
MARIE BAUTHIAS
1er mai 2005
Jouqueveil
regard qui s’ajoute à nos peaux ne vaut qu’à devenir une nuit
parmi d’autres une langue un peu moins étrangère où nos figures
désarmées commencent à briller.
–
briller d’un silence au ventre.
–
le ventre de nos demeures.
–
le ciel bleu songe vaste
vautour prêtant les portes
d’où en se défaisant le monde se fait
fait une fois encore boire des miracles à nos cœurs
comme il se doit
–
attendre l’œil
de vague en vague
des questions plus rien ne reste
–
tout reste à entendre
tout reste à taire
–
nos amours poussent comme l’herbe, tombent pitoyablement.
avancent sur les rêves, reculent sur les mains, rêvent de toutes
mains. guettent. mangent jusqu’à l’air entre nous.
–
dans l’absence claire
on se bat
sans mains
jusqu’aux tempes
du ciel à moitié vide
–
dans tes yeux
nage une ombre
et sombre
tendre dans les miens
l’ombre qui nage aussi
–
une ombre qu’aucun regard sans toi ne peut rejoindre.
–
l’ombre d’un soir qui traverse sans répondre.
–
sommes-nous de mémoire des éternels vivants qu’une terre
pleine de lèvres apaise comme des survivants?
–
du bleu… du bleu sans qui le silence ne saurait prendre vol.
–
la mer reviendra-t-elle pour nos yeux dire une fois pour toi
l’amour oublié dans ses larmes?
–
il y a moins de solitude à être seul seulement seul.
Parce que
parce qu’aucun mot ne pèse
plus que la bouche
et le rêve qu’elle donne
parce qu’aucun geste ne meurt d’être debout
parce qu’aucun œil ne boit
le silence des langues mieux que
l’ombre invisible du tien
parce qu’aucune chair ne dit l’effroi qui l’aventure
ou la sommeille
parce qu’aucune racine ne baigne d’un seul sang
DEPUIS TOUJOURS IL ME SEMBLE
QU’AUCUNE MUSIQUE NE MANGE A MA TABLE
JE ME DEMANDE
JE TE DEMANDE
POURQUOI
Marie Bauthias