
L’atelier râtèle
mes mots-peints et engrange
A la crôute des palettes et aux manches qui ont posés leurs poils, le nuancier a forniqué sans froideur, laissant pendre aux verrières assez de chaleur pour arriver au bord de la lumière d’un monde ténébreux. Sans se retourner sur les larmes des pleureuses, dans la ligne des cris de Camille, au fossé de la berme des fosses à purin. La grange a pourri en suivant l’enfermement animal de l’élevage en batterie. Faux-seins à me gonfler et jouets en ferraille dans les narines vaginales, tribale libération de la femme que la buée des vitres emporte. Les genoux rasant la vérité du parvis des temples à travers les marchés ambulants, camelots vêtus en Rois-Mage pour la grande distribution. Fève du loto. Chiffons d’essuie âge pour couvrir les années de veuvage de revenus. Et gratte-cul de reconnaissance de tes lardons.
Ô Lumière tu coûtes cher, mais t’es la vie !
Niala-Loisobleu.
29 Décembre 2022
Une Grange – Jacques Bertin
Peut-être, à travers les chansons
Comme à travers les trous du toit
De la vieille grange effondrée,
Appelant la fraîcheur des doigts,
De l’orage ou l’amour, on voit
Peut-être ma vie qui appelle
Ô vous savez qu’elle était belle
Anciens compagnons de ma joie
Puisque c’est vrai, tout est image
Nous sommes l’image de nous
Et dans les paumes du message
Vous voyez la trace des clous
Ô les feux allumés de l’âge !
Ne va pas prendre mal, surtout,
Et reviens, sèche-toi, sois sage
Il tombe de la mort partout
Chevaux tués, ombres des désastres
Avenirs aux jambes brisées
Éternités tombées des astres
Aux formes de lampions brûlés
Ô les bombes sur l’abbatiale !
Ô l’incendie dans le verger !
La terre est ce tablier sale
Et les couleurs se sont vengées
Puisque c’est vrai, tout est mensonge
Le regard franc, profond, surtout
Et un cancer d’argent me ronge
Puisque la mort rôde partout
Que je sois cette ancienne grange
Sans douleur au fond des étés
Et dont un peu de chanson penche
Et je ne souffre plus d’aimer !
Eté court et mauvaise donne,
Brûlant vite, elle était pressée !
Puis on voit le toit qui frissonne
Et la vieille âme un peu bouger
Jacques Bertin