambe de bois qu’un vieux capitaine sort des bars du port, traîne sur le quai entre les filets en quarantaine et les mouettes à la hune des mâts, guettant le facteur
ça boîte aux lettres
en martelant du pilon
le Maître de Cérémonies est en déplacement là où une mère s’est retirée
laissant à la saudade dire cet amour qui ne peut s’enfuir sous prétexte de fin de vie terrestre
En attendant comme disait Godot, je change le tuyau de gaz périmé pour tirer du feu le pétale qui dit « à la folie »
En radoub de saison , les cabines de la plage rompent la solitude en sortant l’album-photo des déshabillages du dernier été
Le ferry quitte le quai et traverse
LENDEMAINS
L’heure qui passe après l’heure forte est visage qui se sculpte dans l’air. Je me tiendrai au bord de la lumière du sable plus étrange que la mer. Qui donc sera visible après l’événement ?
Anges autour de l’œuvre pie, les lendemains sans lèvres ont des étonnements de baisers clairs.
Gabrielle Althen
Le Nu vigile, La Barbacane, 1995
Par la porte entre baillée
le poids des seins et la poignée des hanches a révélé une absence de sommeil où mes mains se sont accrochées
ça déménage quand tu balances tout ça
comme si il n’y a rien qui meure dans ce qui a pris son départ dans la chair vivante
Un vagissement saigne
la petite-main qui tire le fil à coudre…
Niala-Loisobleu.
12 Janvier 2023