LE TICKET POUR LE VOYAGE


OTTO DIX

LE TICKET POUR LE VOYAGE

Gare centrale

plane en corps étendus la fumée des batailles

Fanées ces fleurs que les fusils portaient au pied des croix blanches en arrivant à la gare

La dernière colonne soutient le mythe héroïque dans le doute du regard hagard de l’enfant sur le quai des départs

Otto Dix placarde l’expressionisme à la pointe des casques du sacre des bordels

Les instruments serrés sur les seins de vieilles putes fanfaronnent à l’entré du mets trop poli teint

où est le salut porté par un drapeau menant l’armée, qu’exhorte un président auto-proclamé ?

J’ai rêvé de la fiancée du soldat inconnu à qui on a ôté la flamme en même temps que sa robe de mariée

Un drôle d’assemblage des marchands de bonheur dans les labos d’Ukraine remonte les actualités

L’enfant est fascinant

A cet âge mon grand-père m’a appris qu’en sortant de la guerre il avait refusé de reconnaître ma mère mise en train permissionnaire au ventre de ma grand-mère. Depuis tout petit j’ai contracté la désertion des raisons du plus fort avancées par les colombiers.

Niala-Loisobleu – 27 Octobre 2022