APRES LE BAIN


PIERRE BONNARD

APRES LE BAIN

Tandis qu’un rouleau-compresseur dévale du ciel pour lui manger la couleur, j’ouvre l’eau pour me laver les oreilles. Du tub de l’été, elle émerge. Ruisselante

L’ombre d’un figuier sous les pieds

Portant sur elle qu’une idée de rosée dans un champ où des enfants viendront compléter cet aria que sa poitrine balance en duo

C’est un cheval blanc qui émerge des hautes-herbes

Delta piqué d’échassiers blanc et roses quand le drap de bain laisse échapper des parcelles

Au loin un train siffle à la sortie du tunnel

Dans la courbe du virage un morceau de lac se glisse entre les feuilles

la peau renvoie la main pousser la porte du potager prendre assez de basilic pour préparer un pistou que nous mangerons à la romaine dans la fraîcheur des thermes.

Niala-Loisobleu – 5 Septembre 2022